CULT OF LUNA (se) - Vertikal (2013)
Label : Indie Recordings
Sortie du Scud : 25 Janvier 2013
Pays : Suède
Genre : Sludge
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 66 Mins
J’ai toujours eu tendance à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, mon côté optimiste et rêveuse peut-être, quoi qu’il en soit lorsque l’on parle de verticalité c’est pourtant le mouvement descendant qui me vient immédiatement à l’idée à la place de celui ascendant. La première image que j’imagine est de suite une goutte d’eau sur une vitre un jour de pluie, glissant et fracassant le seuil pour sombrer dans l’indifférence la plus complète au milieu d’une flaque. Pas très réjouissant tout ça effectivement oui, mais seulement voilà je suis rêveuse, mais pas dupe et encore moins naïve alors le coup du vilain petit canard qui démarre minable pour atteindre la beauté suprême c’est valable dans les contes de fées ou les films à l’eau de rose, la plupart du temps (optimiste again). Cependant il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et c’est une réalité que j’ai côtoyée de nouveau et cette fois-ci en découvrant l’album Vertikal de CULT OF LUNA.
Si le combo Suédois a toujours eu sur moi cette forte attraction, je dois bien avouer qu’après Salvation (2004) - dont j’étais littéralement tombé en amour - je m’étais éloigné de leurs contrées tourmentées. Allez savoir pourquoi l’artwork de la pochette et le nom de cet album ont attiré mon attention en dépit du fait bien sûr que je reste fidèle à leur musique et leur tendance à l’obscure anxiété. Une fois de plus c’est à la torpeur que je songe, aux accents perturbés qu’utilise la tribu de musiciens chevronnés.
A n’en point douter, je vais me prendre un coup de massue énorme de ceux dont on a du mal à se relever parce que trop sonné et déconcerté.
Comme pour contredire mes convictions d’entrée de jeu la première piste va être la petite goutte d’eau qui, telle une molécule de science-fiction, va doucement remonter le verre de ma fenêtre inondée. L’instrumental « The One » à cette résonnance synthétique qui plonge l’auditeur dans un chaos imaginaire. J’ai un profond respect d’ailleurs pour tous ceux qui vont au-delà des épreuves construites et créent un univers en ne mettant en scène que quelques instruments. Ce morceau fera office de première page dressant fièrement ses travers.
Les particularités et atouts du groupe ne se feront pas attendre et si « I : The Weapon » va rassurer les fans il n’aura pas l’audace de nous ébahir, mais pourra toujours se vanter d’avoir introduit un acolyte de taille : le monumental « Vicarious Redemption ». Vous allez passer un sale quart d’heure, que dis-je ? dix huit longues minutes terriblement anxiogènes, mais somptueusement hallucinogènes. Adoptant la même recette que leurs voisins Islandais de SOLSTAFIR, les huit protagonistes vont implanter leur talent au compte-goutte pour peindre avec soin un univers planant et laisser la magie opérer, celle qui vous fait oublier le style de prédilection auquel vous a habitué le combo. C’est seulement après presque huit minutes que Klas Rydberg (chant) va rompre la fluidité vaporeuse des instruments pour incorporer ce Sludge parfaitement exécuté. Le morceau aurait pu s’interrompre de la sorte, délicatement, mais non et comme si tout ça ne suffisait pas à notre satisfaction ils vont, pour nous déconcerter, balancer une rythmique à la Mario Bros ou autres jeux débiles juste avant de délivrer un solo soutenu par de somptueuses lignes de basse. « Vicarious Redemption » sera la pièce maîtresse de Vertikal, le sommet d’un art dont les Suédois de CULT OF LUNA peuvent se targuer.
On ne sera pas en reste avec les pistes suivantes et là où l’on pensait s’ennuyer ferme après l’intensité précédemment ressentit on va encore pouvoir jouir d’une beauté évidente. S’il leur a fallu pas moins de quatre années pour enfanter ce bijou c’est certainement parce que pour parvenir à un tel summum de complexité et de technicité le chemin doit être long et laborieux, mais le jeu en valait bien la chandelle. Certes pour nous aussi ça va être long, éreintant et l’énergie déployée pour y plonger pleinement n’est pas à la portée de n’importe quel effronté, mais franchement on en ressort éprouvé de la plus belle des manières qui soit comme après un corps-à-corps passionné avec l’être aimé.
Ajouté : Vendredi 03 Mai 2013 Chroniqueur : Line44 Score : Lien en relation: Cult Of Luna Website Hits: 9684
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