AEVLORD (FRA) - The Nomad's Path (2012)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : octobre 2012
Pays : France
Genre : Black Metal symphonique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 47 Mins
AEVLORD appartient à ces groupes que nous avons chroniqués dès leur genèse, dès leurs premiers pas discographiques. Nous avions entrevu le potentiel de ce one-Black-Metal-band dès Hystory Of A New Mankind (2007). Et en toute modestie, nous ne nous étions pas plantés. Car quelques années plus tard, AEVLORD, avec The Nomad’s Path, vient d’accomplir un pas de géant.
Un long moment séparant Hystory Of A New Mankind de The Nomad’s Path, AEVLORD en a profité pour se débarrasser de certains artifices (adieu, le chant féminin). Le fondateur du groupe, Julien Guillotel (claviers et chants) compose et écrit tout en compagnie du guitariste Lennart Cocquyt, et l’apport du six cordiste n’a rien de négligeable. Même si AEVLORD reste le combo d’un pianiste confirmé, avec tous les inconvénients que cela peut générer, The Nomad’s Path n’aurait pas le même impact si chaque élément ne trouvait pas sa place au bon moment.
Cela dit, en dépit d’évolutions certaines et appréciables, AEVLORD se revendique toujours du Black Metal ambiant, symphonique et théâtral. Difficile, à l’écoute du premier titre « Wandering », de ne pas penser au DIMMU BORGIR de Spiritual Black Dimensions … En 2012, le genre fourmille de talents reconnus, d’adeptes du Black pompeux, des vieilles gloires (DIMMU BORGIR, donc) aux nouveaux cadors (les Hollandais de CARACH ANGREN en tête), au point de se demander si tout n’a pas déjà été dit. C’est pourquoi The Nomad’s Path doit être écouté et analysé plusieurs fois, pour s’en imprégner totalement, pour percer enfin cette carapace sombre et savourer le nectar qui en sort … Car il mérite vraiment qu’on s’attarde dessus.
Comme on le disait plus haut, ce groupe tient son originalité essentielle en la personne de son fondateur, Julien Guillotel, aussi à l’aise au clavier que pour concevoir des arrangements subtils. Le bonhomme aime alterner les sons de son instrument, toujours à la recherche de sonorités diverses sans verser dans la variété vulgaire du Metal extrême, passant de l’orgue (« Northern Lights », « The Temple ») au piano burlesque (« Purple Haze », rien à voir avec celui d’Hendrix) sans complexe. Même si son seul véritable solo apparaît pendant le final furieux « Zenith », Guillotel se taille quand même la part du lion avec une large présence permanente, sans pour autant négliger les autres membres d’AEVLORD.
Ainsi claviers et guitares se partagent les mélodies, entre références évidentes au grand Danny Elfman (« Wandering ») et mélancolies ambiantes (le modéré « Lost In Despair » qui vire rapidement au Black Metal déchaîné). Certains thèmes rentrent facilement dans les oreilles de l’auditeur (« Raging Storm »), marquent les esprits par leur beauté horrifique (« The Temple » et ses cloches), et touchent simplement la perfection sur le point culminant du disque, à savoir « His Majesty Pharaoh », de par son ambiance égyptienne, rituelle et mystique. On trouve même sur ce titre précis un travail exceptionnel effectué sur les voix et les guitares acoustiques, ces mêmes encarts en son clair qu’on prend plaisir à découvrir en clôture de « The Marvelous Gems ».
Car la musique d’AEVLORD n’a rien de monotone et chaque titre recèle de tiroirs, de passages forts : des changements de rythme fréquents sans perdre la ligne directrice (le batteur Flavien abat un gros boulot), des guitares démoniaques (l’essence même du Black sur « Northern Lights », « The Marvelous Gems »), certaines incursions dans le Death Metal (les moments les plus chargés de « The Temple » et de « Wandering », Julien et l’autre guitariste Benoît se chargeant des voix d’outre-tombe), des intensités célestes (les guitares aériennes de « Zenith », les voix de « Northern Lights »), sans oublier ces riffs épiques qui évoquent le AMON AMARTH des grands jours (« Soldier’s Willpower »).
On a tendance à écouter un titre en particulier pour se délecter de ces mesures particulières, au détriment d’une chanson dans sa globalité, mais ce serait là critiquer une richesse musicale que les fans de Black dit « ouvert » (ne s’agirait-il pas d’une contradiction, finalement ?) sauront apprécier. Reste qu’AEVLORD se doit de continuer à développer sa personnalité, on l’y encourage, dans un milieu où il n’est pas aisé de se faire une place aux côtés de la Grande Bête Cornue. On reprochait à l’époque à Hystory Of A New Mankind de manquer d’ampleur, voilà ici une faille corrigée.
Un mot enfin sur la production : AEVLORD a eu le privilège d’enregistrer aux fameux Studios Guillaume Tell, enregistrement effectué sous la houlette de Julien Guillotel lui-même et de Florent Berthier, et je ne vous en dirai pas plus sur le lien qui unit Julien à ce studio (clin d’oeil). Le résultat se veut probant : AEVLORD bénéficie d’un son de qualité et vraiment puissant.
Ajouté : Mardi 19 Février 2013 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Aevlord Website Hits: 9656
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