GREAT WHITE (usa) - Elation (2012)
Label : Frontiers Records
Sortie du Scud : 18 mai 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 61 Mins
Le cas GREAT WHITE est assez drôle… Et assez similaire à celui de CHRISTIAN DEATH dans le monde du Gothique.
En effet, depuis l’année dernière, le groupe s’est vu scindé en deux factions bien distinctes, le GREAT WHITE « officiel », avec Mark Kendall à la guitare, et le GREAT WHITE « dissident », avec Jack Russell au chant. D’où, bataille rangée pour la possession et l’utilisation du nom, du logo, etc…
Bon ok, GREAT WHITE a sorti des albums sympas. Surtout dans les années 80, Shot In The Dark, Once Bitten, Twice Shy, c’était du bon Hard Bluesy, l’alter ego roots de CINDERELLA. Mais depuis, la bête s’est bien calmée, et s’est contentée de surfer sur la vague de la nostalgie, sans pour autant se moquer de ses fans et sortir des albums bâclés…
En parlant des eighties, on a même retrouvé derrière le micro durant la convalescence de Jack, des pointures de l’époque, comme Paul Shortino (QUIET RIOT), ou encore l’ineffable Jani Lane (WARRANT), c’est dire si le nom de GREAT WHITE est quand même symbolique.
Alors au milieu de ce joyeux foutoir, difficile de s’y retrouver et de reconnaître ses enfants…
Mais aujourd’hui, nous allons parler du « vrai » WHITE, avec la guitare de Mark, celui qui se targue d’être l’incarnation authentique du grand blanc. Seul rescapé bien sur du line-up d’origine (ou presque, voir plus bas…), celui-ci à su s’entourer de noms connus, de vrais talents, pour nous offrir en 2012 via Frontiers un nouvel album, sobrement intitulé Elation.
Terry Ilous (XYZ) au chant, Michael Lardie (Producteur fameux et membre de NIGHT RANGER), et Audie Desbrow, fidèle depuis 1986, malgré un hiatus de 6 ans, fine équipe s’il en est pour épauler le tempétueux guitariste.
Alors, selon son intitulé, cet album est il vraiment une exaltation ?
Pas vraiment.
Non que la musique soit désagréable ou je ne sais quoi, mais on aura du mal à considérer ce Hard Rock US de facture classique comme une épiphanie artistique. Ca reste dans les cordes, c’est très bien interprété, mais il manque quelque chose… Vous savez, ce mordant, cette passion, de celle qui anime les groupes qui y croient ou qui ont une revanche à prendre sur le destin.
Et ceci se sent dès le titre d’ouverture, le pourtant plutôt bon « (I’ve Got) Something For You ». Ca rocke, c’est sur, mais ce roulement de caisse claire introductif, ce chant retenu qui prend parfois des accents à la Vince Neil, ce riff en arrière plan qui mériterait d’exploser, c’est… Frustrant ! Un peu comme si ZZ TOP échangeait son Jack (elle est bonne celle là…), contre une bière light. Inconcevable non ?
Et ce reproche peut s’appliquer à la quasi intégralité du disque, malgré quelques fulgurances qui sont – paradoxe oblige – aussi les moments les plus calmes d’Elation.
Et il me faut admettre que le titre qui m’a le plus interpellé reste « Shotgun Willie », pour son Rock US médium, sorte de crossover entre un riff très stonien, et une ambiance quasi empruntée au Bryan Adams des débuts.
J’ai aussi noté sur mes tablettes l’excellente ballade au parfum Country « Hard To Say Goodbye », où la voix de Terry est vraiment à son avantage, avec ce grain rauque et ces accents nostalgiques mettant en relief une excellente mélodie.
On peut aussi se laisser tenter par « Love Train » pour son beat plombé, son refrain bien troussé, « Love Is Enough » pour ses arrangements quasi Pop et son côté Chris Réa meets Alannah Myles, et l’accrocheur « Feelin’ So Much Better » qui offre aussi son lot de frissons légèrement rock n’roll.
Le reste oscille entre l’anecdotique, le moyen, le passable, mais évite l’écueil de la médiocrité grâce au pedigree des musiciens. Toutes les compos ont été travaillées, et même si le combo parait parfois en roue libre, sa nature même l’empêche de tomber dans le ravin de l’oubli, sans pour autant devenir indispensable.
Les fans ont assez mal accueilli cet album… Il est vrai que par rapport aux chefs d’œuvres du groupe, il parait assez fade. Mais Elation reste quand même une livraison sympathique, qu’on peut écouter lorsqu’on a envie de se reposer les oreilles, tout en gardant le contact avec le Hard Rock. La question qui reste en suspens étant : tout cela valait il le coup de nous balancer deux versions de GREAT WHITE ?
Je pense qu’il vaudrait mieux se réconcilier les gars, et réunir vos talents respectifs, pour enregistrer un vrai bon album digne de votre réputation.
Ajouté : Lundi 08 Octobre 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Great White Website Hits: 7070
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