UNHUMAN DISEASE (usa) - Perpetuus Agonia (2011)
Label : Black Hate Productions
Sortie du Scud : 15 avril 2011
Pays : Etats-Unis
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 41 Mins
Adore le Diable, abuse des drogues, mutiles-toi et meurt ! C’est par ces quelques bons mots pleins de sollicitude que nous accueille UNHUMAN DISEASE dans son désespoir. La cover de cet album trahira très vite le style exécuté par Nocturnus Dominus, le seul commanditaire à bord de cette coquille vide. Formé en 2001 dans l’Oklahoma, le projet UNHUMAN DISEASE s’inscrit dans la droite lignée des one-man bands de Black Metal puritain. Tout y est artisanal et ce n’est pas un hasard si on retrouve du XASTHUR, du NARGAROTH, du JUDAS ISCARIOT et du NORTT là-dedans, pour rester dans les formations à neurone unique. Avec Perpetuus Agonia, on remonte le temps de quatre années, puisque sa sortie effective date de 2008, même s’il a été réédité en 2011 par le label allemand Black Hate Productions. Sophomore à l’époque, il est désormais le deuxième d’une fratrie de cinq enfantements. Et le monsieur étant prolixe et bavard, sa frénésie productive n’a pas l’air de se calmer. Seul problème, si lui vit son art de manière physique, puisqu’il se coupe les lèvres et la langue sur la pochette et que le cliché est authentique, ce sera une autre paire de manches pour ses auditeurs.
En effet, si cette œuvre a été composée « au nom de Satan », on ne peut pas vraiment dire qu’UNHUMAN DISEASE possède dans son jeu des atouts qui lui permettront de réécrire l’histoire. De toute manière, il n’en avait pas l’intention. Du coup, les malheureux qui poseront une oreille sur cette galette seront principalement transcendés… par le manque de transcendance musicale. Nocturnus Dominus ressent sa musique de l’intérieur avec toutes les émotions les plus noires qui en résultent et tente maladroitement de dégager quelque chose de malsain de sa création. Seulement, le peu de créativité dont il fait preuve ainsi que l’amateurisme flagrant qui dégouline de Perpetuus Agonia en feront une sortie bien pâlichonne dans un univers singulier qui rivalise de talents. Underground au possible diront certains. C’est un fait. Pour ma part, j’ai plutôt l’impression de traiter avec un artiste renfermé sur lui-même, fort d’un Black minimaliste dont il aura fait son confort personnel. Brutal à certains endroits, comme sur « Reign In Darkness » ou « Hatred Of Existence » qui ne savent plus où caser leurs blasts tant il y en a, cet opus n’hésite pas à calmer le jeu aux moments les plus opportuns. C’est ce qui fera surement sa seule et unique force. UNHUMAN DISEASE propose quelques passages planants, quelques pauses mélodiques bienvenues dans cette atmosphère étouffante et glauque. Capable de grandes phases de lucidité artistique, comme sur l’excellentissime et épique « Into This Sorrowful Path » ou sur l’éponyme « Perpetuus Agonia », Nocturnus Dominus prouve à qui n’a pas déjà stoppé l’écoute de ce disque qu’il y a quelque chose de positif à en tirer. Autant de temps forts qui se démarquent par leur durée résolument ridicule en comparaison avec les neuf minutes de l’apocalyptique « Slowly Death Takes Me… ». Avec un zéro pointé quand il s’agit de jouer vite, le monsieur rattrape in extremis une affaire bien mal embarquée grâce à des mid-tempos assez pesants et une voix classique mais au mal-être suffisamment bien exprimé pour que ça soit souligné. Ça n’enlève rien au fait que cet opus soit difficilement compréhensible et que le pseudo-malaise qu’il souhaite véhiculer fasse autant de bruit qu’un pétard mouillé. Authentique dans son exécution mais avec une vision des choses assez étriquée, Perpetuus Agonia s’impose comme un album poule-mouillée et de surcroit, bourré des clichés les plus synthétiques sur le Black Metal.
Les connaisseurs y décèleront surement l’une ou l’autre particularité susceptible de plaire (Nekkro, si tu me lis…). Quant aux autres, les néophytes, ils ne feront même pas la différence entre ça et un LUCIFIGUM, un MÜTIILATION ou un VLAD TEPES. C’est dire le fossé mis en évidence par ce CD. Approximatif malgré d’éparses fulgurances, il mérite bel et bien sa chance. Histoire qu’on se souvienne qu’on a déjà entendu cent fois mieux. « Adore le Diable, abuse des drogues, mutiles-toi et meurt » qu’il disait ?
Ajouté : Lundi 17 Septembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: http://www.myspace.com/unhumandisease Hits: 6532
|