DR. ACULA (usa) - Nation (2012)
Label : Victory Records
Sortie du Scud : 19 juin 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 33 Mins
Si j’avais des œillères, après l’écoute de ce Nation, je me dirais que DR. ACULA, c’est un de plus qui fait un de moins. Un groupe de plus ayant cédé aux appels de la fadeur absolue, soit un groupe de moins sur lequel jeter mon dévolu. Pourtant, comme beaucoup d’entre vous, Slander, l’album qui a propulsé leur nom au sommet des flyers les plus « hype » de l’année 2011, m’avait agréablement surpris. Plutôt couillu et créatif pour un groupe de prétendu Deathcore, DR. ACULA était presque désolé de réveiller aussi brutalement la scène « Core » américaine. Alors quid de ce successeur tant attendu ? Maintenant que la piscine est remplie de Gin, que les frigos débordent de Desperados, que la poudre blanche fait comme un code barre sur les cuisses de pétasses siliconées, que tout est en place pour vivre une soirée Projet X mémorable, ces gamins ne peuvent plus se débiner.
Et pourtant, quelle façon lamentable de justifier un lapin. Digne du célèbre « mon chien a mangé mes devoirs » ou du farfelu « mon père vient de se casser le col de l’utérus », Nation est une absence remarquée, surtout pour ces rois de la déconne. Je ne sais pas si DR. ACULA a été privé de sorti ou juste s’ils sont subitement devenus matures, mais putain, qu’est ce que l’époque Slander va me manquer. Remballez, la teuf est finie. Riffs aseptisés, rythmiques binaires, vocaux monocordes, y a bien plus que Frankie Palmeri et ses potes de chez EMMURE pour se marrer là-dessus. Quant à nous, c’est la soupe à la grimace. Ces lascars ont tout perdu en chemin, leur culot, leur audace, leur folie, leur bonne humeur. Et je trouve bien illusoire et malhonnête cette façon de nous dire « mais non, regardez, on n’a pas tant changé » en nous pondant des « Ironic Enclosure » ou des « Areola 51 » un peu plus spontanés que les autres. La réalité, c’est que leur Deathcore décomplexé s’est transformé en un Metalcore pâlichon, qui lorgne avec beaucoup trop d’insistance sur le Hardcore bodybuildé à la new-yorkaise. Les breakdowns sont barbants, aux frontières du théâtral et encore, c’est acceptable. Ce qui l’est moins, c’est la perte d’intensité de leur musique, probablement due à la saignée toute récente de leur line-up, qui est passé de sept à quatre membres. Mais excusez du peu messieurs, pourquoi ce souci de rentabilité si vous ne tirez pas encore tous dans la même direction ? A quoi bon sortir un nouvel album si vous savez d’ors et déjà qu’il risque de briller uniquement par sa médiocrité ? Il y a des raisonnements que je ne comprends pas, et que je ne peux pas cautionner, d’autant plus qu’il s’agit d’un groupe qui s’était ouvert à la force du poignet une voie royale. L’horizon était dégagé ; DR. ACULA allait monter une par une les marches du succès, personne n’aurait été assez talentueux pour s’y opposer et on aurait eu affaire, d’ici quelques années, à un groupe qui aurait laissé une empreinte indélébile de son passage dans la sphère Metal. Qu’il était parfait, ce plan de carrière. Et qu’elle est grande, cette désillusion.
Fade et granuleux, Nation est l’album qu’on n’attendait pas à ce niveau de banalité. Il a beau rendre grâce, fort d’une pochette pleine de symbole, au The Trooper d’IRON MAIDEN, ça ne lui donne pas plus d’éclat. Comme si la transcendance musicale s’atteignait par des flatteries. C’est un petit jeu dans lequel il ne faut pas tomber, et je vous recommande vivement de prendre vos distances de sécurité d’avec ces garçons, qui aujourd’hui, passent du statut d’espoirs à celui de beaux-parleurs. Navrant.
Ajouté : Mercredi 14 Novembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Dr. Acula Website Hits: 9484
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