SCORCH (FRA) - One Big Loss For Man, One Giant Leap For Mankind (2013)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 16 janvier 2013
Pays : France
Genre : Hardcore / Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 43 Mins
C’est donc à ça que ressemblera le croisement entre Broadway et la 7ème ? Un terrain vague jonché de mauvaises herbes, des gratte-ciels à l’abandon sur lesquels le lierre se faufile et pour toutes âmes qui vivent des nuées de pigeons et un estropié qui soutient sa canne plus que l’inverse ? Après tout, ça ne peut pas être pire. Les Montpelliérains de SCORCH seront donc parmi les premiers à célébrer la nouvelle année 2013 avec un full-lenght. Ils déboulent, ou plutôt devrais-je dire, ils redéboulent. Parce qu’avec deux albums et un maxi au compteur, ainsi que des ouvertures de prestige pour LOFOFORA, L’ESPRIT DU CLAN, ETHS ou BLACK BOMB A, on ne peut déjà plus parler d’un groupe arriviste. Mince alors, moi qui avait fait de ceux qui profitent de la très bonne forme de la scène française mon fond de commerce… SCORCH, ce soldat inconnu qui n’assumera bientôt plus cette périphrase. Et One Big Loss For Man, One Giant Leap For Mankind, ce troisième effort qui devrait parvenir à les sortir de l’anonymat. Les cartes s’apprêtent à être redistribuées.
Forts de cette énergie très sudiste (on vante souvent la pêche de la scène toulousaine mais Montpellier n’est pas en reste), le quatuor s’avance vers nous d’un pas décidé. A moins d’être un riverain ou un membre de la mif’, le son de SCORCH sera pour chacun d’entre nous un embryon énigmatique, du placenta caillé. « Sitting On Fire (Part I) » n’apporte guère de renseignements précis. La rage, le dynamisme, le riffing droit dans ses bottes, le Hardcore sous acide, beaucoup d’autres le font aussi. C’est même très à la mode. Mais assez inexplicablement, les Montpelliérains parviennent à s’extirper de ce guet-apens avec une souplesse et un naturel brillant. Les comparatifs étaient faciles, téléphonés d’avance mais on s’abstiendra parce que la vérité d’un morceau n’est jamais celle du suivant. SCORCH se liquéfie, se contorsionne, se consume. J’ai même cru à un moment que le groupe faisait son mea culpa sur « H.S. (Homo Sapiens l’Homme Sage ». Ça passe, ça passe, jusqu’à ce que ça casse. L’aveu d’un mirage ? Mais ça ne casse jamais. Bancale, déséquilibrée, parfois Punk, parfois Hardcore, toujours groovy, la musique de SCORCH me rappelle la vista d’un PSYKOTIC DREAMS et l’engagement d’un LOFO caféiné. Avec une base solide de percussions, des guitares qui frisent et qui bouclent et des vocaux tantôt écorchés vifs, tantôt slamés à en devenir Chevalier des Arts et des Lettres (la prose engagée de « Et Des Pires… » vaut le détour, juste pour le culot d’avoir placé Sardou et GOJIRA dans la même phrase), One Big Loss For Man, One Giant Leap For Mankind joue des coudes avec une puissance qu’on ne lui soupçonnait pas. Je parlerais volontiers à d’autres de cet album parce qu’il est une révélation. Pas dans le sens religieux du terme, mais dans le sens élogieux. Aujourd’hui (ou plutôt demain car nous sommes encore en 2012), SCORCH explosera et ce sera tant pis pour nous. Je ne suis pas intimement convaincu qu’ils seront le tube de l’année, mais si leur Hardcore engagé et atypique peut faire évoluer l’une ou l’autre mentalité, ce sera déjà un succès.
De toute façon, un groupe qui prend la peine de remercier son entourage dans les crédits puis de « non-remercier » tous ces financiers, groupes, industriels, banques, laboratoires, politiques et magnats qui abrutissent notre société ne peut pas être foncièrement mauvais. Porte-drapeau d’une génération qui ne se prive pas pour dénoncer, les Montpelliérains joignent avec leur troisième album l’utile à l’agréable sur fond de Hardcore viril et sclérosé. Un double-SCORCH on the rocks ! C’est leur tournée.
Ajouté : Mardi 19 Février 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Scorch Website Hits: 8700
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