Schizophrénie, tel est le premier mot qui vient à la bouche à la vue du dernier album de THERION, Sirius B / Lémuria. L'un est une étoile perdue, l'autre fait référence au continent mythique, la Lémurie, mère des hommes. Deux albums distincts mais complémentaires. Lemuria nous propose l'origine du monde au cours de morceaux épiques et intenses ("Uthark Runa", "Three ship of Berik"), de ballades mystiques, audacieuses. Christopher Johnson se plait sur cette album à désorienter son auditeur en multipliant les combinaisons classiques et les variations de riffs. Les chœurs, marque de fabrique de THERION, ont gagné en nuances et portent l'alchimie de l'opus. Le dosage entre musique classique, chœur, breaks Heavy est parfait.
Sirius B est quand à lui plus novateur, plus expérimental, plus rageur. L'ombre de Lepaca Kliffoth, le premier album de THERION, flotte sur Sirius B. L'orchestration classique est plus en retrait et fait la part belle aux côtés Heavy/Thrash du groupe. Plus surprenant, on découvre l'usage de filtres sur les voix du chœur, l'introduction d'effets électro. Sirius B fait l'effet d'un passage des ténèbres à la naissance.
Épique, monumental, sombre, envoûtant, les adjectifs ne manques pas pour qualifier ce double album à la production monstrueuse. Une pièce indispensable.