DEATHRONIC (FRA) - Duality Chaos (2013)
Label : Mighty Music
Sortie du Scud : 28 Janvier 2013
Pays : France
Genre : Death Metal Mélodique Symphonique
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 25 Mins
C’est certainement les one-man bands qui arrivent encore le plus à impressionner, et ce même s’ils officient dans un genre pavé et goudronné. La démarche promotionnelle d’Amine Andalou, porte-étendard de ce projet, s’est faite en fin d’année 2012. Il présentait son groupe, DEATHRONIC. Jamais entendu parler. Sorte de Death Mélodique baigné d’influences diverses ; ça peut être intéressant, allons jeter un coup d’œil. La page Facebook affichait déjà plus de dix mille fans ! Et le disque n’était même pas encore sorti, j’avoue avoir été plutôt stupéfait de cet engouement.
Par ailleurs, ce Duality Chaos est proposé dans un écrin tout à fait alléchant. Enregistré entre l’Angleterre et l’Allemagne (avec l’assistance de l’ancien producteur de GOJIRA), mixé par le célèbre Fredrik Nordström à Göteborg, et illustré par le non moins talentueux Seth Siro Anton, qui propose même un tableau original. Soit Amine Andalou a le bras long et d’innombrables contacts, soit sa devise quotidienne est tirée du proverbe "quand on veut, on peut". En effet, il est rare de voir tel projet sorti de nulle part afficher autant de professionnalisme. Et savoir qu’il est déjà signé n’étonne même pas. Ces éléments contribuent donc à partir confiant à l’écoute de ce disque, très travaillé. En effet, cet EP est parsemé d’orchestrations grandiloquentes, de chœurs et claviers qui donnent cette ambiance singulière à Duality Chaos, cet apparat presque religieux. « Ephemere » le bâtit dès l’ouverture, et « Disharmonia, Part I » nous le rappelle en cours de route. Amine fait également intervenir ses origines, avec des apports orientaux qui nous propulsent presque dans les contes des Mille Et Une Nuits sur « Kalila Wa Dimna » très proche de SEPTICFLESH avec ce growl maîtrisé, très expressif malgré sa noirceur, et posé sur une atmosphère mystique. La version instrumentale de ce titre, « Kalila Wa Dimna (No Vox) », en plus de prolonger l’expérience interculturelle qui s’est emparée de l’EP, met clairement en avant l’excellence de la production, imposante ; une batterie pêchue joliment soignée par la basse - assez sage toutefois - et des instruments qui ne se marchent pas dessus.
C’est ce qu’il faut pour valoriser le travail de DEATHRONIC. Si le morceau phare sonne comme les Grecs, sa souche scandinave ressort au travers des leads de guitare, pas forcément les plus à même de servir le propos de la piste, contrairement aux orchestrations. Mais ce jeu de cordes de Göteborg apporte dynamisme et mélodies catchy. « Bloody Lust » pioche même directement dans le répertoire d’ARCH ENEMY, les vocaux étant aussi très similaires à ceux d’Angela Gossow. Amine, en plus d’être un multi-instrumentiste compétant, se révèle être un hurleur versatile, variant entre death grunt, growls arrachés, ou plus mordants avec une pointe Black, tels que sur « Disharmonia, Part II », la piste méchante de l’album, qui jouit d’orchestrations plaisantes pour pallier à sa rythmique monotone. « Anno 1423 », la quatrième et dernière vraie composition de Duality Chaos - les autres étant des instrumentales et une version sans voix - présente à nouveau une facette différente de la musique du Parisien. Un visage qui lui vaut sans doute même son nom, poussant davantage les boucles électroniques et samples des synthés dans cette base Death qui prend plus, ici, une tournure Gothique. En effet, sur cette plage mélancolique parcourue de piano, Amine se rapproche d’un Morten Veland, comblant les riffs lancinants d’harmonies vocales entêtantes.
Amine Andalou a beaucoup d’ambition, et il se donne assurément les moyens de les assouvir. Ce premier EP est une bonne surprise, issue directement du cœur de nos contrées. Le Monsieur puise dans des influences nobles pour pouvoir assembler un met à sa sauce, même si les saveurs originelles ne se marient encore pas parfaitement. Le professionnalisme distillé derrière Duality Chaos est certainement l’aspect le plus frappant de ce projet solo et le principal, c’est d’avoir donné une couleur à la musique, une identité reconnaissable, peu importe les similitudes que l’on peut dénombrer. Avec ses apparats orchestraux, orientaux, et électroniques, DEATHRONIC prend des risques, mais s’assure un univers diversifié en vue d’un futur premier album que l’on sait déjà entre de bonnes mains.
Ajouté : Mercredi 15 Mai 2013 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: http://www.deathronic.com Hits: 8420
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