7 WEEKS (FRA) - Carnivora (2013)
Label : Klonosphere
Sortie du Scud : 1er mars 2013
Pays : France
Genre : Massive Rock
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 44 Mins
Troisième album longue durée pour les limougeauds de 7 WEEKS, après un All Channels Off incendiaire et un 7 Weeks Plays Dead Of Night déjà culte, et un sacré virage à négocier.
Il est clair que la troisième étape d’une carrière est souvent cruciale. Et elle l’est encore plus lorsqu’on se permet de sortir un album aussi atypique qu’indispensable et créatif que Dead of Night.
Alors… A ceux qui ne connaîtraient 7 WEEKS qu’au travers de ce concept définitif, j’adresse le message suivant :
Vous serez certainement surpris, voire déçus à l’écoute de Carnivora. Car ce nouveau chapitre est relativement éloigné musicalement et artistiquement du précédent.
Mais ceux qui suivent le groupe depuis ses débuts – noyau dont je fais partie – envisageront Carnivora pour ce qu’il est, et rien de plus, et surtout, rien de moins.
Un album honnête, qui reste fidèle au style du groupe, tout en intégrant les nouvelles données développées sur Dead Of Night. Mais à l’occasion seulement, lorsque le contexte l’impose.
Ainsi, à l’écoute de ce nouvel opus, les sensations ressenties lors de l’écoute de All Channels Off ou de l’EP B(l)ack Days reviendront vite à la surface, notamment lors de la triplette d’ouverture, avec en lancement « Bones & Flowers », symptomatique de la symbiose « Stoner soft vs Post Grunge » du groupe, « Acid Rain » et son tempo enlevé et diablement Rock, et le morceau éponyme, plus volontiers épique et alternant la pesanteur et l’aération mélodique inhérente au jeu du quatuor.
Mais dès « Ghost On The Seaside Road », le ton change, se durcit, et le spectre de Dead Of Night pointe le bout de son linceul. Le rythme ondule, la voix se charge, et les guitares s’épaississent tout en gardant cette liberté de ton.
Et même si « Diary – Day 7 » se veut plus léger, l’atmosphère reste compacte et le propos sombre. Et « Year Zero » d’achever d’entériner le postulat suivant : 7 WEEKS manie les ambiances à loisir, sait utiliser des riffs solides et en apparence simples pour les transformer en leitmotiv qu’il est impossible d’oublier.
Et même si la base musicale reste la même depuis les débuts du groupe, la progression sur Carnivora est immense, et offre l’image d’un groupe sur de lui et de sa musique.
Alors, une fois le quickie au lick entêtant « You Are So Special » passé, il faut se concentrer sur le morceau de choix, la pièce maîtresse, le progressif « Let Me Drown »…
Et si 7 WEEKS emprunte au passage l’intitulé d’une chanson de SOUNDGARDEN, la coïncidence semble trop belle pour ne pas être soulignée. Car à l’instar de la bande à Chris C., les limougeauds aiment à prendre un motif, à le manier, le distendre, l’étirer sur plusieurs minutes pour en retirer une image transfigurée, qu’ils prennent un malin plaisir à fracasser contre un miroir rythmique décalé.
Je dois même avouer que les morceaux de verre finissent par tomber plus près d’une photo d’HYPNO5E qu’on aurait pu le croire.
Et c’est ce genre de titre qui me fait aimer leur musique depuis maintenant presque sept ans. On y sent l’ambition, le désir d’aller plus loin, de garder ses racines tout en les arrosant à la source de la nouveauté, et du risque payant.
Et si « Shadow Rider » se paie le luxe de sonner plus STONE TEMPLE PILOT que les originaux, grâce à une acoustique très pure, « High In Heavenly Places » referme la porte en prenant bien soin de rappeler à tous quel est le moteur de la vitalité des frenchies. Le Rock, et qu’il soit lourd, sombre, lumineux ou bien énergique et sobre.
J’attendais les 7 WEEKS au tournant, je dois l’avouer. Je ne savais pas trop comment ils allaient aborder leur retour, après la révélation fracassante que fut Dead Of Night, qui fut un des hauts faits internationaux de l’année 2011. Je ne doutais bien sur pas de leur potentiel, et Carnivora n’a fait que renforcer la fascination qu’exercent sur moi les quatre musiciens de Limoges qui décidément en ont encore dans la poche.
Néophyte, la surprise vous enchantera.
Fan, la qualité indéniable et continue vous fidélisera encore plus.
En gros, avec Carnivora, personne n’a rien à perdre.
Et par extension, tout le monde à tout à gagner.
Ajouté : Mardi 19 Février 2013 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: 7 Weeks Website Hits: 9432
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