EMERGENCY GATE (de) - Remembrance - The Early Days (2011)
Label : Twilight Zone Records
Sortie du Scud : 9 décembre 2011
Pays : Allemagne
Genre : Death Heavy Metal Mélodique
Type : EP
Playtime : 6 Titres - 28 Mins
Ce qui est fort avec EMERGENCY GATE, c’est qu’ils surprennent à chaque sortie, alors qu’on pensait enfin les avoir cernés. Exemple avec ce Remembrance - The Early Days. Soudain, ça les prend comme ça les Allemands ; ils retombent sur des vieux riffs d’il y a dix ans et ils n’ont alors plus qu’une envie : réenregistrer ces morceaux, et s’en servir comme cadeau pour les fans à l’approche de Noël. C’est bien gentil, mais le EMERGENCY GATE qui plaît, celui qui a permis de rassembler une certaine fanbase, c’est justement celui d’hier, celui de The Nemesis Construct, celui qui a durci sa musique pour un propos davantage Death Mélodique moderne et Electro, pas celui de la décennie passée, qui n’est qu’un Heavy/Power traditionnel de bas étage.
Et la seule réussite du groupe à travers ce disque, c’est assurément de prouver à quel point ils étaient peu inspirés à l’époque, que leurs compositions étaient mollassonnes et ennuyeuses, et qu’ils ne savent pas forcément mieux jouer, aujourd’hui, qu’à leurs débuts. On est pourtant prévenu d’entrée de jeu avec « Flawless Victory » qui regorge de défauts, que ce soit dans le placement des voix ou la qualité de l’instrumentation. Son seul moment de brillance étant certainement son introduction sous forme de sirène d’urgence : le groupe lui-même nous invite à fuir le massacre à venir. On est alors en présence d’une production sensiblement similaire à celle de Nighlty Ray, juste un peu plus gonflée au niveau des graves. Assez étonnant puisque l’intention était de transposer la musique d’avant en maintenant. Et de l’esbroufe de ce type, il y en a pléthore sur cet EP, car rarement on retrouve l’impact de l’album de l’an passé. Par exemple, « Forest Of The Lost », qui démarre pourtant en trombe sur un tapping valeureux, avant de retomber dans la paresse d’écriture, puis de voir fleurir un pont totalement Death, presque technique. Voilà ce qu’on aurait aimé entendre pendant une demi-heure, et non seulement des compositions exécutées avec lassitude et juste quelques éclats sympathiques le temps de quelques secondes, mais tellement enrobés de nonchalance qu’on ne peut avouer les apprécier. Effectivement, la rythmique se contente de plans primaires et redondants, malgré quelques jeux un peu plus couillus qui s’écartent du tempo low-medium de rigueur, tels que sur « Searching For An Angel » ou « Lipstick », qui permet d’éclairer un tantinet la basse. Certainement la seule force de ce morceau vite gâché par le frontman.
L’erreur majeure du groupe, c’est d’avoir voulu remonter le temps. Surtout en laissant Matthias opter pour un chant typé années 90, c’est juste insupportable. On dirait même, par moments, qu’il se force à chanter faux tant ses lignes peuvent être anti-mélodiques et les overdubs ratés. C’est assez flagrant au lancement du disque. À ce jeu, il se montre pire que Fabian, et sa voix nasillarde, affublée d’un grain désagréable, prouve juste qu’il n’est pas fait pour ça. Surtout que son chant Power/Heavy est rarement adapté à la rythmique plus mordante. Pareillement, ses parties hurlées sont positionnées sans vraiment faire leur effet, sans apporter la puissance attendue aux morceaux ou mettre en valeur le contraste des refrains mélodiques. Dans le registre, on a « Silent Death », bien dans le pas de la niaiserie de SONIC SYNDICATE avec voix pseudo-mélancolique sur claviers. Qui plus est, les paroles mièvres au possible ne ressortent que davantage avec l’élocution claire. Sur ce titre, il n’y a que le guitariste en lead pour relever le niveau. Sur ce point, difficile d’y trouver à redire puisque les démonstrations sont toujours assez inspirées et bien réalisées. Et enfin, « Closing Eyes » ultime plage de six minutes qui débute joliment entre acoustique, synthés, cordes frottées et ton mélancolique. La voix de Matthias y est d’ailleurs bien plus appréciable, très légère et épurée. Et puis les défauts reviennent à la charge. La composition s’éternise, tourne au Pop/Rock d’ado, et repompe même « World Escape » de l’album précédent en faisant se répéter les lignes finales dans le but d’intensifier l’émotion… ce qui ne fonctionne pas, évidemment.
Quel intérêt à cet EP ? C’est une bonne question. Déjà qu’un groupe qui a subi un tournant musical ou un changement de chanteur n’en présente pas beaucoup plus quand il décide de ré-enregistrer ses premiers efforts. S’ils ont été aimés c’est justement pour la teneur qu’ils avaient à cette époque. Il existe bien quelques exceptions ; des artistes qui n’ont pas pu faire tout ce qu’ils voulaient, ou veulent simplement offrir une meilleure qualité, tout en gardant le même esprit. Mais dans le cas d’EMERGENCY GATE, c’est carrément ré-enregistrer en sautant dans les basques défectueuses d’il y a dix ans. Résultat : pas d’intérêt. Et dire qu’il s’agit d’un cadeau pour les fans, tout comme la pomme empoisonnée dans Blanche-Neige finalement.
Ajouté : Mercredi 15 Mai 2013 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Emergency Gate Website Hits: 7836
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