DISSECTION (se) - The Somberlain (1993)
Label : No Fashion Records
Sortie du Scud : 3 décembre 1993
Pays : Suéde
Genre : Black Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 45 Mins
Aborder la légende après sa mort sans l’écorner, ni la rendre plus grandiose qu’elle n’a pu l’être est bien évidemment une tâche extrêmement ardue. En effet, je ne suis certainement pas le mieux placé pour chroniquer le premier album de l’institution Black Metal suédoise qu’est (pardon, qu’était…) DISSECTION, pour une simple et bonne raison : c’est que DISSECTION est très probablement le groupe que j’ai le plus écouté dans ma vie avec IRON MAIDEN. C’est donc avec objectivité, humilité, respect et passion que j’ai décidé de me lancer dans la chronique de ce qui est encore aujourd’hui LA pierre angulaire du Black Metal mélodique, The Somberlain et ce, malgré les fautes de Jon Nödtveidt, les écarts aussi efficaces que du poil à gratter sur les puristes en fin de carrière, et tout ce que l’on sait sur l’histoire de ce groupe culte.
Tout d’abord, il est important de préciser que DISSECTION, en 17 années d’existence, n’a jamais été conduit par la démocratie, ou par une bande de potes à l’inverse de groupes comme METALLICA. Pendant 17 ans, l’entité suédoise a été menée d’une main de fer par son guitariste/chanteur/compositeur-de-génie, Jon Nödtveidt, seul membre permanent de la formation. N’importe qui s’étant, à un moment de sa vie, un minimum intéressé au Black Metal sait que ce personnage peut être facilement rangé dans le même sac que les Varg Vikernes ou Per Yngve Ohlin, de par sa profonde misanthropie et passion pour tout ce qui touchait de près ou de loin au satanisme et à l’occulte. Enfin, bref… Il n’y a aucun intérêt à raconter ça, dans la mesure où Metal-Impact ne cautionne et ne soutient en aucun cas ce qui a pu être dit ou fait par les groupes chroniqués dans ses pages. Nous nous contenterons donc de parler musique. Et quelle musique, mes amis…
Alors que la formation était construite depuis 4 ans autour de Jon Nödtveidt, le groupe décide d’entrer en studio pour poser sur bandes son premier véritable album studio après 2 démos (dont une sortie sur le label français feu Corpsegrinder). Signé sur le grand No Fashion Records et épaulé par Dan Swanö, la référence suédoise en termes de son de l’époque, DISSECTION ne passera par aucun des circuits de promo habituels, mais verra quand même The Somberlain se vendre à quelques 8000 exemplaires. Dès sa sortie, le groupe se fait remarquer pour la dimension mélodique et technique qu’il arrivait à insuffler à sa musique, se classant donc à part de tous les groupes de True Black Metal de l’époque. A noter également que cet album est dédicacé à feu Euronymous.
Ce premier album contient à lui seul une bonne partie des plus grands classiques de DISSECTION et est surtout la preuve d’une identité musicale bien à part qui ne demande qu’à s’affirmer. Pendant 45 minutes, le groupe clame sa haine à l’aide d’un Black Metal racé, de riffs et mélodies très techniques qui se développent en parallèle d’une voix incroyable, de par sa puissance et son étonnante compréhensibilité. Bien entendu, si il n’y avait qu’un seul morceau à garder de ce disque, ce serait le morceau titre (quel Blackeux n’a jamais fredonné l’intro, ou le refrain ?). C’est tellement bateau de présenter la chose comme ça, mais « Black Horizons », premier morceau de l’album, est parfaitement représentatif du reste : les mélodies prenantes, l’ambiance hivernale, et les passages acoustiques qui collent à 300% au propos. D’autres plages se feront remarquer par leur puissance presque thrashy, comme « Heaven’s Damnation » et sa rythmique de tous les diables, ou encore le somptueux « Frozen ».
Mais bon, si on retient 5-6 titres comme des chefs d’œuvres intemporels et immortels, quelques morceaux un peu plus prévisibles n’apportent pas grand-chose à l’album.
Dès sa sortie, The Somberlain s’est imposé comme une référence d’un genre nouveau, car créé par le talent de compositeur de Nödtveidt. Le Black Metal mélodique est né. On connait tous également l’impact et le succès planétaires qu’aura le petit frère, Storm Of The Light’s Bane. Cependant, sans vouloir faire le sale puriste à la con, ce The Somberlain, bien plus mainstream et facile d’accès que le deuxième album, aura plus de chance de séduire ceux qui donnent plus de crédit aux atmosphères qu’à la musique en elle-même. La légende est en marche.
Ajouté : Mercredi 31 Juillet 2013 Chroniqueur : Hizia Score : Lien en relation: Dissection Website Hits: 8712
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