L'ENDEVI (sp) - An Eternity (2012)
Label : Art Gates Records
Sortie du Scud : 23 mars 2012
Pays : Espagne
Genre : Heavy Metal Progressif
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 57 Mins
Il faut toujours écouter un album plusieurs fois.
Oui, je sais dit comme ça, c’est lénifiant d’évidence. Surtout pour un critique, ou quelqu’un qui prétend l’être. Mais il est bon parfois de rappeler certaines vérités devenues trop simple. Surtout lorsque celles-ci trouvent une illustration concrète.
Exemple aujourd’hui.
Je m’étais envoyé deux fois An Eternity de L’ENDEVI. Et j’étais à chaque écoute à moitié déçu. Et donc à moitié enthousiaste.
Et puis, j’ai insisté. Et de moitié, je suis passé au tiers.
Mais avant de gloser, évoquons.
L’ENDEVI est un quintette espagnol, né sous l’impulsion de Mamen (chant) et Jaume (Guitare), qui se sont entre temps, trouvés quelques compagnons de route.
De cette rencontre est né un premier effort, When I Desire Something You Can’t Do Anything, en janvier 2010.
Et puis, deux ans après, deux ans de maturation sans doute, voici qu’arrive cet acclamé (par la presse espagnole) second LP.
Et nous revenons donc au postulat émis en début de chronique.
Il faut toujours écouter un album plusieurs fois.
Car au départ, j’ai trouvé une grande partie de leur œuvre assez pénible, voire poussive. Le Heavy dispensé semblait déjà daté avant d’être apprécié, le chant et l’accompagnement paraissaient parfois avoir été enregistrés pour deux albums différents, et l’interprétation avait de temps à autre la saveur d’une première démo.
Mais, car il y en a un, lorsque le groupe se laissait tenter par la violence, le tableau changeait de patine.
Car en effet, L’ENDEVI joue du Heavy certes, mais qui ne crache pas sur une nuance de Thrash, entre autre.
Il sait aussi se faire progressif, avec un léger parfum traditionnel lorsqu’il le faut.
Mais l’exemple parfait du type de reproche que je leur formule reste le titre d’ouverture, faussement intitulé « Gold ». Car lorsque les musiciens se contentent du minimum syndical, avec des couplets foncièrement classiques, et un refrain à la mélodie pauvre, l’ennui guette.
Mais lorsque le riff post chorus retentit, et que la belle Mamen se prend pour Angela Gossow, tout s’arrange… Et il me faut dire que sur la première partie de l’album, ce sont ces passages là que l’on cherche.
Toutefois, une nuance s’impose. Mamen a du coffre, module à merveille, et reste une front woman de premier ordre. Son seul problème est d’être incapable de transcender des passages trop « pré mâchés ». Mais peut-on décemment lui reprocher cela ?
Je ne pense pas. Car la belle fait tout ce qu’elle peut, et paie de sa personne, c’est indéniable.
Et rien que d’avoir en son sein une vocaliste pareille est déjà un atout considérable.
Et quand son backing-band s’égare, et se prend pour un hybride entre les CRANBERRIES et EVANESCENCE, c’est bien la seule à garder le cap (« An Eternity »).
Mais heureusement pour toi auditeur, les choses s’arrangent parfois.
« Laments For Loners » entame la révolte dès la quatrième piste, même si son refrain évoque assez les premiers développements de l’album. N’empêche. Basse qui claque sur les couplets, ambiance poisseuse, et une Mamen qui sait vociférer… Bien vu.
Bien qu’assez formelle dans son approche du Heavy/Speed mélodique, et légèrement « clichesque » dans ses paroles, « We Are The Metal » fleure bon Doro, dans ses instants les plus mélodiques.
Malgré ses transitions un peu maladroites, « My Crow » reste très efficace dans sa confrontation entre un pattern très ANNIHILATOR et une douceur à la NIGHTWISH.
Si « Silent Enemy » pique plus ou moins le pont de basse de « Rime Of The Ancient Mariner » en intro, on peut lui pardonner son emprunt un peu poussé. Car son fumet celtic pop est fameux, et saura rameuter les plus exigeants d’entre vous. Une des plus grandes réussites de l’album en tout cas ! Avec en cadeau, un pont bien méchant durant lequel le batteur s’amuse beaucoup sur ses cymbales. J’aime !
Et ne pas poursuivre l’écoute vous aurait privé de l’excellent et épique final, « The Maze », et ses huit minutes alambiquées… On dit souvent que Dieu envoie ses plus valeureux guerriers à la fin, mais je note que L’ENDEVI en fait de même. Car cet ultime morceau synthétise à lui seul ce que le groupe à de meilleur, même si le refrain fait un peu tâche. Mais c’est bien tout ce qu’on peut lui reprocher. Car cette subtile guitare acoustique à 3’50… Superbe… Et la voix de Mamen couvre cette fois ci tout le spectre que sa tessiture et son talent lui permettent. Et termine la course avec panache !
Donc, une adhésion au tiers… Il est vrai que ce groupe espagnol m’intrigue… Autant leur facette Heavy me semble insipide, autant leur sens de la puissance et de l’aventure pourrait leur assurer un avenir radieux, si tant est qu’ils se débarrassent de leurs oripeaux déjà trop portés. En tout cas, comme je vous le disais…
…Il faut toujours écouter un album plusieurs fois.
Ajouté : Mercredi 12 Décembre 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: L'Endevi Website Hits: 11840
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