MAGNUS KARLSSON'S FREE FALL (se) - Magnus Karlsson's Free Fall (2013)
Label : Frontiers Records
Sortie du Scud : 14 Juin 2013
Pays : Suède
Genre : Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 53 Mins
Magnus Karlsson est-il vraiment un guitariste de Heavy Metal pur et dur ? A bien y réfléchir, et surtout après l'écoute de ce Magnus Karlsson's Free Fall, on n'est pas sûr que le six-cordiste suédois affectionne tant que ça le style pratiqué par un PRIMAL FEAR qu'il a définitivement intégré en 2009. A la base, ce multi-instrumentiste et compositeur de 39 ans a fait ses armes en tant que requin de session pour le label italien Frontiers, et a multiplié les projets et autres participations. Entre autres, on lui doit le Immortal de Bob Catley (chanteur de MAGNUM), les trois albums de ALLEN/LANDE (avec le frontman de SYMPHONY X et l'électron libre égocentrique norvégien), les trois albums de STARBREAKER (avec Tony Harnell, ex-TNT), ou encore une active collaboration sur l'opus de Michael Kiske et Amanda Sommerville. Tout ça pour dire que le gusse se sent bien plus à l'aise dans un registre classieux et fortement mélodique.
Et ce premier effort solo ne déroge pas à la règle. Même si "Magnus Karlsson's Free Fall", ça fait un peu "Yngwie Malmsteen's Rising Force", on constate assez vite très peu de similitude avec l'autre gratteux suèdois : pas de néo-classique à outrance, juste du Heavy mélodique. Ne vous méprenez pas, techniquement, Magnus Karlsson n'a rien à envier au Viking qui roule en Ferrari ... Comme beaucoup de sorties labellisées Frontiers, Free Fall ressemble à une orgie de professionnels signés par Serafino Perugino (président de Frontiers). En effet, Karlsson a invité une ribambelle de chanteurs, et bien lui en a pris, le gusse se révélant un vocaliste assez quelconque (loin d'être mauvais, mais loin de sortir du lot) : les titres "Heading Out", "Ready Or Not" et "On Fire" en attestent.
Et les noms des invités réservent très peu de surprise. Citons Russell Allen, Ralf Scheepers (PRIMAL FEAR), Tony Harnell, Mark Boals (ex-MALMSTEEN, ex-ROYAL HUNT, avec qui il a bossé au sein de THE CODEX), Rick Altzi (MASTERPLAN, AT VANCE, ex-THUNDERSTONE), ou encore David Readman (chanteur de PINK CREAM 69 qui s'éclate aussi avec les PRIMAL FEAR Mat Sinner et Alex Beyrodt au sein de VOODOO CIRCLE). Reconnaissons quand même que Karlsson sait aussi s'entourer de mecs un peu moins connus, histoire de les montrer au "grand public" : Mike Andersson (qui chante pour CLOUDSCAPE et le FULL FORCE de Stefan Elmgren), Herman Saming (qui officie dans LOCOMOTIVE BREATH) et Rickard Bengtsson (il tient le micro dans LAST TRIBE) sont de la partie.
Bon, et la musique dans tout ça ? Que vaut vraiment Free Fall ? Et bien, à n'en pas douter, Magnus Karlsson peaufine comme d'habitude ses compositions et confirme ses talents de songwriter. Pas sûr qu'avec une production moins clinquante (Daniel Flores se charge de la batterie mais aussi du mixage) et des arrangements revus à la baisse, les chansons de Free Fall sonnent aussi bien mais nous pouvons mettre ça sur le compte du savoir-faire à la Frontiers. Evidemment, c'est le morceau avec Ralf Scheepers, intitulé "Higher", qui se rapproche le plus de PRIMAL FEAR, avec ses couplets plutôt Heavy et ses ponts à la double pédale. A noter que Scheepers imite de moins en moins Halford ... Dommage, il aurait peut-être fallu garder ce titre pour le quintet de Mat Sinner, d'autant qu'il s'inscrit à merveille dans la nouvelle optique de PRIMAL FEAR. David Readman, lui, s'illustre le temps de mesures tout en arpèges, et donne à "Us Against The World" une couleur bien FM, sûrement désirée par son géniteur, surtout lors de ce refrain qui s'emballe. Le solo de Karlsson sur "Us Against The World" laisse une impression mitigée : en termes de prouesse technique, rien à dire (il déchire notamment sur "Our Time Has Come"), mais finalement ce gars-là manquerait-il un peu de personnalité ? C'est la deuxième grande question qui survient après avoir découvert Free Fall.
D'où l'intérêt, en vérité, de confier les voix à tous ces chanteurs, pour colorer l'album. Les titres sur lesquels Karlsson intervient tout seul comme un grand ne sont pas dégoûtants. Mais comment rester insensible au timbre particulier de Mark Boals pour ce "Our Time Has Come", croisement ultime de ROYAL HUNT (ben oui ...) et THUNDERSTONE (époque The Burning). Justement, on sent bien qu'en embauchant Rick Altzi pour "Not My Saviour", l'idée était de se rapprocher d'AT VANCE et THUNDERSTONE. Prendre l'original, un certain Oliver Hartmann, voire Pasi Rantanen (qui vient de réintégrer THUNDERSTONE), aurait eu plus de charme encore. Et quelle idée de demander à Tony Harnell de chanter sur une ballade ("Stronger") ... Quand on bosse comme un fou chez Frontiers, on confie ses ballades à Joe Lynn Turner et puis c'est marre.
Histoire de sortir des idées préconçues et des habitudes du genre, on attend beaucoup des passages où apparaissent les "guests" à la réputation moins grande. Et là, pour les desservir, les "Last Tribe" (avec Bengtsson), "Fighting" (avec Saming et ces ruptures tout en voix presque insupportables, mais on est où ? Chez les BEE GEES ?) et "Dreamers & Hunters" (avec Andersson) n'apportent rien. En fait, ça sent le remplissage à plein nez. A moins que ce soit ces gars-là eux-mêmes qui ne parviennent pas à tirer leur épingle du jeu. On ne sait plus trop, en fin de compte ...
C'est ça le problème, avec Free Fall : belle pochette, guitariste doué, frontmen à la pelle, mais dans un but pas très clair et à l'utilité toute relative.
Ajouté : Dimanche 15 Septembre 2013 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Magnus Karlsson's Free Fall Website Hits: 7158
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