BLEED FROM WITHIN (uk) - Uprising (2013)
Label : Century Media Records
Sortie du Scud : 25 mars 2013
Pays : Ecosse
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 51 Mins
Comment déterminer qu’un groupe a pris du plomb dans le crâne ? Plusieurs possibilités s’offrent à nous parmi lesquelles, le théorème BLEED FROM WITHIN. Après avoir dévoilé au monde entier sa soif de productivité avec une sortie (quasi-)annuelle (deux EP en 2006 et 2007 puis deux albums en 2009 et 2010), les Ecossais se sont calmés l’espace de trois ans. On pourrait facilement en déduire que leur Deathcore avait besoin de prendre du recul, au détriment de cette dépendance viscérale et obsédante aux sorties. Mais ça, c’était sans compter sur Uprising, un troisième opus qui pourfend d’un coup d’un seul trois années d’abstinence. A l’évidence, rien n’a vraiment bougé durant ce hiatus, sauf peut-être le line-up. BLEED FROM WITHIN s’est débarrassé de l’encombrant Dave Lennon pour mieux accueillir un Martyn Evans, lui-même soulagé de cinq ans de pression au sein de TRIGGER THE BLOODSHED. C’était en 2011, dans la foulée d’un Empire en net progrès vis-à-vis d’Humanity, sorti lui en 2009.
C’est avec félicité qu’on accueille le nouveau-né, et pas seulement parce que les Ecossais nous manquaient. A vrai dire, les parutions Deathcore ont été si nombreuses récemment qu’on n’a même pas eu le temps de remarquer leur absence. Non, on l’accueille à bras ouverts parce qu’Uprising propose une musique résolument tournée vers l’avenir, qui refuse de trop regarder dans le rétro. Elle ne pourra pas renier ses origines mais au moins, son côté Heavy et mélodique apporte saveurs et vitalité à une base qui sent le réchauffé. C’est sur « Escape Yourself » qu’on se rendra véritablement à l’évidence. Avant, « Colony » ou encore la très sage « It Lives In Me » n’auront pas eu l’effet escompté. Un démarrage en deux temps pour BLEED FROM WITHIN qui jadis n’attendait pas la Saint-Crépin pour nous rentrer dans le lard. Et plus l’album avance, plus on se dit que les mecs ont pris le parti d’écrire des choses plus aérées, plus accessibles et plus étoffées. Riche en mélodies, beaucoup plus lourd et goguenard, Uprising possède la rage de vaincre d’Empire sans le laxisme d’Humanity. L’ultra-bestialité à la CHELSEA GRIN s’est évaporée pour laisser place à une musicalité et une facilité comparable aux productions d’AS I LAY DYING. Les cassures rythmiques sont légion (« I Am Oblivion », « The War Around Us ») et laissent davantage d’espace aux arrangements. On retrouve par exemple en l’instrumentale « Speechless » la pause détente qui va bien entre deux hostilités. Parce qu’en dépit de son assagissement, ce troisième album n’en demeure pas moins hostile, engagé, remuant. Tout y est exécuté de façon très intelligente. BLEED FROM WITHIN ne se laisse plus déborder par sa fougue et son culot, choisissant au contraire l’efficacité de structures déflagrantes, quitte à laisser sa brutalité au vestiaire. J’irais même jusqu’à dire qu’Uprising est plus Metalcore que Deathcore dans l’esprit, mais ce serait trahir les petits secrets de ce full-lenght.
Séduisant sans être putassier, mélodique sans être easy-listening, ce troisième essai est une véritable surprise. BLEED FROM WITHIN avait jusqu’alors son identité, son caractère de cochon qui refusait la moindre concession au cœur de son Deathcore authentique et un peu simplet. Entre progressisme et évolution, Uprising fait le boulot. On reproche souvent à ce genre de groupes, attendus au tournant, d’être leur propre caricature. On en tient désormais un qui a su se remettre en question et plus j’écoute cet album, plus je suis convaincu que ces quelques éloges ne sont pas usurpés.
Ajouté : Mercredi 28 Août 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Bleed From Within Website Hits: 8362
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