WANING (se) - Robert Arntsen (oct-2012/VF-EV)
Le déclin, WANING a beau en porter le nom, ce n’est clairement pas ce qu’il représente d’un point de vue musical. Fort d’un premier album, Population Control, extrêmement maîtrisé et recherché, il leur aura fallu quatre années avant de sortir un successeur, The Human Condition, de son nom. Comme souvent, la Suède innove, avant de s’enliser dans une masse de suiveurs. Ici, vous partez dans les tréfonds d’un Black Metal évocateur, contemplatif, et d’une verve saisissante. De tournures industrielles et déshumanisées, le groupe amorce ce second disque avec un esprit plus Post-Rock, troquant une abrasivité contre des riffs atmosphériques. Une évolution spontanée pour un groupe qui reste bien à l’écart d’une idéologie Black souvent kitsch. À l’aube de l’écriture d’un troisième opus qui n’a pas l’intention de jouer la facilité, Robert Arntsen s’est accordé un moment pour répondre à mes questions et dévoiler la philosophie du groupe.
Line-up : Robert Arntsen (Chant), Anders Ahlbäck (Guitare), Andreas Frizell (Guitare), Ronny Attergran (Basse), J. W. (Batterie)
Discographie : Population Control (album - 2008), The Human Condition (album - 2012)
Metal-Impact. Salut Robert, merci d’avoir accepté cette interview. Tout d’abord, pourrais-tu présenter le groupe ? J’ai lu quelque part que c’était parti d’une blague alors que vous n’étiez pas très sobres, c’est vrai ?
Robert Arntsen. Salut Antoine ! Pas comme une blague non, on était sérieux. Par contre c’est arrivé pas mal de fois ces dernières années qu’on ait une idée "géniale" pour un nouveau groupe en buvant quelques verres. Et c’étaient, bien évidemment, des idées nulles. WANING, néanmoins, a été une de ces rares bonnes idées.
Donc ouais, présentation : nous sommes un groupe de Metal originaire de ce lieu touristique très ensoleillé qu’est la Suède, nous sommes le résultat d’un mélange de métalleux cyniques avec un soupçon d’intellectualisme qui font ce qui leur plaît. C’est très dur de décrire ça, bien plus simple si les gens se renseignent d’eux-mêmes ; je suis sûr que nos morceaux sont partout sur internet, sinon on a toujours quelque chose sur notre site.
MI. Vous avez indubitablement une base Black Metal, mais parfois vous tendez vers le Progressif, et même sur le Rock d’après le dernier disque. Comment catégoriserais-tu le style musical de WANING ?
Robert. Personnellement, j’essaie d’éviter de nous coller des étiquettes, pour plusieurs raisons, et j’appelle juste ça du Metal. Cependant, l’idée de départ était de faire un groupe de Black Metal, mais on voulait également faire quelque chose de nouveau pour nous ; après tout, on a tous joué du Metal dans toutes ses formes depuis le début ou milieu des années 90. Donc ça a fini par devenir un mix d’à peu près tout ce que nous apprécions. Mais j’ai le sentiment que nos nouvelles compos (post The Human Condition) vont nous placer dans le dossier Black Metal.
MI. Je sais que vous vivez dans un pays qui respire le Metal tous les jours ; pourrais-tu néanmoins me dire comment en êtes-vous venu à rentrer dans le Metal, et jouer la musique que vous faites avec WANING ?
Robert. Eh bien, pour moi ça a commencé avec une interview de TWISTED SISTER diffusée à la télé suédoise en 1984, ou 1985, et pour ne pas arranger les choses, j’avais une cousine qui était dans le Metal, elle avait l’habitude de me forcer moi et son petit frère à écouter différents groupes, comme BATHORY, CARCASS, SLAYER, etc… comme punition - ce qu’elle pensait - quand on ne voulait pas sortir de sa chambre. Au bout d’un moment elle a compris que la seule raison pour laquelle on squattait sa chambre était sa collection de CDs. Plus tard, quand j’étais ado, je devais avoir 15 ans à l’époque, j’ai formé un groupe de Death Metal avec Ronny Attergran ; tous les mecs cools étaient dans des groupes, alors pourquoi pas ? Par contre, vu que c’était du Death, on restait un peu asocial. Je ne me souviens pas du nom, c’est probablement mieux comme ça… Voilà, c’est comme cela que ça a commencé, pour moi tout du moins. Comment en sommes-nous venus à démarrer un projet comme WANING ? Je suppose que c’est parce que nous voulions faire quelque chose de différent, je sais qu’il y a des tonnes de groupes qui font le même truc, mais eh, je n’en ai pas écouté la plupart, seulement une partie.
MI. Votre nouvel album, The Human Condition, a été réalisé il y a quelques mois. Quel genre d’accomplissement recherchiez-vous par rapport à Population Control ?
Robert. Pour nous, le but était de faire quelque chose qui éclipse le précédent album, quelque chose que, je pense, tout le monde devrait s’efforcer d’atteindre, pour n’importe quel type d’art. En dehors de cela, nous voulions continuer dans le même concept, c'est-à-dire retranscrire notre observation de l’humanité en mots et notes de musique.
MI. J’aime particulièrement l’artwork et cette dimension froide et esthétique que les teintes rouges et blanches apportent. Avec qui avez-vous travaillé et comment en êtes-vous arrivés à ce résultat ?
Robert. Merci, nous sommes également très contents de cette pochette. L’artiste est en fait notre batteur originel, Christopher Sahlin, il a fait toutes nos illustrations. C’est un peu la suite de la pochette de Population Control, où nous avions une imagerie inspirée du test de Rorschach. Comment en est-il arrivé à une telle création ? Eh bien c’est un mix des idées du groupe et de ce qui lui passait par la tête. Je pense qu’on fera de nouveau appel à lui par la suite, si on arrive à le joindre, ce qui n’est pas évident avec lui.
MI. Pour ce qui est des paroles, vous traitez des interactions humaines avec un point de vue plutôt négatif. Pourrais-tu me donner plus de détails là-dessus ?
Robert. Je ne dirai pas que les paroles sont négatives en elles-mêmes, c’est juste qu’il n’y a pas grand-chose de positif à dire à propos de l’humanité. Pour les individus, par contre, c’est une toute autre histoire, mais je digresse.
Comme je l’ai dit plus tôt, notre travail peut être vu comme une observation, ou plutôt comment nous percevons le monde et les humains le peuplant. Pour l’expliquer simplement sans faire de philosophie : "l’humanité devient de plus en plus merdique, écrivons là-dessus".
MI. D’où tires-tu ton inspiration pour écrire les textes ? Représentent-ils tes pensées de tous les jours ?
Robert. À peu près tout peut être source d’inspiration pour moi. Les premières paroles que j’ai écrites pour WANING en sont un bon exemple, où j’ai eu l’idée assis à un arrêt de bus un matin, regardant les gens passer, et ça m’a frappé qu’ils ressemblaient tous à des robots, à faire juste ce pourquoi ils étaient programmés. J’ai aussi souvent des idées au boulot ; ce que je fais demande beaucoup d’interaction sociale et si tu mets une personne introvertie en charge, tu finis par avoir les textes de WANING. Donc oui, ils représentent mes pensées et celles de Chritopher Sahlin, dans la vie de tous les jours. Malheureusement, maintenant qu’il est parti, ça reposera sur mes épaules. Mais je sais que Ronny se débrouille bien en écriture donc avec un peu de chance il y contribuera en plus de s’occuper de la basse. En fait, il a déjà écrit certains textes de The Human Condition et est très impliqué dans les arrangements vocaux.
MI. Puisque vous essayez d’avoir une cohésion entre tous les éléments d’un album, travaillez-vous également les paroles en termes de sonorités ?
Robert. Pas vraiment. La seule chose que j’ai essayée de mettre en avant est d’avoir un même thème pour chaque chanson d’un même disque.
MI. Vous avez enregistré la plupart des instruments au FD Studio. J’en déduis donc que vous avez votre propre studio maintenant, non ?
Robert. Eh bien oui, Jimmy a son propre studio. Et avec la technologie d’aujourd’hui et beaucoup de temps libre tu peux faire 90% du boulot à la maison, ce qui est vraiment un réconfort vu que ça économise à la fois du temps et de l’argent.
MI. Combien de temps a duré l’enregistrement ? Avez-vous rencontré des difficultés ou est-ce que tout s’est bien déroulé ?
Robert. Les enregistrements en eux-mêmes se font plutôt rapidement. Par contre, on a tendance à prendre plus de temps entre les prises, par exemple la batterie sur The Human Condition a été faite sur deux jours, les guitares l’ont été pendant un week-end quelques semaines plus tard, puis réenregistrées encore après. Pour la basse ça a mis deux jours, pas entiers, environ trois heures par jour, et enfin ça nous a pris une éternité de nous décider où faire les voix qui furent d’abord enregistrées en un après-midi puis refaites à un autre endroit. Donc, au total, on a dû avoir huit ou neuf jours d’enregistrements, mais juste quelques heures à chaque fois, et comme chaque session était espacée de plusieurs semaines, ça a gentiment pris son temps pour que tout soit terminé.
Je ne crois pas que l’on ait rencontré de vraies difficultés ; après tout on fait ça, en quelque sorte, depuis le début des années 90. Le truc c’est que certains d’entre nous sont perfectionnistes, je ne le suis pas, ça ne me dérange pas que les choses soient parfois un peu brutes. Je ne dirais pas non plus que ça fait partie des difficultés, ça demande seulement des compromis de la part de nous tous.
MI. Alors que Population Control était très martial, compact et un peu mécanique, The Human Condition a un son plus claire ainsi que davantage de section acoustiques et de diversité. Comment avez-vous approché la composition pour cet album ?
Robert. En fait, une des raisons pour laquelle le premier album sonne un peu mécanique est que tout est arrivé très vite, le groupe existait depuis seulement quelques mois quand nous avons signé avec Eerie Art, donc on est passé d’une formation tout juste lancée à l’écriture d’un album entier en un claquement de doigt, du coup il n’y avait pas trop de temps pour créer des schémas percussifs élaborés par exemple, et comme la batterie était plutôt basique on a senti que le rendu mécanique légèrement industriel irait bien, ça collait au thème des morceaux également. Sur The Human Condition, par contre, nous avions tout le temps que nous voulions puisque Eerie Art a disparu, on ne sait toujours pas ce qu’il s’est passé. Mais on a profité de l’occasion pour aiguiser notre talent pour enregistrer, façon de parler. Il y en a qui ne savent sûrement pas ça, mais on fait absolument tout nous-mêmes, de la composition aux paroles à l’enregistrement et au mixage.
MI. D’une manière plus générale, que te permet d’exprimer la musique, comment conçois-tu cette forme d’art ?
Robert. Je dirais que c’est très personnel. Tous les aspects de la musique te laissent t’exprimer à propos de n’importe quoi, que ce soit à travers les paroles, l’arrangement des voix… Je veux dire, c’est facile d’écrire des textes sur des gamins qui courent dans le pré en chassant les papillons et faire sonner cette image joviale en quelque chose d’extrêmement haineux, mélancolique ou autre, juste par le ton de ta voix, et il en va de même pour les autres instruments, c’est juste une question de timbre et d’accordage.
Comment je conçois cette forme d’art ? C’est une question assez bizarre à demander à un musicien tu ne crois pas ? Eh bien, la musique est la forme d’art ultime pour moi, juste parce qu’elle est constituée de tellement d’éléments, pour lesquelles tu dois composer, soit des partitions magnifiques ou pourries, évidemment. Après ça tu as, ce que j’aime à penser être le côté poétique avec les paroles, puis l’artwork qui, même s’il peut ne pas être aussi important que la musique ou les textes, et n’est pas généralement fait pas les musiciens eux-mêmes, reste quand même important. Et enfin, le côté théâtral qui s’applique, bien sûr, qu’aux groupes jouant en live.
MI. Y a-t-il une piste qui résumerait toute la philosophie de WANING ?
Robert. Soit "Crowning Apathy" sur Population Control ou "Through Fields Of Mercury" sur The Human Condition.
MI. J’ai remarqué que vous aviez une image différente de la plupart des groupes de Black qui sont tous aux corpse paints, affichent des connections avec le Diable partout, ou ne sont pas très sociable (ou du moins ils jouent ce rôle en public), etc… Au contraire, vous avez l’air de gens plutôt simple, de ce que j’ai pu voir sur votre page Facebook, et très communicatifs. Que peux-tu me dire là-dessus ?
Robert. Eh bien, tout ce que nous faisons est étroitement lié à qui nous sommes, par exemple les paroles qui sont dérivées de notre expérience ou nos pensées - rien de ce qu’on a fait n’a été inventé, pour ainsi dire, sauf le fait de les retravailler artistiquement pour que ça colle mieux. Cependant, notre prochain disque sera un peu inspiré de Fyodor Dostoevsky, pas les paroles en elles-mêmes, mais la façon dont elles sont écrites.
Pour ce qui est de l’apparence, nous ne portons pas de maquillage ou de costumes car on ne trouve pas ça nécessaire ; si nous jouions dans la veine de MARDUK ou WATAIN, ou n’importe quel autre groupe de Black "traditionnel", on l’aurait peut être considéré. Et puis c’est plutôt original de voir l’expression des gens quand on se montre et qu’on ressemble à tout le monde. Et comme c’est, dans un sens, ce dont on parle dans certains morceaux, ça s’accorde assez bien.
Pour l’imagerie satanique, il n’y en a pas car nous sommes athéistes et instaurer une sorte de culte du Diable théâtral aurait juste été trompeur par rapport aux autres et ridicule pour nous, je ne dis pas que les autres groupes de devraient pas le faire, mais ce n’est pas pour nous.
Et pour ce qui est d’être sociable, disponible, je ne vois pas de raison de ne pas l’être. Après tout les gens qui nous contactent sont généralement fans de ce que l’on fait.
MI. Pourquoi êtes-vous passés de Eerie Art Records à Antonym Records ? Pour l’instant vous êtes le seul groupe signé sur ce label, c’est un de vos amis qui s’en occupe ?
Robert. Disons cela comme ça, on a peut-être une main ou deux dans le schmilblick.
MI. Que prévoyez-vous pour la suite ? Avez-vous déjà des idées pour un troisième album ? Comment aimeriez-vous faire évoluer votre musique ?
Robert. On a commencé à écrire de nouveaux morceaux, oui. Cette fois, on va essayer d’être un peu plus ouvert avec ce que l’on fait, donc tu peux t’attendre à avoir bientôt des extraits en ligne. Ce que je peux t’en dire pour l’instant, c’est que c’est beaucoup plus rapide que ce que l’on a sorti jusqu’à présent. On a un nouveau batteur depuis quelques temps donc on va tirer avantage de ses capacités. Comment j’aimerai que ça évolue, c’est impossible à dire… pour le mieux peut-être. Ce n’est pas vraiment une réponse mais je ne sais vraiment pas pour l’instant.
MI. Allez-vous faire quelques dates en Suède ou en Europe ?
Robert. On l’espère, oui. En Suède c’est dur d’avoir des propositions décentes car il y a tellement de groupes ici que les promoteurs, les clubs, etc… en sont venus à ne plus payer les groupes undergrounds, et peu importe que tu joues pour l’environnement ou pour le fun, même le plus petit show coûte de l’argent au groupe, avec le transport et tout le reste.
MI. Si toi où les autres gars de WANING avez des side projects, tu peux en parler ici.
Robert. Rien que j’appellerais un side project. Anders, par contre, compose la musique et joue tous les instruments dans OBITUS, mais comme il avait commencé ça bien longtemps avant qu’on crée WANING, je ne dirais pas non plus que c’est un side project. Dans tous les cas, les gens qui aiment le Metal qui sonne Industriel, rapide, et agressif, devrait y jeter un coup d’oeil.
MI. Quels sont les albums de 2012 que tu es impatient d’écouter ?
Robert. En fait, il n’y en a qu’un seul que j’attends vraiment, et c’est le nouvel album d’ANAAL NATHRAKH : Vanitas.
MI. D’ailleurs, connais-tu et apprécies-tu certains groupes français ?
Robert. Oui.
C’est là que je dois citer des noms, n’est-ce pas ? Je ne dirais pas que je connais vraiment ce qu’il se fait en Metal français, en général, mais la plupart des groupes que j’ai entendus sont plutôt bons, GLORIOR BELLI par exemple, le premier album était de qualité, mais le second m’a vraiment conquis ; Julien a vraiment géré sur celui-là. Autre qu’eux (ou lui plutôt…), il y a bien sûr CELESTE et DEATHSPELL OMEGA. Je pense qu’on peut dire que pour le dernier cité, on apprécie peut-être pas tous, mais on est très impressionné du travail réalisé.
MI. C’était la dernière question. J’aimerais te remercier à nouveau pour ta disponibilité et te souhaiter le meilleur pour la suite. The Human Condition est un super album, et original qui plus est, donc je ne doute pas que je continuerai à entendre parler de vous de plus en plus. Si tu as un dernier mot à dire pour nos lecteurs, c’est à toi !
Robert. Merci pour l’interview Antoine, maintenant trouve-nous quelques dates en France !
Et pour vous qui passez par-là, vous ne savez pas qui on est ? Eh bien remédiez-y, on pourrait certainement vous plaire.
Au plaisir !
==================== ENGLISH VERSION ====================
Metal-Impact. Hello Robert, thank you for accepting this interview. At first could you introduce your band? I’ve read somewhere it all started as a joke when you were not so sober, is that right?
Robert Arntsen. Hi there Antoine. Well, no, not as a joke, we were serious, however there have been countless occasions when we've gotten a "brilliant" idea for a new band while drinking over the years, which of course in insight almost always were terrible ideas. WANING however was one of those few good ideas.
But yeah, introduction: we're a Metal band from the sunbathing resort Sweden, we're the result of mixing cynical metalheads with a splash of intellectualism and letting them do whatever they feel like. It's very hard to describe what I mean, it's easier if people just check it out themselves; I'm sure our stuff is all over the internet, otherwise we always have something at our site.
MI. You definitely have a Black Metal basis, but you are kind of Progressive at times, and I also hear some Rock vibes on the last effort. How would you categorize WANING’s musical genre?
Robert.
MI. I know you live in a country that breathes Metal every day; however how have you come to be into Metal music, and to play the music you currently play with WANING?
Robert. Well, for me it started with an interview with TWISTED SISTER that was aired on Swedish television in 1984 or maybe it was 85, and to make matters worse I had a cousin that was into Metal, she used to "force" me and her younger brother to listen to various bands, like BATHORY, CARCASS, SLAYER etc… as, what she thought, punishment for not staying out of her room. After a while she figured out that the sole reason we invaded her room was her record collection. Later on, in my teens, must have been 15 at the time, I formed a Death Metal band together with R.A, all the cool kids were in bands so why not; however since it was Death Metal we stayed misfits. I don't remember the name of it though, probably a good thing that I don't... Anyway, that's how it started, for me at least. How it came to pass that we started something like WANING? I suppose it's because we wanted to do something different, I know there's loads of bands that do the same thing, but hey, I haven't heard most of them, only a part of them.
MI. Your new album, The Human Condition, was released a couple of months ago. What kind of achievement were you seeking in relation to Population Control?
Robert. On a personal level the goal was to create something that out shone the previous album, something I think everyone should strive for in any type of art. Other than that we wanted to continue with the same concept, i.e. to put down our observations of humanity in words and musical notes.
MI. I really like the cover and this cold and aesthetic feeling those white and red shades offer. Who was the artist you worked with and how did he end with such result?
Robert. Thanks, we're very happy with it as well. The artist is actually our former drummer C.S. he's behind all our artwork. It's sort of a follow-up to the artwork for Population Control, where we used Rorschach inspired imagery. How he ended up with the pieces he's created? Well that's a mix of ideas from the band as a whole and whatever went on in his mind. I think we'll use his artwork in the future as well, provided we get a hold of him, he can be a bit tricky to get in touch with at times.
MI. As for the lyrics, you deal with human interactions and negative thoughts toward them. Could you give me more details about this topic?
Robert. Well, I wouldn't say that the lyrics are negative per se, it's just that there isn't that much positive to say about humanity. Individuals, however, are a whole other story, but I digress.
As I mentioned earlier all of our work can be regarded as observations, or rather how we perceive the world and the humans populating it. To explain it in a way that anyone could understand without getting philosophical: "humanity is going down the shitter, let's write about that".
MI. From where do you draw your inspiration to write your texts? Do they represent your actual thoughts in everyday life?
Robert. I get my inspiration from just about anything. One great example is one of the earliest lyrics I wrote for WANING, where I got the idea while sitting at a bus stop one early morning watching people passing by and it struck me that they all were like drones, just doing what they were programed to do. Also I often get ideas while at work, my line of work demands lots of social interaction and if you put an introvert person doing that kind of stuff you eventually get WANING’s lyrics. So yes they do represent my and C.S. personal thoughts in everyday life. Now sadly since he quit it's all me. However I know R.A. has a way with words so hopefully he'll contribute something besides his bass playing in the future. Actually he wrote some of the lyrics on The Human Condition and is very much involved in the vocal arrangements.
MI. As you try to have cohesion between all the parts of an album, have you also worked on your lyrics in terms of sonorities?
Robert. Not really. The only thing I've tried to put emphasis on when it comes to the lyrics is that all songs on one particular recording should have the same general theme.
MI. How long did the recording process last? Did you have any difficulties or did all go really well?
Robert. The recordings themselves are done rather quickly. However we tend to take a long time in between takes, for instance the drums on The Human Condition was recorded during two days, the guitars was recorded during a weekend a couple of weeks later, and re-recorded a while after that, the bass took two days in total, not whole days mind you, maybe three hours per day or so, and lastly it took us ages to decide where to record the vocals which first was recorded one afternoon then re-recorded at another location, so in total we spent maybe 8 or 9 days recording, but just for a few hours each time, and since the different sessions sometimes were weeks apart it still took its sweet time to get finished.
I don't think we've ever had any real difficulties; after all we've been doing this in one form or another since the early '90s. The only thing is that some of us are perfectionists, I'm not one of them, I don't mind things to be a bit rough around the edges. I wouldn't say that it causes difficulties though only that it takes some compromising from all of us.
MI. While Population Control was really martial, compact and a bit mechanical, The Human Condition has got a clearer sound and we can hear more acoustic parts, and diversity. How did you approach the songwriting for this album?
Robert. Actually one of the reasons the first album sounds a bit mechanical is that it all happened so fast, the band had only existed for a few months when we got signed to Eerie Art, so we went from freshly started to writing an entire album in a heartbeat, so there wasn't time to create any elaborate drum patterns for example, and since the drums were pretty basic we felt that the mechanical slightly industrial sound would suit us well, it fit the themes of the songs as well. On The Human Condition however we had all the time in the world since Eerie Art disappeared, we still don't know what the hell happened. Anyway we took the opportunity to hone our recording skills so to speak. Some may not know this, but we do absolutely everything ourselves, from the composing to the lyrics to the recording and mixing.
MI. On a more general scale, what does music allow you to express, how do you conceive this form of art?
Robert. I'd say that that is very personal. Every aspect of music lets you express just about anything whether it's through the lyrics, how the vocals are performed. I mean it's easy to write lyrics about toddlers running around on a meadow chasing butterflies and making that presumably rather happy image sound like something extremely hateful, melancholic or whatever just by the tone of the voice, and exactly the same goes for all the other instruments it's just a question of tone and pitch.
How do I conceive this form of art? That's a rather odd question to ask a musician don't you think? Well, music is the ultimate art form in my opinion, just because it consists of so many elements, for one you have to compose, either beautiful or ugly sheets of musical notes, obviously. After that you have the, what I like to think, the poetical side of it with the lyrics, then we have the artwork, while it may not be as important as the music or the lyrics and it's usually not made by the musicians themselves, it still is very important. And lastly the theatrical aspect of it all, which of course only apply to bands that perform live.
MI. Is there one particular track that would resume the whole WANING’s philosophy?
Robert. Either "Crowning Apathy" on Population Control or "Through Fields Of Mercury" on The Human Condition.
MI. I noticed you have a different image from most Black Metal bands that use corpse paints, put connections to the Devil everywhere, or are not really sociable (or play this role in public), among other things. On the contrary, you are quite simple, from what I’ve seen on your Facebook page, and really forthcoming. What are your thoughts on that?
Robert. Well, everything we do has a very close connection to who we are, for instance all our lyrics this far are either derived from experience or our real thoughts i.e. there's nothing we've done that's been fabricated so to speak, apart from some artistic rewritings of the lyrics to make them fit better. However our newer work may be a bit inspired by Fyodor Dostoevsky, not the lyrics themselves, but the way they're written.
When it comes to our appearance, we don't use make up or dress up because we don't feel it's necessary, if we had played something in the line of what MARDUK or WATAIN or well just about any "traditional" Black Metal band does, maybe we would have considered it. Also it's quite refreshing to see the look on people’s faces when we show up looking like anyone else. And since that in a way is what some of our stuff is about it’s fitting as well.
When it comes to satanic imagery there is none because we're atheists and to put up some Devil worshiping farce would just be misleading to others and ridiculous to us, I'm not saying others shouldn't do it, it's just not for us.
About being forthcoming, I see no reason not to. After all people that contact us are generally fans of what we do.
MI. Why have you moved from Eerie Art Records to Antonym Records? As for now, you are the sole band signed on this label, is that a friend of yours who manages it?
Robert. Let's put it like this, we may have a finger or two in that ourselves.
MI. What are your plans for the future? Do you already have ideas for a third album? How would you like your music to evolve?
Robert. We've started to write new material yes. The plan this time is to be a bit more open with what we're doing, so you can expect, maybe not whole songs, but at least excerpts being posted online. What I can tell you about it this far is that it's a whole lot faster than anything we've released this far. We got ourselves a new drummer a while back so we're taking advantage of his strengths as a drummer. How I'd like it to evolve is impossible to say, to the better maybe. It's not really an answer but I really don't know at the moment.
MI. Will you play some shows in Sweden or in Europe?
Robert. Hopefully yes. In Sweden it's hard to get decent gigs because there are just too many bands around, which has led to that promoters, clubs, etc... generally don't pay underground bands for playing, and regardless if you're into music for the green or just for the hell of it even the smallest of shows cost money for the bands, transportation etc...
MI. If you or the other guys in WANING have got any side projects, you can talk about them here.
Robert. No, nothing I'd call a side project. A.A. however composes the music and plays all instruments in OBITUS, but since he started that ages before we founded WANING I wouldn't call it a side project. In any case people that enjoy fast, aggressive industrial sounding Metal should check it out.
MI. Which are the albums of 2012 you are eager to listen to?
Robert. There's actually only one, that I'm really looking forward to, and that's ANAAL NATHRAKH’s new album Vanitas.
MI. By the way, do you know and like any French Metal bands?
Robert. Yes.
This is where I some namedropping right? Well I wouldn't say that I'm in the know when it comes to French Metal in general, but most of the bands I've heard are really quite good, GLORIOR BELLI for instance, the first album was a decent one, but the second really got me hooked; Julien really nailed it with that one. Other than them (or rather him...) we of course have CELESTE and DEATHSPELL OMEGA. The latter I think is safe to say that all of us maybe not necessarily all enjoy but at least are very impressed with.
MI. That was the last question. I’d like to thank you again for your availability and wish you all the best for the future. The Human Condition is a great and inventive album, so I have no doubts I’ll keep hearing about you more and more. If you have any last words for our readers, it’s up to you!
Robert. Thanks for the interview Antoine, now hook us up with a couple of gigs in France!
And to you who might happen upon this, don't know who the hell we are? Well, check us out we might be onto something you'd appreciate.
Cheers!
Ajouté : Vendredi 29 Mars 2013 Intervieweur : CyberIF. Lien en relation: Waning Website Hits: 12727
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