Après quatre albums au sein de DRAGONFORCE et un live de bonne facture (Twilight Dementia en 2010), le chanteur ZP Theart a quitté ses compères pour fonder I AM I. Loin de se démonter, les membres fondateurs Herman Li et Sam Totman (guitares) ont déniché la perle rare en la personne de Marc Hudson. Si DRAGONFORCE doit en partie sa renommée à l’apparition de son hymne « Through The Fire And Flames » sur le jeu vidéo Guitar Hero 3, ne nous méprenons pas : c’est davantage le talent et la compétence de ses musiciens qui donnent à DRAGONFORCE son identité. On a rarement vu un combo jouer aussi vite, aussi bien, et ce même si une période de doutes s’est installée après la tournée Inhuman Rampage (2006). Soit disant, le groupe britannique ne saurait pas reproduire sur scène le Speed Metal déchaîné de ses albums …
Ne prêtant que très peu d’attention à ces quelques ragots, la bande d’Herman Li enchaîne avec The Power Within. Et que les fans du groupe le plus rapide du monde se rassurent, Marc Hudson a parfaitement su trouver sa place : il suffit d’écouter les premières mesures de « Holding On » pour s’en convaincre, le bonhomme atteignant des notes suraiguës sans difficulté … Le décor est planté : The Power Within s’inscrit dans la droite lignée de ses prédécesseurs, entre vitesse de la lumière et démonstrations fréquentes de virtuosité. Avec DRAGONFORCE, c’est comme si le STRATOVARIUS de la grande époque avait passé Mach 2, comme si les génériques de nos dessins animés préférés avaient été boostés façon Heavy Metal survitaminé, comme si le sextet carburait à base d’EPO et de RedBull réunis.
Certains groupes finiraient par lasser voire saouler, avec DRAGONFORCE il n’en est rien, puisque The Power Within dégage une énergie positive, à l’image d’un « Last Man Stands » au refrain optimiste. Et puis comment résister à ce Metal à l’allure démesurée ?!!! Il faut attendre le troisième titre, « Cry Thunder », pour respirer un peu après les furies « Holding On » et « Fallen World » : en voilà un qui rappellera le « Village Of The Dwarves » de RHAPSODY de par son côté Folk.
Mais le répit est de courte durée : « Give Me The Night », en dépit d’une approche plus que téléphonée, voit Herman Li, Sam Totman et le claviériste Vadim Pruzhanov s’affronter dans un déluge de notes supersoniques. Et ce n’est pas fini, dans la mesure où The Power Within regorge de ces passages bourrés d’adrénaline, comme ce « Heart Of The Storm » mené tambour battant sans temps mort, une sorte de morceau à couper le souffle ! Mais comment fait ce diable de batteur de Dave Mackintosh pour tenir le rythme de la sorte ?
Même quand DRAGONFORCE se risque à tenter une ballade (« Wings Of Liberty »), les premières mesures trompeuses s’effacent bien vite au profit d’un enchaînement à vitesse maximale. On note quand même que « Seasons » est également proposée en version acoustique, faisant la part belle à une mélancolie ambiante jusque là insoupçonnée. Ce qui prouve bien qu’au-delà de toute compétence technico-branletto-musicale, c’est la mélodie qui guide DRAGONFORCE. En 2012, et servi par une production impeccable, le groupe britannique (qui comprend quand même le bassiste franchie Frédéric Leclercq) nous sert un album de Power Metal rafraîchissant et de haut niveau. Il y a le fond, il y a la forme, et ça se nomme The Power Within !!!