THE WALKING DEAD ORCHESTRA (FRA) - Tout le groupe (Août-2013)
Avec en poche un nouvel album diffusé par Metallian, une simplicité et une passion rarement vue, les Grenoblois deathcoreux de THE WALKING DEAD ORCHESTRA étaient de passage le vendredi soir au Sylak Open Air 2013. Juste avant une prestation digne d’un cyclone, les cinq membres du groupe nous ont accordé un entretien détendu, durant lequel nous avons abordé la création du groupe, la gestation du nouvel album, et ce que le groupe prévoit pour son avenir, qui s’annonce… brutal ! C’est à vous les gars !
Line-up : Florian (chant), Marco (guitare), Jean-Baptiste (guitare), Charles (basse), Cédric (batterie)
Discographie : Opressive Procession (EP - 2012), Architects Of Destruction (album - 2013)
Metal-Impact. Est-ce que vous pourriez présenter votre groupe et son histoire pour ceux qui ne connaissent pas encore THE WALKING DEAD ORCHESTRA ?
Jean-Baptiste. Ah, c’est mort les mecs, je ne le fais pas cette fois (rires).
Cédric Ca, c’est la question pour Flo, il a appris le speech par cœur !
Florian (en prenant un ton et une attitude volontairement théâtraux) Alors… Le groupe a été formé sous l’impulsion de JB et Cédric et… euh, merde les mecs, c’est quoi déjà (rires) ?
Cédric C’est bon, t’inquiète pas, je vais le faire. En fait, j’ai rencontré JB qui avait un projet de Thrash à l’époque, on a commencé à jouer ensemble. Petit à petit, on s’est rendus compte que l’on s’entendait super bien musicalement, donc on s’est dit « ça fait chier le Thrash, on va faire du Brutal Death ! », avec des touches Hardcore parce qu’on aime beaucoup ça. On a rencontré Florian qui est rapidement devenu chanteur. Et tu l’imagines bien, s’en sont suivis moult et moult musiciens. On a fait appel à Charles (basse) et Marco (guitare) il n’y a pas si longtemps, on ne sait pas si c’est une bonne chose, on verra bien ce que ça donne (rires). Charles, c’était un ami de longue date mais quant à Marco, on ne le connaissait pas mais il avait l’air sympa (rires).
Jean-Baptiste. Il sait jouer du STEVE VAI, il habitait dans un quartier chaud et on a eu des allocs pour l’accueillir donc bon, que du bénef’ (rires) !
MI. Doit-on voir dans le nom de votre groupe une référence quelconque au monde des zombies ou à une série télévisée en particulier ?
Cédric Plus à la bande dessinée à vrai dire. La série, elle n’est vraiment pas terrible. En fait, ça ne se rapporte pas forcément à nos textes ou à ce que l’on véhicule musicalement, mais c’est tout simplement parce qu’on adore la bande dessinée de The Walking Dead. Et après, pour le « orchestra », c’est le petit clin d’œil à Mamie Machon, la grand-mère de JB. Elle pense qu’on a un orchestre, elle n’a pas vraiment compris le concept du groupe en fait (rires).
Jean-Baptiste. Elle nous a proposé de jouer à la fête de son village, mais bon… (rires)
MI. Vous avez pu bénéficier de l’offre du magazine Metallian pour diffuser votre dernier album en date, Architects Of Destruction. J’imagine que pour un jeune groupe comme le votre, c’est une occasion rêvée pour se faire connaître… Quel bilan tirez-vous pour l’instant de ce coup de main que vous a filé ce magazine plutôt reconnu et apprécié ?
Charles Déjà, on peut jouer au Sylak. C’est plutôt cool.
Cédric Sans rire, on pense vraiment que ça a incité le Sylak à nous prendre, même si ça s’est fait en dernière minute. On a appris il y a deux mois qu’on jouait. Le fait est qu’il y avait un gros coup d’actu pour THE WALKING DEAD ORCHESTRA à ce moment précis. C’est bénéfique pour un « jeune » festival comme le Sylak. En dehors de ça, ça nous a ramené quelques dates sympas, comme le Hell’oween Festival au mois de novembre et on a un autre festival dans les Yvelines au mois de mai.
Jean-Baptiste. Ca nous a vraiment pas mal fait connaître en France. De plus en plus de gens nous suivent sur Facebook, ça fait vraiment plaisir à voir. On a reçu pas mal de messages de personnes qui n’aimaient pas forcément le Deathcore à la base, mais qui ont bien accroché à THE WALKING DEAD ORCHESTRA.
Cédric Le fait qu’on commence à avoir cette petite popularité sur Internet et dans le milieu, ça ne peut être que bénéfique pour l’avenir d’un point de vue scénique, car de plus en plus de personnes nous demandent « ouais, c’est quand que vous passez chez nous ? ». On a déjà commencé à démarcher des dates… On verra bien !
MI. Pourquoi avoir décidé d’officier dans le Deathcore, plutôt que dans un autre style ?
Jean-Baptiste. On travaille tous nos instruments depuis un certain temps, et suite à ce travail personnel qui est fait, la technique est de plus en plus poussée, d’autant que petit à petit, tu avances de plus en plus dans le Metal extrême. C’est ce qui nous intéresse en fait, la technique. Mais ce qui nous intéressait encore plus, c’est que c’est technique, ouais, mais ça reste vraiment une musique pour le live. De gros changements de tempos, des passages puissants pour la foule, etc… C’est ce qu’on voulait ! Avec Cédric, il l’a dit tout à l’heure, on est des fans de Brutal Death. Si on avait le temps et la possibilité, on ne ferait que ça, que des morceaux hyper rapides, où il n’y a jamais de changements. Mais ce qui était vraiment important à nos yeux, c’est que notre musique marche en live, tout en gardant ce côté technique qui nous plaît beaucoup.
Cédric Egalement, on écoute du Hardcore depuis longtemps, que ce soit des trucs récents ou du old-school, comme AGNOSTIC FRONT. On aime beaucoup ce côté énervé.
Jean-Baptiste. Le Deathcore et le Brutal Deathcore nous paraissaient donc être les genres idéaux, par rapport à ce que l’on recherchait musicalement.
MI. Actuellement, vous êtes sans label. Avez-vous déjà démarché des labels pour promouvoir Architects of Destruction ?
Cédric Ouais, on va sortir Architects Of Destruction sur le label Klonosphère, qui s’occupe notamment de KLONE, DEMENTED, OTARGOS, TREPALIUM… Il est en train de récupérer pas mal de groupes et il y aura une distribution de l’album via Season Of Mist. Autant te dire qu’on est plutôt contents ! Bon, ce n’est que de la distrib’, c’est vrai, mais on espère qu’un jour ils nous proposeront une production complète. Mais c’est déjà vraiment pas mal, on est supers heureux par rapport à ça. C’est un plan en or pour nous, et Guillaume de Klonosphère, c’est un mec qui est là depuis mal d’années, il fait de plus en plus parler de lui avec son label. Ce mec bosse comme une bête alors qu’il a galéré, il est toujours là, et c’est un putain de passionné quoi.
MI. Mais pourquoi Klonosphère plus qu’un autre alors ? Vous étiez déjà en relation avec le label ?
Jean-Baptiste. Disons qu’on a lancé pas mal de perches de tous les côtés, à de nombreux labels, et on a vu qui nous répondait. Dans les réponses qu’on a eu, il y avait des propositions qui ne nous convenaient pas, tout simplement. Et Cédric connait effectivement Guillaume depuis une dizaine d’années. Quand on lui a envoyé le nouveau projet, il a tout de suite accroché et il nous a proposé de nous filer un coup de main via son label.
Cédric L’avantage avec un grand A pour nous, dans cette affaire, c’est ni plus ni moins que l’album sera distribué via Season Of Mist, ça veut donc dire une belle promo. Tu vois, ce que tu fais toi, avec ton webzine, et bien Guillaume, il est en contact avec énormément de fanzines, de webzines, de magazines, de sites internet, etc… Donc, en plus de la promo de Season Of Mist, on aura un peu de pub sur le Net et dans la presse spécialisée, et ça, c’est top !
Jean-Baptiste. Et en dehors de ça, Klonosphère rassemble énormément de groupes français dont on est fans.
MI. Comment se déroule le processus de composition au sein du groupe ? C’est la dictature de l’unique membre qui pond tout tout seul, ou bien c’est la démocratie collaborative ?
Jean-Baptiste. Jusqu’à maintenant, c’était surtout Cédric et moi pour la musique, Flo pour le chant. On verra bien avec l’arrivée des deux nouveaux loustics (rires) ! Après le truc, c’est que la formule actuelle, elle marche tu vois. Avec Cédric, on se comprend tellement bien musicalement qu’il se peut que pour quelqu’un d’autre, ce soit dur de suivre ce qu’on fait. La plupart du temps, on n’a pas besoin de parler, on comprend immédiatement ce que l’autre veut entendre. On va tenter d’intégrer les deux lascars au processus de composition malgré tout. Les autres membres du groupe ont quand même leur mot à dire sur le morceau, s’il est vraiment pourrave quoi (rires).
Charles Ou pour des arrangements à la limite… La p’tite touche perso !
MI. Le fait de jouer du Deathcore, qui est un genre plutôt en vogue en ce moment, ça ne vous a pas empêchés de vous faire accepter des puristes ? Vous n’avez pas peur de vous faire lyncher ?
Charles Tu n’y es pas. Nous, on lynche les autres (rires) !
Cédric Tu sais, j’écoute du Metal depuis mes 8 ans, j’en ai 34, donc bon, qu’on ne vienne pas me dire qu’un genre est plus à la mode qu’un autre. Déjà, parce que je pense que rien n’a été inventé dans le Deathcore. Et en plus, on s’est étiquetés Deathcore, tout simplement parce qu’un groupe comme le nôtre a besoin d’une étiquette. Certes, certains de nos morceaux sont très typés pur Deathcore, mais on joue aussi énormément de Brutal Death. Mais sinon, franchement, on s’en branle, d’avoir telle ou telle étiquette.
Florian Il y’a eu des chroniques de Architects Of Destruction qui disaient que cet album était vraiment à mi-chemin entre le Deathcore « mainstream » à la mode que tu évoquais et le Brutal Death. C’est le fait que c’est un album qui s’adresse aussi bien à tel public qu’à l’autre qui a plu au public et à la presse.
MI. Vous êtes originaires de Grenoble. Comment se porte la scène Metal là-bas ?
Marco. Ouh là !
Jean-Baptiste. Laquelle ?
Cédric Disons qu’à Grenoble, on est plus doués en bleu de Sassenage qu’en Metal (rires).
Jean-Baptiste. Sérieusement, à part deux-trois groupes, il n’y a rien, c’est vraiment mort...
Florian C’est un peu du chacun pour sa gueule. Tout le monde se tire dans les pattes.
Jean-Baptiste. Et puis même, en dehors des groupes actifs, pour les concerts, si tu veux une bonne salle, ça sera l’Ampérage et basta. Les groupes Grenoblois essaient de s’exporter au maximum. Prends NIGHTMARE par exemple, ils jouent très peu à Grenoble.
Cédric Il existe encore des groupes du coin qui se sont formés il y’a pas mal d’années, comme NIGHTMARE, on en parlait à l’instant, et des groupes plus jeunes, des projets qui essaient d’émerger. Mais bon, ça n’avance pas plus que ça… Alors, est-ce que c’est un souci interne au groupe qui ne se sent pas prêt à franchir un cap ou est ce que c’est le fait que sur Grenoble, on n’a pas non plus des tonnes d’associations qui organisent des concerts ? Va savoir.
Charles Et ce n’est pas qu’à Grenoble comme ça ! Je viens de Dijon, et pour jouer du Metal là-bas, tu n’auras jamais de salles qui vont organiser de leur propre chef des concerts de Metal. C’est la petite asso du coin qui va organiser ça, mais ça va rester vraiment des petits concerts, avec des groupes locaux la plupart du temps. Et disons que les groupes qui jouent à ces concerts sont des groupes de seconde classe. On n’aura jamais de grosses têtes d’affiche. Et pourtant, il y’a 5-6 ans, on avait des VADER, des trucs comme ça… On avait même eu DYING FETUS. A Dijon quoi !
Cédric Putain… DYING FETUS à La Vapeur (ndlr : salle de concert de Dijon). C’était quand même vraiment terrible !
Charles C’était « the » concert quoi, avec la moutarde dans le cul, et tout (rires).
MI. Pour en revenir à Architecs Of Destruction… Quelle signification doit-on comprendre derrière ce nom d’album ? De quoi traitent vos textes ? (ndlr : les quatre autres membres du groupe pointent Florian du doigt).
Florian Ok ok, j’ai compris (rires) ! Les quatre morceaux de notre premier EP, qu’on a réenregistrés pour l’album vu qu’on avait une mauvaise production à ce moment, suivaient un personnage principal qui survivait à l’Apocalypse. On ne donne explicitement la cause de cette Apocalypse, on dit juste qu’elle a été causée par l’Homme. Et donc, ce personnage mourrait à la fin de l’EP. Pour l’album, on a voulu faire quelque chose de beaucoup plus large. J’ai beaucoup traité par métaphore, parce que je trouve ça inintéressant de parler de la mort ou de la folie de manière directe et explicite. Les textes d’Architects Of Destruction traitent notamment de la folie humaine, du fait que l’on va beaucoup trop loin dans ce que l’on entreprend, de l’écologie...
MI. Cet album sonne à première vue comme une grosse production américaine bien massive, genre THE ACACIA STRAIN, CARNIFEX ou THE BLACK DAHLIA MURDER. Comment êtes vous parvenus à un son si puissant en un seul album ?
Jean-Baptiste. Sonovore Studio !
Cédric On est allés bosser avec Mikael Vallesi (ndlr : guitariste de FURIA), car il travaille dans un studio de Macon qui s’appelle, JB vient de le dire, le Sonovore Studio. C’est un mec qui arrive à capter le meilleur d’un projet musical, il t’encadre à fond. Son objectif est que tout se passe pour le mieux dans le studio, car il le dit lui-même, beaucoup de groupes splittent avant de sortir leur album, tellement ils n’arrivent pas à s’entendre lors de l’enregistrement. On a eu l’occasion de pas mal discuter avec les membres de BETRAYING THE MARTYRS lors d’une date sur laquelle on jouait avec eux. On venait d’enregistrer, et on cherchait maintenant une solution pour le mastering. Ils nous ont conseillé le Sonic Assault Studio, tenu par un gars qui s’appelle Charles J. Wall. Il a déjà masterisé un album de BETRAYING THE MARTYRS, le premier WHITECHAPEL,… On lui avait envoyé tous les mixs de Mikael pas internet. Il nous a renvoyé le tout masterisé et une fois qu’on a « validé » son travail, on a concrétisé un deal avec lui.
MI. Comme on le disait tout à l’heure, la scène Deathcore a particulièrement le vent en poupe en ce moment. Y’a-t-il des groupes particulièrement renommés qui seraient accessibles pour une tournée avec vous ? C’est dans vos projets ?
Cédric Ouais, c’est carrément dans nos projets, en effet. Il y a déjà trois tournées qui nous sont passées sous le nez, pour la simple et bonne raison qu’il y à 50 milliards de groupes qui veulent la même chose que nous. Les tournées, dans ce genre de cas, ça va se faire soit à coup de piston, soit à coup de finances… On aimerait vraiment tourner avec des groupes comme THE BLACK DAHLIA MURDER, ABORTED, WHITECHAPEL… Ou une tournée avec DYING FETUS ! Alors là, ça serait vraiment le top.
MI. Vous vous produisez au Sylak Open Air ce soir. D’après ce que j’ai compris, vous aviez participé à un concours régional et vous aviez terminé deuxième. Et finalement, vous avez réussi à vous faire intégrer à l’affiche ?
Jean-Baptiste. On s’est vraiment donnés à fond pour ce tremplin, qui se faisait via Facebook. Celui qui avait reçu le plus de « likes » jouait au Sylak. On est effectivement arrivés deuxième, c’est SEDATIVE (ndlr : groupe de Grindcore originaire de Chamonix) qui a gagné. Il restait une place sur la scène du vendredi soir, et on suppose que les organisateurs ont pensé que c’était une bonne idée d’inviter un groupe comme le notre, qui s’était bien défendu dans cette histoire. On se tenait vraiment la bourre avec SEDATIVE à vrai dire. Comme on le disait tout à l’heure, on pense que c’est le fait qu’il y ait un peu d’actu actuellement sur THE WALKING DEAD ORCHESTRA qui a poussé le Sylak à nous inviter le vendredi soir… Ce qui nous fait bien plaisir d’ailleurs !
Cédric J’espère vraiment que ce fest’ va continuer, c’est vraiment génial ce Sylak ! C’est chouette comme endroit, les gens sont sympas, on est accueillis comme des princes depuis tout à l’heure… Et on espère jouer sur la Mainstage l’année prochaine (grand sourire) !
MI. Quels sont les groupes à l’affiche cette année qui vous plaisent ?
Charles et Jean-Baptiste. MUMAKIL !
Cédric BIOHAZARD, AGNOSTIC FRONT... Et bim ! FRONTAL aussi, on est hyper fans. Ah, et ELMER FOOD BEAT… « Le plastique c’est fantastique, le caoutchouc super doux ! » (rires).
MI. Le prochain album est déjà en gestation, ou vous vous consacrez uniquement au live actuellement ?
Cédric On s’efforce de rétablir le line-up vu que Charles et Marco viennent de nous rejoindre. On a encore quatre morceaux à remettre sur pieds, entre autre. On aimerait vraiment avoir la matière pour tenir le plus longtemps possible sur scène avec le nouveau line-up. Et oui, avec JB, on a déjà trouvé deux-trois idées, des riffs pour la suite… Tout de suite, l’objectif est de faire au max la promo d’Architects Of Destruction, de le présenter au public en intégrant une belle tournée. On en profite d’ailleurs pour passer l’annonce, nous sommes à la recherche d’un booker sérieux qui aurait envie de bosser avec un groupe comme nous.
MI. Je vous remercie les gars, on a fini. Si vous voulez ajouter un truc, la parole est à vous !
Jean-Baptiste. Un grand merci à Metal Impact et à toi pour cette interview bien sympa, et de manière plus générale, merci aux fanzines et aux webzines qui soutiennent et aident à faire vivre la scène Metal. C’est cool de voir autant de passion dans un milieu comme celui-ci.
Ajouté : Jeudi 17 Octobre 2013 Intervieweur : Hizia Lien en relation: The Walking Dead Orchestra Website Hits: 12423
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