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DAGOBA (FRA) - Franky Costanza (Juin-2013)


En véritable fer de lance de la scène Metal française qu’il est, DAGOBA est un groupe qu’on ne présente plus. Sous les projecteurs de la scène internationale depuis la sortie en 2006 du désormais culte What Hell Is About, le groupe était de passage à la troisième édition Française du Sonisphere d’Amnéville. C’est donc autour d’une canette de Monster et avec le dernier album de Daft Punk en fond sonore que j’ai eu l’occasion de questionner ce musicien tout sourire et d’une sympathie rare qu’est Franky Costanza, pour discuter aussi bien de cette machine rodée qu’est devenue DAGOBA que de la gestation du dernier beau bébé du groupe, Post Mortem Nihil Est.

Line-up
: Shawter (chant), Z (guitare), Werther Ytier (basse), Franky Costanza (batterie)

Discographie : Time To Go (démo – 1999), Release The Fury (EP – 2001), Dagoba (album – 2003), What Hell Is About (album – 2006), Face The Colossus (album – 2008), Poseidon (album – 2010), Post Mortem Nihil Est (album – 2013), Tales of the Black Dawn (album - 2015), Black Nova (album - 2017)

M-I Interviews du groupe : Shawter (Août-2003), Franky Costanza (Juin-2013), Shawter (Oct-2017)



Metal-Impact. La dernière, et d’ailleurs la seule, interview que DAGOBA a donné à Metal-Impact remonte à dix ans de ça, pour la sortie de l’album éponyme. A cette époque, Metal-Impact disait que l’on avait pas fini d’entendre parler de DAGOBA et que le groupe avait toutes ses chances d’aller loin… Les objectifs que vous vous étiez donné à cette époque ont-ils été atteints ? Peux-tu également nous dire à quels points de vue tu ressens une évolution chez DAGOBA ?
Franky Costanza. Alors, je dirais que oui, les objectifs fixés ont été atteints, parce que par exemple, un jour comme aujourd’hui, c’est un rêve de gosse qui se réalise ! Partager la même affiche qu’IRON MAIDEN, SLAYER, CHILDREN OF BODOM, KORN… Si on m’avait dit que ça nous arriverait il y’a dix ans, j’aurais répondu au gars en face d’arrêter se foutre de moi (rires) ! Alors bon, aujourd’hui ça nous arrive, ça arrive à DAGOBA, même si on est tout petits sur l’affiche, on y est quand même. Pareil pour des festivals comme le Hellfest, ou d’autres événements exceptionnels qui nous sont arrivés. Donc oui, il y’a eu ce petit bonhomme de chemin dont tu parlais qui a été accompli, avec de très nombreux moments de plaisir. Ça commence à nous faire pas mal de supers souvenirs, les enregistrements, les concerts... On a pas mal tourné à l’étranger (ndlr : à noter un passage en 2011 en Russie !), aux Etats-Unis et en Europe. Par rapport à l’album éponyme, c’est sur qu’on a évolué, même musicalement ! Notre premier opus était très brut, très minimaliste. Maintenant, on essaye au mieux de se renouveler, d’apporter plus d’orchestrations, plus de mélodies. Tout ça, on ne l’avait pas au début.

MI. Quels souvenirs gardes-tu du cycle et de la période Poseidon, qui a quand même vu DAGOBA connaître un succès très important ? Une ou deux souvenirs qui t’ont marqué, peut être ?
Franky. Pour moi, c’est indiscutablement notre prestation au Hellfest en 2011, concert qui a d’ailleurs été filmé en DVD. On en avait fait un ou deux avant 2011, mais celui là s’est bien mieux passé que les autres. Les phénomènes de foule, le parterre de la mainstage sur laquelle on jouait était plein à craquer. Enfin bref, ça a vraiment été que du bonheur ! D’ailleurs, c’était sur ce concert là qu’une demoiselle nous avait rejoints sur scène pour chanter « Waves Of Doom », elle avait gagné un concours organisé par le magazine Metallian. Et elle avait carrément assuré !

MI. Après quelques gros soucis l’année dernière (annulation de la plupart des groupes), vous avez enfin pu jouer au Sonisphere hier ! Malheureusement, je n’ai pu voir qu’une petite partie du concert. Comment ça s’est passé, quels souvenirs tu en gardes ?
Franky. Franchement, c’était top ! De très bonnes réactions du public, des mouvements de foule monstrueux. On a été vraiment surpris de voir autant de monde ! On a beau être passés à 13 h30, le sol était déjà rempli de métalleux et de métalleuses, ça faisait plaisir à voir. On a senti un public répondant d’entrée de jeu, et honnêtement, on s’est bien régalés… Le public aussi il me semble. Enfin, j’espère (rires) ! Une demi-heure de set brève mais intense.

MI. Le gros point d’actualité pour DAGOBA, c’est bien évidemment la sortie de votre nouvel album, Post Mortem Nihil Est. J’imagine que vous avez déjà eu des retours ?
Franky. Pour l’instant, on a surtout eu des retours de la presse française, et quatre fois sur cinq, la chronique était élogieuse et positive. La production, la pochette… En plus de la musique, cet album à l’air de plaire. L’engouement se fait petit à petit, on vient de sortir le premier clip pour « The Great Wonder », les dates de tournées commencent à tomber petit à petit, on a pas mal de dates en Espagne et de festivals en France à venir. Ce disque à l’air de plaire aux gens, et c’est super important pour nous.

MI. Vous avez des objectifs précis pour la promo de ce disque ?
Franky. Eh bien, comme je te le disais, on a quelques dates cet été un peu partout en Europe, une grosse dizaine pour l’instant. On compte attaquer le gros de la tournée en septembre. Mais l’objectif prioritaire, ça reste une tournée américaine, début 2014 à priori. On aimerait faire ça en première partie d’un groupe, pas forcément américain ceci dit. Le top pour nous, ce serait quelque chose comme CHILDREN OF BODOM. Enfin, un groupe de cette popularité et de ce standing là quoi. Mais ces histoires ne sont pas de notre ressort, ce ne sont que des arrangements entre les managements, les promoteurs...

MI. Vous avez également changé de guitariste… Comment s’est passée l’intégration de Z dans vos rangs suite au départ d’Izakar ?
Franky. (ndlr : le Z en question, qui était en train de répondre à une interview dans la même pièce que nous lance un « super bien ! »). Ça s’est passé de façon très naturelle, ça fait quinze ans qu’on se connaît, il était fan du groupe, il connaissait déjà pratiquement tout le répertoire. Donc bon, ça s’est vraiment fait rapidement et simplement.

MI. Post Mortem Nihil Est avait beau avoir été composé avant que Z ne rejoigne vos rangs, a-t-il essayé, ou réussi à apporter quoi que ce soit à ce nouvel album ?
Franky. Pas plus que ça au niveau de la composition, vu que, tu viens de le dire, tout avait été composé, arrangé et écrit avant qu’il n’arrive. Il a cependant réussi à apporter quelque chose dans le son de guitare, le groove, l’interprétation.

MI. Le fait que tu joues avec Izakar dans BLAZING WAR MACHINE pose-t-il des problèmes dans la relation intramuros chez DAGOBA ?
Franky. Non non, on se connaît assez bien pour que les autres membres de DAGOBA respectent mes autres groupes en parallèle. Ce qui s’est passé avant avec Izakar, ça ne me regarde pas plus que ça. Je l’apprécie toujours autant, ça reste un excellent ami et un excellent guitariste. Après, ça fait partie des aléas de la vie, tout ne peut pas toujours aller comme on le souhaiterait… Mais le fait est que tout ceci ne pose aucun problème. Je me régale toujours autant avec les deux groupes. D’ailleurs, on est en train de composer un nouvel album avec BLAZING WAR MACHINE.

MI. Comment s’est passé la transition entre XIII BIS et Veryrecords ?
Franky. En fait, XIII BIS a fermé. Le label a coulé, malheureusement. Et, les anciens membres de XIII BIS ont crée Verycords. Comme une sorte de continuité de l’ancien label si tu veux… Mehdi, le patron du label et ses trois ou quatre employés s’occupent de tout du mieux qu’ils peuvent pour DAGOBA.

MI. A présent, penchons nous sur Post Mortem Nihil Est… Tout d’abord, pourquoi avoir choisi de diffuser spécialement le morceau « I, Reptile » quelques semaines avant la sortie de l’album ?
Franky. On ne voulait pas attaquer directement par un single mélodique, comme on l’a fait pour Poseidon avec « Black Smokers ». On s’est dit qu’un truc plus percutant, plus pêchu, mais aussi un peu plus sombre serait une meilleure idée. Pour moi, ce titre est assez représentatif de l’album, plus que « The Great Wonder ».

MI. Ce dont traitent les textes de ce morceau est d’ailleurs quelque chose de plutôt surprenant et inattendu chez DAGOBA… La fin des dinosaures, c’est ça ?
Franky. Oui, c’est ça, c’est carrément ça (rires !). Pour ça, le plus à même de te répondre serait Shawter. Ça reste dans la continuité thématique de l’album, qui est la vision de l’apocalypse selon différents points de vue.

MI. On vous sait de grands admirateurs et fans de MACHINE HEAD… Aller faire masteriser Post Mortem Nihil Est à Los Angeles, chez Logan Mader, ça devait quand même être quelque chose non ?
Franky. Absolument. Encore une fois, un rêve d’ado qui se réalisait. On a tous écouté Burn My Eyes, ça reste un de nos classiques communs. Je les avais vus en concert à cette époque là, et ce musicien là en particulier, plus que Robb Flynn, m’avait vraiment marqué par son charisme, son jeu de guitare, son côté showman. Et en plus de ça, il produit un son vraiment terrible depuis pas mal d’années : The Way Of All Flesh (GOJIRA), Pray For Vilains (DEVILDRIVER), quelques albums de FEAR FACTORY, etc… A mes yeux, tous ses albums ont un super gros son ! Et on imaginait bien le son de Post Mortem Nihil Est mixé par Logan. Autant te dire qu’on était aux anges quand il nous a répondu à l’affirmative lorsque on l’a contacté. On lui a fait écouter quatre titres qu’on avait maquettés chez nous, ça lui a bien plu. Il connaissait déjà DAGOBA, et il a accepté.

MI. Toujours par rapport au son de Logan Mader, tu parlais de quelque chose de massif. Mais le son de Post Mortem Nihil Est est quand même bien plus aéré que celui de Poseidon, les refrains sont plus mis en valeur...
Franky. Certes, les refrains sont plus mélodiques et mémorisables, l’ensemble est moins assommant, mais le son reste ultra puissant. Enfin, ça reste mon avis…

MI. Je ne suis pas le seul à percevoir la chose comme ça, mais à mes yeux chaque album de DAGOBA est une palette d’influences, aussi bien venant du Black Metal, que de l’Indus, du Thrash, du Death, du Power, du Heavy… Ne pas rester confiné dans un genre précis, et toujours s’ouvrir à de nouvelles choses et possibilités de composition, c’est ça ?
Franky. Non, pas exactement. Quand on compose, ça se fait vraiment de façon sincère, naturelle. On écoute tous de nombreux groupes différents : je vais avoir plus tendance à écouter des groupes récents de Metal extrême, tandis que les autres sont plus branchés et attachés aux groupes « traditionnels », comme METALLICA, SEPULTURA, PANTERA et autres. Ça ne nous dérange pas de passer du coq à l’âne, comme faire un gros passage de blast bien extrême et que ca suit un bon gros groove à la SEPULTURA. L’ensemble reste un minimum homogène…

MI. Quelle est cette voix d’homme que l’on entend au début de « The Great Wonder » ?
Franky. La sentence qu’on peut entendre est tirée du film L’Associé du Diable.

MI. La question peut paraitre bidon, mais tout simplement, êtes vous satisfaits de cet album ?
Franky. Carrément ! Aussi bien du point de vue musical qu’esthétique, on est très très satisfaits. On n’est pas tous d’accord là-dessus, mais certains membres du groupe pensent que c’est notre meilleur album.

MI. Cecil Kim s’était occupé des artworks de Face The Colossus et Poseidon… Pourquoi avoir fait appel à Seth, de SEPTICFLESH, pour Post Mortem Nihil Est ?
Franky. C’est moi qui avais pensé à lui. J’apprécie son travail depuis pas mal de temps. Ses covers sont magnifiques ! Ce mélange de baroque, de gore, d’obscur, d’agressivité… On lui a demandé de pas non plus trop taper dans le dark, c’est pour ça que le gris clair est dominant. La cover de Post Mortem Nihil Est est assez inhabituelle par rapport à ce que Seth à l’habitude de produire, mais là, on est vraiment ravis. Le côté inhabituel pour du Metal est ce qui nous a vraiment plu.

MI. D’ailleurs, la thématique globale de l’artwork, et même de certains textes (« Kiss Me Kraken ») se rapporte, comme sur Poseidon, à l’aquatique… C’est quelque chose qui vous tient à cœur non ?
Franky. C’est surtout important pour le chanteur. Il est adepte de chasse sous-marine, de plongée… Ça compte vraiment à ses yeux. En plus, étant marseillais, autant te dire qu’il passe pas mal de temps à barboter (rires !).

MI. Pour l’instant, vous n’avez pas enregistré de véritable album ou DVD live… C’est dans les projets en cours ?
Franky. Oui, mais peut-être pas dans l’immédiat. Ça fait un moment qu’on y pense. Je ne pense pas qu’on fera ça pour cet album. Peut-être pour le prochain, qui sait ? Si un jour on fait ça, il faut vraiment que toutes les conditions soient réunies : un public de fans qui hurle à pleins poumons pendant tout le concert, une belle salle qu’on remplierait entièrement… On attend cette date, où une certaine magie se créerait entre le public et le groupe.

MI. Il y a une mode de plus en plus répandue, celle de jouer un album en intégralité sur scène. Vous pensez le faire un jour ?
Franky. Je ne te cache pas que ça fait pas mal de fois que j’y pense. Ça pourrait vraiment être cool !

MI. Pour quel album ?
Franky. Aucune hésitation, ce serait What Hell Is About.

MI. J’en étais sur (rires) ! Bon, il me semble qu’on a fait le tour… Un petit quelque chose à rajouter ?
Franky. Merci pour cet entretien et pour tes questions intéressantes, ça m’a vraiment fait plaisir de discuter avec toi. On vous donne rendez-vous à tous sur la route, et comptez sur nous pour rester accessibles et dispos… Et surtout, pour mettre le bordel dans le pit !


Ajouté :  Vendredi 02 Août 2013
Intervieweur :  Hizia
Lien en relation:  Dagoba Website
Hits: 14736
  
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