IGGY POP : Gimme Danger (2008)
Auteur : Joe Ambrose
Traduction : Xavier Danheux
Langue : français
Parution : juillet 2008
Maison d'édition d'origine : Omnibus Press (2004)
Maison d'édition Française : Camion Blanc
Nombre de pages : 518
Genre : Biographie
Dimension : 15 x 21 cm
ISBN-13 : 9782910196813
Le livre de Joe Ambrose entre les mains, deux images se sont imposées à mon esprit, celle de l’achat en 1971du 33 T vinyle de « Fun House » des STOOGES, et celle de la lecture en février de cette année de la mort de Ron Asheton, chez lui à Ann Arbor. Entre ces deux dates, le sentiment que tout allait commencer et…que tout se terminait. Toujours cette métaphore obsédante de la boucle qui se boucle. Avec ce livre, je vous invite à remonter le temps, et avec plaisir, vous constaterez que cette biographie n’est pas qu’une simple check-list de la carrière d’IGGY POP, elle vous plongera dans la fin des années 60, début des 70’s : explosion de l’industrie automobile à Detroit, la guerre du Vietnam, festivals de Woodstock, île de Wight, l’Art Nouveau avec Andy Warholl, l’affaire Manson…
Au fil des pages, vous découvrirez comment Jim Osterberg, né le 21 avril 1947, tel un iguane s’est mué en Iggy Stooge, puis IGGY POP…comment ce rebelle, anti-héros, géniteur du mouvement Punk vit aujourd’hui dans le luxe, roule en Limousine et emploie un jardinier…mais vous constaterez qu’entre les affres de la drogue, de l’alcool, les vicissitudes des maisons de disques, des faux amis, le parcours n’a pas été qu’une simple promenade de santé.
La lecture vous fera découvrir ou re-découvrir de belles anecdotes et formules telles que « Art + Electricité = Rock’n’Roll » de Patti Smith, la blague du Pape qui conduit une limousine Cadillac dans New York, … Il y a aussi les pages mode, le costume bebop, cravate des Prime Movers, les fringues en lambeaux des Stooges, le blouson d’Iggy avec un grand guépard dans le dos,….bref, une page d’anthropologie culturelle et sociale.
Mais au début, musicalement parlant, il y a eu cette compétition avec le MC5 et son guitariste Fred « Sonic » Smith, l’influence du Velvet Underground, Lou Reed, ce mimétisme avec Jim Morrison des DOORS dans ce qu’il avait de provocateur dans ses compositions et jeu de scène.
Au travers du premier concert des STOOGES le 3 mars 1968, en première partie de BLOOD, SWEAT & TEARS, vous découvrirez la mythique salle du Grande Ballroom de Detroit offrant 2000 places, la scène Rock du Michigan, incontournable, qui accueillera entre 1967 et 1970 du beau monde : LED ZEPPELIN, CREAM, JANIS JOPLIN, LES WHO, FRANK ZAPPA, JEFFERSON AIRPLANE.
Plusieurs chapitres sont consacrés aux relations ambiguës, ambivalentes d’IGGY POP et David Bowie, à travers leurs longues et fructueuses collaborations musicales (composition, tournées, production,…) et séjours prolongés à Londres, Berlin,…avec cette héroïne toujours à roder, China Girl…
Vous serez peut être moins surpris que moi, je le fus, en tous les cas, en apprenant qu’IGGY POP fut l’un des supporters de Ronald Reagan lors des présidentielles de 1979 « j’attendais quelqu’un capable de transmettre les joies de la liberté plutôt que les joies de l’égalité ».
Il y a la séquence du spectateur avec Iggy fait son cinéma : quelques apparitions dans « La couleur de l’argent » de Martin Scorsese, « Cry Baby » de John Waters en 1990 et son succès en 1996 dans « The Crow : City Of Angel ». Sa rencontre, l’année suivante, avec Johnny Depp pour composer la bande originale de « The Brave ».
Vous retrouverez, pour les amateurs de la série culte « Les Contes de la Crypte », IGGY POP jouant son propre rôle dans une arnaque avec un producteur véreux dans l’organisation d’un de ses concerts…
Dans le menu que nous a concocté Joe Ambrose au travers son sommaire, je vous propose en entrée « L’école du rock », une belle salade salée/sucrée, « Fun House » en plat de résistance à nous ébouriffer à chaque bouffées, et, pour finir, l’assiette gourmande « Beat’Em Up, Skull Ring et la reformation des Stooges ».
A vous de choisir maintenant, et je vous laisse la carte des vins…la sommelière s’appelle Nico.
En 1982, IGGY POP déclarait « Je ne veux pas qu’on raconte ma vie ! ». Joe Ambrose a désobéi…il a purgé sa peine en écrivant un livre d’intérêt général, comme d’autres font des travaux, et c’est tant mieux pour nous…cette biographie m’a réconcilié avec le genre…à glisser dans votre bagage (poids 760 g., cette précision peut être utile pour votre prochaine virée…).
Sommaire : Chapitre 1 : L’école du rock Chapitre 2 : La naissance des Stooges Chapitre 3 : Signature et beau mariage Chapitre 4 : Premier album : The Stooges Chapitre 5 : Les rives du désert, Nico Chapitre 6 : Fun House Chapitre 7 : TV Eye Chapitre 8 : Au Max’s Kansas City Chapitre 9 : James Williamson Chapitre 10 : Largués ! Chapitre 11 : Raw Power Chapitre 12 : Les créatures des Hollywood Hills Chapitre 13 : Metallic KO Chapitre 14 : (Sur)vivre à Kill City Chapitre 15 : The Idiot Chapitre 16 : Lust for Life Chapitre 17 : New Values, Soldier & Party Chapitre 18 : I Need More & Zombie Birdhouse Chapitre 19 : China Girl Chapitre 20 : Blah Blah Blah & Instinct Chapitre 21 : Brick by Brick Chapitre 22 : Avenue B Chapitre 23 : Beat’Em Up, Skull Ring et la reformation des Stooges Remerciements Bibliographie Discographie
Ajouté : Lundi 04 Mai 2009 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Camion Blanc Website Hits: 54549
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