THY ART IS MURDER (au) - Hate (2012)
Label : Halfcut Records / Nuclear Blast
Sortie du Scud : 19 octobre 2012
Pays : Australie
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 37 Mins
Quarante-cinq minutes se sont écoulées entre le moment où j'ai démarré mon PC et celui où j'ai enfin pu commencer à taper ces quelques lignes. Un antivirus capricieux a forcé les mises à jour. Oui, j'ai la haine. Je sais que mon temps est compté et qu'en compagnie de THY ART IS MURDER, mon cas ne va pas s'arranger. Une présentation est néanmoins nécessaire avant de commencer à déblatérer sur Hate. Ce groupe australien soudé en 2006 est désormais un champ de ruines. Seuls Sean Salander (actuellement bassiste mais guitariste pendant cinq ans) et Lee Stanton (batterie) ont survécu à la saignée qui entoure la sortie de The Adversary, un premier album relativement bien accueilli en 2010. Forcément, à la veille de la séparation des incontournables THE RED SHORE, l'Australie ne pouvait pas rêver mieux qu'une formation de cette trempe pour donner suite au mythologique The Avarice Of Men. Elle se réveille trois ans après avec la gueule de bois, groggy, la faute à un second opus loin des espoirs affichés. Réédité spécialement dans nos contrées par Nuclear Blast six mois après sa sortie australienne, ce brulot ne flaire pas que la bonne odeur de l'essence qui maintient le flambeau… flamboyant.
THY ART IS MURDER a fait l'erreur de vouloir donner une seconde jeunesse à The Adversary et c'est ce qui lui est fatal. Avec en ouverture "Reign Of Darkness", le quintette a la mauvaise idée d'évoquer l'album éponyme d'ANNOTATIONS OF AN AUTOPSY et immédiatement, une telle référence ne peut que provoquer chez l'auditeur qui est au fait de l'excellence dudit full-lenght, un sentiment de nostalgie teinté de déception. Les Australiens se vautrent dans le confort d'un Deathcore un peu brutal, un peu technique qui exploite peut-être un gros volume de jeu mais qui chie allégrement sur tout ce qui touche à la notion d'originalité. Ainsi défilent "The Purest Strain Of Hate", "Vile Creations", "Shadow Of Eternal Sin" et les autres. Enveloppé dans un cocon synthétique, desservi par une production gonflée aux hormones, bourré de poncifs, Hate n'avait alors pour seul recours que de s'engouffrer dans les brèches de la création afin de sauver sa peau. Si "Immolation" propose un petit quelque chose qui va effectivement dans ce sens, on sent qu'on n'aura pas davantage de solutions que sur la maigrelette "Infinite Forms", qui semble être pour eux le summum en termes d'arrangements et d'ambiances. Une rapide branlette de manche, une vague intro crispante, un climat détestable, c'est finalement trop peu et trop classique pour relever le niveau d'un disque qui, minute après minute, se liquéfie. Indiscutablement, Hate est une production couillue, un mur de son qui s'écrase avec force et fracas dans les tympans. Le seul bémol, c'est que ce croisement hasardeux de BEHEMOTH, MARTYR DEFILED, THE BLACK DAHLIA MURDER CARNIFEX et PORTAL a déjà une multitude d'antécédents. L'effet de surprise qui dévastait le cœur et l'âme de The Adversary n'a désormais plus aucune accroche et relègue ce concentré de haine au rayon des efforts dispensables. Et la présence de Nico Webers (WAR FROM A HARLOTS MOUTH) au micro sur "Dead Sun" est une consolation qui achève de nous convaincre que n'importe quel vocaliste émérite soulignerait avec aisance les failles de cette œuvre.
Je ne suis pas convaincu par l'état d'esprit. Je ne suis pas impressionné par la force de frappe de THY ART IS MURDER. Cet enchevêtrement classique de breakdowns industrialisés, de riffs pâteux, de syncopes malhabiles, de vagues de basse spectaculaires, de rythmiques anarchistes est en réalité la matérialisation d'un Deathcore tout ce qu'il y a de plus classique. Généralement, je m'échine pour défendre ce genre de travaux mais là, je n'en ai juste pas la force, ni le courage.
Ajouté : Mercredi 25 Septembre 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Thy Art Is Murder Website Hits: 8100
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