FAITHFUL DARKNESS (se) - In Shadows Lies Utopia (2008)
Label : Roasting House
Sortie du Scud : 28 avril 2008
Pays : Suède
Genre : Death / Thrash Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 42 Mins
C’est l’histoire d’un mec qui s’appelle Jimmy Persson, mais que tout le monde surnomme Judas. Je ne saurais vous dire s’il y a une quelconque histoire de trahison là-dessous. Ce gars fait de la batterie dans un petit groupe suédois : SOILWORK. On est en 1998, et la formation sort son premier album : Steelbath Suicide. Après cela, Judas ne se voit pas continuer à jouer ce genre de musique, donc il vogue vers des horizons différents. Six ans plus tard, alors que ses anciens camarades de jeu font des émules, il décide de créer son propre groupe. C’est l’histoire de FAITHFUL DARKNESS, combo suédois parmi tant d’autres qui, en 2008, offre un premier long - In Shadows Lies Utopia - résolument ancré dans la tradition du pays.
Mais l’album parvient à convaincre, de par l’atmosphère qui s’en dégage, maintenue par la claviériste Andrea Green. Avec ses sonorités théâtrales, orchestrales, et surtout sombres, qui rappellent quelques fois le Eden Fire de SONIC SYNDICATE et surtout CHILDREN OF BODOM, l’instrument offre des partitions bien accrocheuses (l’intro de « Bound To Illusion », le break de « In Shadows Lies Utopia »), et concède à la musique du sextette une certaine construction d’ambiance, entre deux déferlements de double. Par ailleurs, sans être ultra lissée, la production conserve un son grave, granuleux pour concorder avec l’ambiance générale de l’œuvre. Une dimension musicale plus qu’adéquate aux écrits qui digressent sur la mort, les tourments de l’esprit, les rêves et les illusions. Pareillement, la pochette retranscrit visuellement le caractère du disque, et les deux lueurs aveuglantes pourraient être assimilées à la voix claire de Jimmy qui apparaît généralement sur les phrases d’espoir. Une intervention réfléchie mais qui n’est pas pour autant un franc succès.
Si elle peut se révéler très bien employée, pure et presque lyrique sur un léger fond de synthé (« Pure Silence »), elle est parfois trop mielleuse, voire niaise, jusqu’à gâcher entièrement un morceau, à l’image du rendu horrible sur « Stay Awake » - on a vu mieux pour débuter un album. Bien entendu, les refrains sont privilégiés, même s’il s’agit souvent d’une ou deux phrases dans la piste, et la majeure partie des agencements se veulent entraînants de leur dynamique, surtout avec la présence d’un overdub caverneux. Le growl, c’est le moyen d’expression favori d’Erik Nilsson qui en couvre le disque. Grâce à son timbre éraillé qui s’accorde au ton acerbe des guitares, il offre un côté offensif délectable. Ses vocaux gutturaux sont puissants, même si encore un peu inintelligibles et "mangés" sur les sections vraiment profondes. Il garde toutefois une certaine élocution chantonnante sur des titres comme « Human Torch » et « Fast I Fall » - qui font partie du quart de l’album sans chant clair - jouissant du soutien des claviers pour rehausser la mélodicité des refrains ; ceux-ci faisant généralement mouche.
Globalement, les compositions ne sont pas très longues et se déroulent classiquement, sur des tempos medium, même si les excès ne sont pas exclus. Pour les plages qui ont la chance d’atteindre les quatre minutes, le groupe affiche une volonté de développer l’ambiance plutôt que de jouer vite et fort. Pour preuve, le mémorable « Believer » et ses savoureux schémas percussifs et guitaristiques. Alors que les six cordes frôlent souvent la banalité côté riffs, se contentant d’être vindicatives et mordantes sur les couplets, telles que sur « Alive » ou toute autre section rythmique saccadée. Heureusement, les leads sont entraînants et mènent à des solos bien introduits, et dont la teinte lamentée convainc. L’on note aussi du tapping sur « Afterlife » qui se démarque plus par des overdubs typés Black assez extrêmes, comme sur le titre éponyme, malgré des claviers du style Bontempi. Quant à la batterie, les toms tombent un peu à plat, mais la double n’est pas en reste et permet alors à la basse de Johan de se manifester pour la suppléer et rendre l’effort davantage massif. « Fields Of Yesterday » est clairement témoin de l’impact rageur du duo, suite à une intro orchestrale bien vue.
Ce premier album de FAITHFUL DARKNESS est loin d’être exempt de défauts. Textes faciles, compositions banales, et voix perfectibles. Toutefois, à l’image de sa pochette, il arrive à conserver une certaine atmosphère, une cohésion sonore entre ses pistes que l’on doit beaucoup aux guitares et claviers. Difficile de nier, également, l’aisance des morceaux à rentrer en tête. Moderne tout en gardant une teinte oldschool, ce In Shadows Lies Utopia n’a que la prétention d’apporter quarante minutes d’un Death Mélodique qui a son charme.
Ajouté : Lundi 01 Octobre 2012 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Faithful Darkness Website Hits: 7172
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