Autre Groupe Présent au concert : Uli John Roth
Date du Concert : Dimanche 28 mars 2004
Lieu du Concert : Elysée Montmartre (Paris, France)

Retour à l'Elysée-Montmartre quatre jours après l’envoûtement The Gathering… Vous savez combien j’aime varier les registres… Alors ce soir, place – une fois n’est pas coutume – au bon vieux hard rock 70’s et en l’occurrence à l’un de ses plus dignes représentants… Alors que je m’attendais à débarquer dans un demi Elysée-Montmartre à peine rempli, j’ai l’excellente surprise de constater que la salle est presque dans sa configuration maximale (seulement des rideaux tirés sur les flancs) et très bien remplie… La soirée s’annonce festive !!!

Quand j’arrive, ULI JOHN ROTH est déjà depuis une demi-heure sur scène… Ou plutôt à ce moment précis, son claviériste, seul, qui exécute un impressionnant solo ponctué de petits clins d’oeil intéressés (du Van Halen et du Deep Purple pour ce que j’ai reconnu). Puis débarque donc l’animal… Tout droit sorti de 1970 !!! Alors là, c’est kitschissime : mention spéciale à son joli chapeau et ses longues plumes bleues [Rires] Et à une belle guitare sept cordes, à la forme très originale. Ce que j’ai trouvé triste, c’est que les deux musiciens ne se soient pas entourés d’un vrai groupe… Dommage, la prestation n’en aura l’air que plus morte. Uli Jon Roth est un bon guitariste, ses solos sonnent d’enfer, mais il n’a rien produit de vraiment exaltant sur ce que j’ai vu. Sur le dernier morceau, qui reprend le thème de l’hymne à la joie, j’ai même eu du mal à contenir un fou rire… Il faut entrer dans son trip mais lui a vraiment l’air de se faire plaisir, et pour le peu que j’ai vu de sa prestation, je ne peux pas dire qu’il m’ait traumatisé, c’est déjà ça ! (6/10)

Un rien de préparation et c’est déjà l’heure de la tête d’affiche, UFO ! De ce groupe anglais légendaire, je ne connais que deux albums : le classique « Lights Out », sorti en 1977 et le tout aussi excellent « You Are Here », sorti très récemment… Deux merveilles qui ont suffi à me convaincre de découvrir le groupe sur scène, d’autant qu’il est aujourd’hui composé, outre d’une partie du line-up original (Phil Mogg au chant, Paul Raymond au clavier et à la seconde guitare, et Pete Way à la basse), de deux très grands musiciens qui ne sont autre que Vinnie Moore à la guitare solo et Jason Bonham à la batterie. Autant vous dire que l’interprétation va être de très haute volée. Phil Mogg m’a rappelé Ian Gillian sur beaucoup de points : physiquement, on peut le sentir vieilli mais vocalement, sa technique reste irréprochable ; bien sûr, il ne pousse certainement plus comme il y a vint ans mais il va chercher loin ses lignes de chant et l’émotion qu’il fait passer dans celles-ci est restée intacte. Chapeau bas monsieur ! Si Paul Raymond reste discret à droite de la scène, il n’en est pas de même de son compère Pete Way, très en avant aussi bien au niveau du son que pour son jeu de scène ; avec l’impressionnant Jason Bonham derrière les fûts – une véritable brute, un jeu somme toute assez technique, puissant et bourré de feeling – la section rythmique n’a pas son pareil pour envoyer la sauce ! De feeling, Vinnie Moore n’en manque certainement pas non plus et ses riffs sont énergiques à souhait, alors que ses solos sont bien équilibrés entre déballage de virtuosité et mélodies bien senties. Un vrai régal que de voir de tels musiciens évoluer sur la scène ! D’autant que la set-list recèle de hits imparables, mélangeant apparemment un peu de tous les classiques du groupe. Pour les morceaux que je connais, on a eu le droit à au moins quatre compos du dernier album (« When Daylight Goes to Town », « The Wild One », « Jello Man » et « Baby Blue ») et, après avoir attendu pendant trois bons quart d’heure, le groupe va finir par rendre son public complètement fou en enchaînant pas moins de trois morceaux de « Lights Out » (dans l’ordre, le magnifique « Love To Love », et les irrésistibles « Lights Out » et « Too Hot To Handle »). Les autres morceaux, même si je ne connaissais pas, n’en ont pas moins été excellents… Notamment ce « Rock Bottom » en rappel, avec un solo de guitare de tueur au milieu !!! Un final aussi excellent que triste car au bout d’une petite heure et demie de concert, on regrette que le groupe ne soit pas revenu pour un second rappel… C’est toujours trop court quand c’est bon à ce point ! (10/10)

Un superbe concert donc, aussi riche en énergie qu’en émotions pures. Voilà qui va sans doute m’inciter à en apprendre davantage sur ce groupe qui n’a, à mon sens, pas pris une ride en vingt ans ! Peu de formations peuvent en dire autant…