Nous sommes ici présents pour écarteler de l’innocent, démembrer de l’hérétique. Nous sommes surtout ici pour s’envoyer une grosse claque qui sent le souffre : Profane. SVART CROWN est un groupe de Gaulois, qui, au milieu des nouveaux styles de Metal (tout clair, tout peace) vient vous ravager l’audition avec un son noir et puant.

Globalement, on est dans la même veine technique et atmosphérique que leur premier album (Witnessing The Fall). C’est un savant mélange de Death Metal et de Black Metal qui distingue le groupe. Death Metal parce que ça va vite, ça blast bien, c’est technique et on trouve de bons gros moshs pour casser des bras. En clair, les musiciens ne sont pas là pour couper du cake, ils envoient du bois ou plutôt des troncs d’arbres. Black Metal parce qu’à côté de cette technique, on trouve une ambiance et un décor qui se plantent par des arpèges malsains (l’intro de « In Utero »), des cris qui mettent mal à l’aise, un son de guitare qui se veut grognon. Pas content quoi.

C’est ce mélange qui fait qu’à chaque nouvelle track, on a mal. C’est ce mélange qui fait qu’à chaque nouvelle track, on en veut encore. Le mélange est savant car on se trouve en face d’une synthèse globalement étouffante et pernicieuse jusqu’au moment où ils envoient le riff rythmique de forestier (le fameux tronc d’arbre). Par exemple, (« Genesis Architect » : 2.55, « Profane » 2.50). Le son se veut globalement sale et c’est tout l’honneur d’un groupe comme celui-ci de maintenir ce style brutal au milieu d’une démocratisation du Metal qui a ses côtés avantageux et ces avilissements notoires.

Les plus de cette galette : la voix est une souffrance continuelle, un énervement perpétuel. Elle est une plus-value incontestable, elle personnifie le démon instrumental. Le son des cordes est très bien mis en place. Sale mais puissant pour rendre les moshs très efficaces. L’artwork est magnifique. On sort de l’ordinaire tout en restant dans le sobre, le noir (bien que ce soit blanc) et finalement la classe.

Les moins : la batterie aurait pu être un plus couillue sur certains passages notamment la grosse caisse. Enfin, c’est une politique de mixage et, à la vue du résultat global, elle est plutôt réussie.

Après l’écoute de cet album, je me suicide puis je vais les voir en concert. Soyons fiers d’avoir encore des résistants, des extrémistes et des réprouvés comme SVART CROWN. Longue vie à eux.