REVOCATION (usa) - Revocation (2013)
Label : Relapse Records
Sortie du Scud : 6 août 2013
Pays : Etats-Unis
Genre : Death / Thrash Metal technique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 47 Mins
Approchez-vous et observez. J’en appelle à votre mémoire visuelle. REVOCATION n’existe sous cette forme que depuis mai 2006, date à laquelle ce qui n’était à l’époque qu’un trio a changé de nom, abandonnant CRYPTIC WARNING, blaze sous lequel ils performaient depuis 2000. Si vous faites les bons calculs, vous en déduirez que ces garçons pratiquent ensemble depuis maintenant treize ans. Revenons maintenant à la phase d’observation. Honnêtement, n’y a-t-il pas dans la simple illustration de ce quatrième opus (signée Orion Landau), un tout petit rien qui évoque le Sanity’s Aberration, sorti en 2005 sous leur premier nom ? Allons, un petit effort ! Ces yeux rouges, cette forme circulaire, ça ne vous rappelle vraiment rien ? Non ? Alors ce sont simplement les fruits de mon imagination qui murissent trop vite. Et question maturité, aucun doute possible, ces Américains savent s’y prendre. Un peu trop même, quand on regarde leur parcours. Quatre albums studio depuis 2008, un rythme effréné qui a suffi pour propulser un certain Existence Is Futile au rang de prestation Death / Thrash moderne quasi-parfaite.
REVOCATION s’est fait un nom à la force du poignet, beaucoup plus équivoque, beaucoup plus facile à retenir et à interpréter que CRYPTIC WARNING. Et pour donner encore plus de profondeur à leur personnalité musicale, le trio a engagé peu avant la sortie de Chaos Of Forms un second guitariste en la personne de Dan Gargiulo, lequel sera un acteur majeur de ce disque éponyme. Car pour être tout à fait précis, le quatuor s’est principalement illustré pour son sens du Death / Thrash Metal technique, un qualificatif qui met forcément à contribution les guitares plus que n’importe quel autre élément. Parlons alors des guitares pour bien commencer cette chronique. Il suffira d’écouter « The Hive », entrée en matière parfaite, pour s’assurer que Dan Gargiulo et David Davidson manient leurs instruments avec une dextérité absolument remarquable. C’est saccadé, robotique, joué proprement et paradoxalement, ça dégage aussi beaucoup de puissance et de crasse. Pour autant, passé ce morceau, passé « Scattering The Flock » et un « Archfiend » excellent bien que limite Mathcore, la précision et l’omnipotence technique font place à un peu de déception. Il faut bien l’avouer, à aucun moment, REVOCATION ne propose de morceaux inoubliables ou susceptibles de donner du relief à cette œuvre. Tout est désespérément homogène et encore une fois, les seules aspérités relèvent du domaine rythmique ou de la branlette de manche. Un morceau instrumental et frénétique comme « Spastic » me fait méchamment penser à une réinterprétation du « Ataxia » de WITHIN THE RUINS par CYNIC, l’esprit créatif des seconds nommés en moins. Doté d’une production épurée et d’un style très américain, ce disque, contrairement au précédent notamment, semble être le moins spontané et le moins marquant de leur discographie. Je ne sais pas si le fait d’avoir récemment tourné avec beaucoup de groupes de Deathcore et de Mathcore a déteint sur eux, mais c’en serait presque troublant, tant Revocation (en passant, c’est quoi cette mode de faire de son ixième album un éponyme #REVOCATION #CRYPTOSY ?) est loin de la splendeur de ses prédécesseurs. L’affaire est torchée dans l’indifférence générale au bout d’une grosse cinquantaine de minutes, sans qu’on ne retienne autre chose que ce flot incessant de technicité tapageuse.
A ce stade de la partie, après tant de bons moments passés en leur compagnie, il semblerait que les Américains envisagent leur Death / Thrash technique d’une façon un peu différente. Je ne suis pas en train de dire que ce quatrième full-lenght n’est pas un album de serial-killer, car assurément, il l’est, mais je dis qu’après des efforts riches et substantiels tels que Existence Is Futile et Chaos Of Forms, celui-ci nous laisse un peu sur notre faim. Ce ne sera une surprise pour personne, REVOCATION est capable de prouesses autrement moins m’as-tu-vu et pour le coup, on parlera à leur sujet certainement plus de déception que de disque de l’année.
Ajouté : Vendredi 23 Août 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Revocation Website Hits: 8564
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