DOWN (usa) - Down IV - Part 1 : The Purple EP (2012)
Label : Roadrunner Records
Sortie du Scud : 18 Septembre 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Stoner Doom Metal
Type : EP
Playtime : 6 Titres - 33 Mins
Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué ?
C’est ce qu’a du se dire notre bon vieux Phil au moment de nous offrir le quatrième tome des aventures de DOWN, groupe fétiche s’il en est.
Car après le séminal Nola, A Bustle In Your Hedgerow et le fantastique Over The Under, le quintette a décidé de présenter son nouvel album, Down IV en…Quatre volumes sous la forme de EPs !
Pas mal pour faire chier le monde… A raison d’une livraison annuelle, nous ne sommes pas prêts d’en voir le bout et de pouvoir écouter l’œuvre in extenso.
Mais que voulez vous, le quintette n’a jamais eu la réputation d’aimer les choses simples, et en tant que fans, nous nous devons de respecter cette décision cruelle.
Une fois cette « déconvenue » digérée, il convient de se concentrer sur ce premier volume, Down IV – Part 1 : The Purple EP, qui – malgré son titre évoquant le Pourpre Profond des 70’s – ne cache pas son jeu et reste très explicite quand à son contenu, et ce, dès la vision de la pochette.
Une croix, un fond aux couleurs vives, et une musique surtout…
Alors même si DOWN sur ce nouvel EP n’a pas vraiment changé sa formule, il s’est encore plus rapproché de ses racines… La pesanteur, la voix plaintive, les guitares sombres… Inutile de se voiler la face plus longtemps, et plongeons la tête la première dans les jugements à l’emporte pièce, si BLACK SABBATH était encore valide en 2012 et se décidait à retrouver la recette magique qui avait fait son succès dans les seventies, il ne proposerait rien d’autre que ces six morceaux, que nous écoutons aujourd’hui.
Down IV est effectivement ce qui pourrait se décrire comme la synthèse parfaite de ce que la bande à Toni a jeté en pâture aux kids, de sa création au départ d’Ozzy. Cette batterie lourde mais versatile, et constamment sur la brèche, ces guitares emphatiques, graves, distillant des riffs envoûtants et menaçants, cette basse en avant, soutenant autant le rythme que la mélodie, et ce chant si caractéristique, tout à tour dans l’invective, la séduction, fragile mais fatal, ce ne sont ni plus ni moins que les bases du Heavy Metal, tel qu’il a été créé il y a maintenant plus de quarante ans.
Et DOWN de revisiter ses classiques, de la façon la plus personnelle qui soit. Car sans se départir de ses tics de composition, le quintette parvient à se renouveler, et ce, tout en honorant ses aînés, et sans paraître ni passéiste, ni opportuniste ! Fabuleux….
Dès l’orgiaque « Levitation », et son « One, two, three, go ! », le ton est donné. Jim Bower déconstruit le rythme et offre un garde fou bancal à ses partenaires, qui se précipitent bien sûr sur le pont… Pepper et Kirk allongent les riffs plombés, tout en gardant une mélodie en réserve, et Phil s’exprime avec douleur et conviction, bien plus qu’il ne chante…
La lourdeur n’est pas un vain mot chez DOWN, c’est un credo, et « Witchripper » de le prouver en écho. Voyez le comme un genre de faux single, un morceau concis et chaotique, faisant la part belle à l’équilibre instable, avec toujours un Bower en représentation de pilonnage permanent…Un savant mélange du SAB, de COVEN et de BLUE CHEER…
« Open Coffins » aurait eu sa place sur l’initial Nola, aussi bien que sur n’importe quelle bible du Heavy Metal. Progressif à souhait, avec cette impulsion si particulière de la rythmique se permettant toutes les audaces, sans pour autant perturber le fil conducteur.
Si CATHEDRAL avait été moins obsédé par ST VITUS, Lee aurait pu composer un morceau comme « The Curse »… Mais quand bien même, Dorian n’a jamais eu le timbre de voix si caractéristique de Phil, et l’affaire eut pris des allures de catastrophe. Ici, c’est une sorte de Blues funèbre, procession feutrée en l’hommage de héros d’antan, depuis longtemps disparus…
Et une fois digéré le rouleau compresseur « This Work Is Timeless », il nous reste encore à avaler la pièce de choix de cet EP, les neuf minutes de « Misfortune Teller », et son intro toute en larsen, qui cède la place à une charge pachydermique et paradoxalement légère…
On sent que le groupe a tout mis dans cette ultime complainte, qui se développe au gré des humeurs, parfois contemplative, souvent grondante et frappant en plein cœur telle la foudre des anciens, qui finit dans un shunt diabolique, avant de revenir, en guise d’avertissement pour le prochain épisode.
Finalement, cette stratégie de la fragmentation a du être sciemment choisie… Car en effet, devant la qualité de ce premier volet, que faire d’autre sinon attendre patiemment la suite, les gouttes de sueur perlant sur notre front ? Comme leur musique suggère parfois la douleur dans toutes ses nuances, la bande à Phil a choisi de nous faire souffrir aussi, en nous laissant seuls avec ce fragment de révélation. Et en attendant la fin de la litanie, replongeons nous dans se psaume qui s’érige en digne successeur des épîtres précédents, élevant DOWN au statut de groupe majeur, et ce, quelle que soit sa démarche, et le gré de ses envies…
Ajouté : Mardi 02 Octobre 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Down Website Hits: 7428
|