PSY:CODE (dk) - Delusion (2010)
Label : Mighty Music
Sortie du Scud : 26 juillet 2010
Pays : Danemark
Genre : Metal moderne
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 55 Mins
Vous aurez déjà forcément remarqué que quand un groupe a encore un peu de mal à se trouver une identité musicale propre, naviguant à vue entre le Thrash, le Death, le Heavy et l’Electro, on le range de force dans la petite boîte cadenassée étiquetée « Metal moderne ». Tout ça pour éviter de dire « Metal sans âme ». Vous pouvez sauter au plafond, jurer vos grands dieux, tempêter et brasser de l’air en faisant des moulinets de bras, si ce n’est peut-être pas vrai pour les Danois de MNEMIC, ça l’est en tout cas pour ceux PSY:CODE. Ici, pas de Guillaume Bideau ou de Mircea Gabriel Eftemie. Du coup, pas de talent ? Non. Mais le prodige est différent. J’aurais tout essayé avec Delusion. Je l’ai même frotté avec une telle intensité qu’il en est sorti du sperme. Mais pas de génie à l’horizon. Parce que si d’un point de vue production, cet album est absolument monstrueux, il faiblit et fane quand on évoque sa perspicacité musicale. Et dans cette marée humaine de musiciens volontaires mais inconstants, les Danois de PSY:CODE risquent bien de continuer à ramer.
Ce premier opus, bénéficiant des services d’une équipe technique « à la Scandinave », à savoir Jacob Hansen (VOLBEAT, RAUNCHY et THE STORM) en charge de la production, dispose d’une qualité sonore vraiment clinquante. Presque abusivement clinquante. Fusion contemporaine de Neo Metal, de riffing Thrash, de brutalité Death, de cadences Stoner, la musique de PSY:CODE ne réécrit justement aucun codes. RAUNCHY et MNEMIC, deux entités citées plus haut imprègnent cette galette. On y trouvera aussi du SLIPKNOT, dans les tempos qui flirtent avec le Punk et le Hardcore, sauce tribale. Un peu de SOULFLY, d’EKTOMORF, d’ILL NINO également. Et que dire du chant ? Cet étrange arrangement entre des tonalités claires et rauques à la fois, à peine plus appétissant qu’une rasade de gratin de rutabaga servi en prison et dont l’écho growlé nous donne le tournis, n’aura de cesse de vibrer dans nos oreilles pendant près d’une heure. Son auteur, le dénommé Schou (ou « Schoooúw mdr » pour les groupies) monopolise le temps de parole, éclipsant par la même occasion ses petits partenaires qui peinent à tirer leur épingle du jeu dans ce fourbi. On notera bien la présence maladroite d’un ou deux solos de guitare (« The Silent Majority »), mais c’est famélique à l’heure du bilan. Alors oui, PSY:CODE est un groupe au contenu résolument tourné vers l’avant, avec des pointes de modernité insoupçonnées, mais la mise en forme de leur identité est encore au stade de brouillon. Ce Metal est poli à la peau de chamois, alors qu’on le veut façonné à la serpette. Tout est rose, idyllique, gominé et easy-listening. C’est un frein certain quand on recherche dans ce genre de formations un catalyseur d’émotions. Défouloir assumé, Delusion se contente de faire office de punching-ball et tant pis pour l’originalité. Les structures sont conçues avec tant de perfidie qu’on se surprend même à retenir l’un ou l’autre refrain bien après la fin de l’écoute. PSY:CODE a tout compris ! Dommage que la démarche manque un tout petit peu d’authenticité.
Next ! C’est tout ce que j’ai envie de dire après cette expérience danoise décevante. Je n’en n’attendais pas beaucoup de PSY:CODE, car le statut d’outsider du groupe lui impose encore une certaine retenue musicale. Mais quand même, quand on met à ce point le paquet sur la forme, au point d’en oublier le fond, ça devient triste. Assurant vraiment le minimum syndical et à deux doigts de basculer sous la moyenne, il manque juste trois lettres à cet album pour qu’il porte bien son nom. Le S, le I et le L. Les mêmes qu’on trouve dans « désillusion ».
Ajouté : Mercredi 12 Septembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Psy:Code Website Hits: 6672
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