Dix ans de carrière discographique pour les Canadiens de THE BIRTHDAY MASSACRE, qui reviennent en cette fin d’année 2012 pour nous présenter leur cinquième album studio, à la pochette magnifique comme d’habitude, le bien nommé Hide And Seek.
Allez savoir pourquoi, j’ai toujours adoré ce groupe. Et ce, depuis Violet, en 2004. Un ami Gothic Dark Wave m’avait fait découvrir cet album, qu’il jugeait comme étant, « de la soupe commerciale ».
De l’éthique et la crédibilité d’un ensemble cloisonné dans un carcan stylistique.
Mais doit-on forcément s’attacher à l’authenticité de la démarche d’un groupe, et de sa prétendue fidélité à un style, dont les fans ne sont pas réputés pour leur ouverture d’esprit ?
La réponse est non, bien sur.

THE BIRTHDAY MASSACRE, c’est un peu la théorie du cul entre deux chaises. Trop Metal synthétique pour les Gothiques, trop soft et maniéré pour les fans de Heavy Metal, ils résument en fait à eux seuls cette situation du « ni, ni », ou du « Trop, mais pas assez ».
En gros, tout le monde trouve quelque chose à redire, à critiquer, sauf bien évidemment leurs fans, qui sont très nombreux.
Et vous savez quoi ? Ce sont eux qui ont raison.
Je ne pense pas que les Canadiens aient jamais raisonné en terme de crédibilité. D’une part parce que c’est une considération futile, et d’autre part, parce que leur souhait le plus cher est – à l’instar de milliers d’autres combos – de jouer une musique qu’ils ressentent et qu’ils pratiquent à merveille.
Et Hide And Seek, tout comme ses prédécesseurs est un excellent album, typique de ce qu’ils ont à proposer.

Soyons clair, si vous n’avez jamais accroché à leur musique, ça n’est pas ce dernier effort qui va vous faire changer d’avis. La recette est immuable, claviers épars et sombres, riffs aléatoires mais accrocheurs, mid tempo, arrangements synthétiques, chant éthéré, et production larger than life.
On ne change pas une équipe qui gagne, et lorsque les ingrédients sont tous dosés à la perfection, inutile d’en rajouter.
Peu d’évolution en effet, mais toujours un maximum d’efficacité pour des ambiances multiples et un univers très particulier.
Pourtant, il ne fut pas le plus simple à enregistrer. En effet, Chibi s’est découvert des polypes durant les sessions, qui ont grandement affecté sa voix. Ce qui je vous rassure ne se sent pas du tout à l’écoute.

Hide And Seek est concis, pour le moins, on se croirait même revenu dans les eighties. Dix morceaux pour trente six minutes, c’est aller à l’essentiel. Et cette considération quantitative est assez révélatrice de la véritable identité du combo.
Car j’ai toujours considéré THE BIRTHDAY MASSACRE comme un excellent groupe de Pop Rock enrobant sa musique d’une épaisse couche de Gothique light et abordable par tous. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter les dix chansons présentes sur ce CD, qui sont autant d’hymnes instantanés. Indéniable constat…

Et même si parfois, la machine s’emballe pour développer des atmosphères plus proches de nos considérations, comme sur l’excellent « Down », tube en puissance, ça n’est qu’une facette d’un groupe multicarte qui se contente d’avancer sans trop réfléchir. Mais en cette occasion, la voix de Chibi se veut plus agressive, plus revendicatrice, et nous entraîne dans une fable fantasmagorique.
Les paroles ont été voulues plus sombres, et abordent les thèmes de la disparition, des crimes non résolus, en gros, la perte de la vie et les méandres du destin parfois capricieux.
Et la force incontestable du quintette est de créer une palette sonore personnelle, à l’aide de compositions très bien rodées et d’une production énorme, qui donne souvent l’impression de regarder un conte musical plus que d’écouter un disque.
Alors parfois, au jeu des comparaisons, le groupe prend la tangente et se rapproche d’un EVANESCENCE des meilleurs jours, sans la voix d’Amy Lee bien sur, mais qui peut se targuer d’être unique et incomparable ?

Toujours est il que ce cinquième album est au dessus de tout soupçon au niveau de sa qualité, et qu’il assoit encore un peu plus la réputation de THE BIRTHDAY MASSACRE, qui a force de ne se préoccuper que de lui même à réussi à se dessiner un monde bien à lui, tout en alignant les chansons simples mais efficaces (L’excellent « Need », et le vif et ample « One Promise » justifient à eux seuls l’écoute de l’album).
Maintenant, loin de moi l’envie de vous convaincre de quoi que ce soit, libre à vous de continuer à aimer ou détester ce groupe.
Moi j’aime, et c’est tout.
Il ne faut pas toujours chercher midi à quatorze heures.