IN ARKADIA (FRA) - Eyes Of The Archetype (2013)
Label : M & O Music
Sortie du Scud : 18 février 2013
Pays : France
Genre : Death Metal Mélodique / Metalcore
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 39 Mins
IN ARKADIA est mort ! Longue vie à IN ARKADIA 2.0 ! C'est comme ça que les Lyonnais ont préparé leur promo en vue de la sortie de ce nouvel album. Pourquoi donc ? Tout simplement parce que cette fameuse fin d'année 2010 a vu déguerpir tous les membres du groupe. Tous, sauf le pilier qu'est Florent Marzais, véritable tank bien décidé à garder ses positions. Du coup, il a dû rebâtir sa formation avec plein de nouvelles têtes. Et si vous étiez interrogateurs quant à la direction musicale toujours plus durcie que prenait le groupe d'album en album, attendez un peu d'écouter celui-ci. Ils ont tout changé !
Déjà, il y a cette pochette qui m'a fait saigner les rétines tant elle cumule de clichés (espérons qu'ils soient voulus) et de mauvais goût ; bien loin du régal minimaliste qu'offrait Blind Oppression. Et quand je dis qu'ils prennent un nouveau départ, ils troquent cette teneur virtuose qui animait le groupe, façon CHILDREN OF BODOM made in France, pour une production détonante et des riffs de bûcherons qui rapprochent le groupe d'un jumelage DESTINITY / AS THEY BURN. C'est la tendance du moment, sonner fort et puissant. On trouve bien, sur les deux-trois premiers titres, tel "Skinning The Slaves", quelques solos. Mais ils auront du mal à contenter les adorateurs de technique, et se contenteront plutôt d'aérer la décharge de double et la répétitivité, même si leur interprétation n'a pas vraiment de lien avec le morceau. IN ARKADIA abandonne donc les cheminements mélodiques pour une salve d'efficacité format XXL (cette boucherie qu'est "Orgasmophobia"…), puisque directement inspirée du gros Death/Metalcore bourrin américain comme savent le servir WHITECHAPEL ou THE BLACK DAHLIA MURDER, alors qu'ils auraient pu se la jouer HEAVEN SHALL BURN, ayant enregistré en Allemagne ; ils font décidément tout à l'envers ces Lyonnais. C'est donc dans les studios du furieux Kristian Kohlmannslehner que le combo s'est lâché et, quel hasard, c'est là-même qu'était BENIGHTED pour son dernier album. Autant dire que ces dix titres empruntent la voix des Brutal Deatheux, notamment dans le chant qui fait directement écho à la prestation de Truch en invité sur Wasteland Chronicles. C'est désormais Alix qui remplace Théo au micro, que l'on connaît déjà de MEHTNAKRISS. Et le jeune homme se donne à fond, à l'instar de "Of Evolutive Disorder" où son grain râpeux et hargneux trouve un support dans les guitares raclées. C'est peu dire que ses vocaux correspondent bien plus à la musique du groupe, jouant d'hurlements porcins ou Metalcore, et modulant son growl dans des fréquences vraiment obscures, pour des refrains bien fougueux ("Behold The Whore") ou carrément venir s'arracher les cordes vocales sur le très nerveux "Flying Firecunt Guillotine".
Si on relativise et qu'on regarde le parcours déjà effectué, c'est dans la droite lignée de ce à quoi la formation était destinée. Ce n'est pas comme s'ils avaient viré Trance Metal ; enfin, presque pas, car il y a cet interlude, "Status Divine", qui mélange percus pachydermiques et boucles électro dubstepiques, dans une veine qui fait penser au featuring de THE ALGORITHM chez GRAVITY. Mais ce n'est qu'un divertissement, au centre d'un environnement bien sec et explosif. Sur des rythmiques syncopées, plus serrées qu'un expresso italien, des breaks sismiques ("Recurrence") et des riffs cycliques qui turbinent, les compositions tabassent sans relâche, gonflées par la prod surcomprimée - et qui, contrairement aux collègues de NEVERCOLD, ne leur a pas enlevé leur vitalité. Les manettes sont poussées à fond, et un morceau comme "Reborn", qui crache, griffe et torgnole, prouve que l'inventivité ne s'est pas forcément faite attendre. Un semblant d'accroche mélodique s'invite sur la plus scandinave "Sigmatropic", qui aurait pu être dispensée de son outro pianotée, mais également sur la fulgurante "Lifeslicer", où il aurait été étonnant de ne pas avoir de riffs à la HYPOCRISY après cette intro de samples sur une invasion extraterrestre, repris du film Battle: Los Angeles. Néanmoins, derrière les blasts carabinés d'une batterie triggée, la frappe martiale et constante de Flo, avec ce son puissant mais étouffé, ne transcende pas outre mesure, passées les premières secousses.
Sur cet album, IN ARKADIA se défoule et sue à grosse gouttes. Véritable déferlante de presque quarante minutes, Eyes Of The Archetype n'accuse aucun temps mort et assène ses cadences assommantes. Le passé appartient au passé, et la formation lyonnaise balaye allégrement le IN ARKADIA pre-2011. S'il sonne fort et révèle des joyeux lurons qui ont pris un plaisir certain à donner tout ce qu'ils avaient pour confectionner cette galette, l'album souffre de sa superficialité et, hormis d'augurer une efficience certaine en concert, il ne refera son apparition dans les playlists que si l'envie se ressent de balancer un Metal qui tartine.
Ajouté : Mercredi 15 Mai 2013 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: In Arkadia Website Hits: 9800
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