CHAINFIST (dk) - Black Out Sunday (2010)
Label : SAOL (Service for Artist Owned Labels) / H'Art
Sortie du Scud : 2012
Pays : Danemark
Genre : Heavy Metal moderne
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 50 Mins
Attention mesdemoiselles, beau gosse en vue ! Le bouc est finement taillé, les Ray-Ban sont ajustées, l’eye-liner est posé, le teint est bronzé et les cheveux sont lissés. Jackie Petersen est ce qu’on peut appeler une gueule d’amour. Par contre, le prénom n’est pas des plus sexy et ça, c’est un véritable problème pour ce bel étalon. L’autre problème, c’est l’utilisation qu’il fait de son membre… vocal au cœur de CHAINFIST, un projet Heavy Metal danois qu’il a rejoint bien après sa création en 2007. Mais nous verrons ça plus tard. Pour l’heure, il convient de présenter Black Out Sunday, un premier album qui sent bon le soleil et la chaleur, malgré une sortie effective un pluvieux jour d’octobre 2010. Aussi surprenant que ça puisse paraître, ces Danois ont pour don de diffuser une improbable exaltation et un rayonnement certain au cœur d’un album qui joue dans un registre musical dominé dans leur pays par un triste sire en haut de forme, plutôt connu pour son sens de la tristesse et de la mélancolie.
Premier disque, premier revers ? Pas tant que ça. S’il est vrai que CHAINFIST n’est pas le plus imaginatif des groupes de Heavy Metal de cette planète et que son enrobage moderne tranche d’avec les sonorités old-school que j’apprécie personnellement, tout n’est pas à jeter dans cette œuvre et les points positifs sont plutôt nombreux. Premièrement, j’ai adoré le vent de fraicheur qu’ils font souffler sur le style. C’est à la fois pêchu, motivé et bien exécuté. Ensuite, les riffs sont très costauds et dégagent une énergie presque solaire. Le mariage de couleurs entre le blanc de la pureté, le rouge du feu et le noir du sang est très bien représenté au cœur même de compositions qui vont de l’innocence même (« Stay », « Carpe Diem ») aux refrains enflammés (« Edge Of The World ») en passant par la bagarre qui se termine dans un bain d’hémoglobine (« Be A Man »). Ces Scandinaves, avec leurs dégaines de bikers tatoués, dégagent une puissance qui n’est pas uniquement due à la gonflette et à la créatine. Il y a une vraie force musculaire dans ce Heavy Metal huilé et couillu. La preuve la plus flagrante que j’ai pu trouver de cette démonstration physique, c’est « Have You Ever ? ». Elle est géniale, parce que dans les couplets, la voix est murmurée de façon très sensuelle et elle suit une basse vrombissante avant de s’envoler dans un refrain épique, qui succombe au charme de guitares ultra-tranchantes et d’un tempo militaire. Ça, pour moi, c’est du putain de Heavy Metal moderne ! Ouais. Après, je m’emporte, mais tout n’est pas rose non plus. Et si je parlais plus haut du membre de Jackie (nom de Dieu, quel prénom de merde quand même), c’est parce que sa performance vocale est loin, très loin d’être inoubliable. Son timbre passe-partout a d’abord tendance à sonner faux (« Free Me »). Et lorsqu’il sonne juste, on se dit quand même que ça manque de professionnalisme et que ça veut surtout jouer le hard rockeur d’occasion, qui mise tout sur sa belle gueule pour faire mouiller les jeunes filles en fleur. Une impression renforcée par certaines intonations érotico-viriles. Grâce au ciel et principalement à ses instrumentistes qui ont été inspirés sur ce coup, CHAINFIST se sort brillamment du guêpier.
Black Out Sunday souffre évidement de l’incroyable densité des groupes de Heavy Metal qui ont déjà plus ou moins établi les règles. Ce ne sera donc pas un disque révolutionnaire. Néanmoins, j’ai été convaincu. Contrairement au premier album de TRIBE chroniqué hier, qui faisait aussi dans le Heavy moderne mais qui n’avait strictement aucune accroche, ce premier effort pour CHAINFIST a de quoi rester un petit moment dans les mémoires collectives, avant de replonger dans l’anonymat. Lui, au moins, aura eu son quart d’heure de gloire.
Ajouté : Mercredi 24 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Chainfist Website Hits: 11312
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