REVOLTING (se) - In Grisly Rapture (2011)
Label : FDA Rekotz
Sortie du Scud : 29 avril 2011
Pays : Suède
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 38 Mins
Alex Webster, le bassiste des géniaux CANNIBAL CORPSE m’avait confié dans l’espace presse du Hellfest 2012 que « l’horreur et la violence sont des choses qui intéressent beaucoup les gens dans le Death Metal ». En ce qui concerne les Suédois de REVOLTING, ce n’est plus de l’intérêt mais de la folie furieuse. En effet, leur concept ne se centralise qu’autour d’un seul et même thème : les films d’horreur. C’est véritablement quelque chose qui a tourné à l’obsession chez eux, à tel point que l’intérieur de leur troisième album, In Grisly Rapture consiste en un collage Photoshop assez grotesque de centaines de monstres du cinéma horrifique de série B qui ont vu le jour sous les caméras des Lucio Fulci, Mario Bava, Joseph Zito et autres Avery Crounse. Du grand-guignolesque au coup de génie, il n’y a parfois qu’un pas à franchir. Mais il ne faut pas perdre de vue que si REVOLTING nous parle beaucoup de cinéma, ils font avant tout du Death Metal et que c’est sur leurs capacités à bien le jouer qu’ils seront jugés.
Allez, je ne vais pas faire régner un suspens hitchcockien sur ce papier. Les Suédois s’en sortent. In extremis mais ils s’en sortent. D’un point de vue personnel, je trouve CANNIBAL CORPSE beaucoup plus doué pour faire régner une ambiance morbide sur un album. Alors même que REVOLTING a fait du gore son thème de prédilection, son œuvre se révèle beaucoup moins renfermée et étouffante que prévu. Pourtant, chaque chanson est un clin d’œil bien précis à un film. In Grisly Rapture s’ouvre avec « Hell In Dunwich » (Dunwich étant le nom d’une ville imaginaire créée par H.P. Lovecraft et réutilisée dans “Paura Nella Città Dei Morti Viventi” de Lucio Fulci en 1980). Tout se tient, les rythmes, les vocaux, l’ambiance. Ce troisième effort commence fort, avec la particularité de sonner très old-school dans les guitares. Le motif infernal qui garnit cette création donne encore plus de senteurs au bousin. Des lumières d’un rouge vif viennent vous brûler la rétine dans un tourbillon de cloques, de têtes coupées, de plaies purulentes, de dents broyées et de chair décomposée. Enfin on entre dans le vif du sujet avec « The Plague Of Matul » (référence à Matul Island, île sur laquelle s’échouent les victimes de “Zombi 2”, également signé Lucio Fulci en 1979). Le Death Metal de REVOLTING devient enfin plus glauque, plus dérangeant avec des arrangements très saisissants. Il devient simplement tel qu’on l’attendait. Tandis que « Human Extermination » nous décrit le parcours d’un fin slasher dans “The Prowler” de Joseph Zito en 1981 (qui a des petits airs de « Knarrenheinz », la mascotte de SODOM) et que « Dr. Freudstein » nous dépeint “Quella Villa Accanto Al Cimitero” (encore Fulci en 1981), REVOLTING poursuit son oeuvre macabre en déversant sur l’auditeur un Death Metal qui a tendance à devenir de plus en plus mélodique. Enfin, tout est relatif. Mais il est vrai que la musique des Scandinaves s’ouvre progressivement vers des structures plus accessibles. Des compositions comme « Sucked Into The Sand » (pour le “Blood Beach” de Jeffrey Bloom en 1980) ou « (Beyond) The Book Of Eibon » (pour “The Beyond” de Fulci en 1981) sont un véritable rouleau compresseur, la première ayant d’ailleurs la particularité de s’ouvrir avec une batterie franchement Punk avant qu’elle ne prenne un virage épique grâce à des vagues successives façon AMON AMARTH. Plutôt VOMITORY à certains endroits, plutôt ENTOMBED à d’autres (surtout quand ça groove), In Grisly Rapture a finalement bien du mal à se stabiliser et brille par intermittence. Cependant, il y a une création qui saura se démarquer des autres et faire la différence. Il s’agit de la très Rock N’ Roll « The Devil Witch » qui brise un peu la platitude rythmique de ce disque avec ses cadences entrainantes.
C’est donc une image plutôt positive qu’on garde de ce full-lenght, même si dans son intégralité, il présente encore trop d’inégalités. Les Suédois ont fait un travail d’investigation énorme pour que leur album colle à la ligne de conduite qui a été établie. L’objectif est majoritairement atteint, même si REVOLTING patauge encore pas mal dans des formules trop mathématiques pour sa musique, qui se doit d’être fluide et libre. C’est du Death Metal brut de décoffrage ! Pas besoin d’aller chercher plus loin les mecs. Vous avez tout pour vous. Le thème, le talent, les idées. Alors n’ayez pas peur d’être à l’image des films d’horreur des années 80 auxquels vous rendez si bien hommage. Soyez totalement dépassés !
Ajouté : Mercredi 03 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Revolting Website Hits: 7338
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