SYBREED (ch) - God Is An Automaton (2012)
Label : Listenable Records
Sortie du Scud : 24 septembre 2012
Pays : Suisse
Genre : Cyber Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 59 Mins
Pour être sûr de bien choisir sa voiture, rien de mieux que d'en essayer plusieurs à la suite. Il en va de même pour les albums. C'est ainsi qu'aux headbangs et sourires béats provoqués par le rutilant nouveau MNEMIC ont succédé bâillements et piétinements d'impatience dus au ronronnement d'un SYBREED étonnamment poussif. On dirait bien que cette année, le Metal suisse va rester au garage...
Pourtant, rien ne laissait présager une telle baisse de régime. En 3 albums imparables, le groupe avait su s’imposer comme le digne successeur d’un FEAR FACTORY sur la pente descendante. L’an dernier, la mise en ligne du très efficace Challenger augurait d’un quatrième album dans la continuité des précédents. Et quand on apprit que ledit album serait produit par un certain Rhys Fulber, 5ème membre officieux de FEAR FACTORY, plus aucun doute n’était permis: 2012 serait l’année du passage de relais définitif entre les deux groupes.
Raté!
God Is An Automaton s’ouvre sur un patchwork des figures de styles habituelles de SYBREED. C’est bien fait mais cela sonne surtout comme un petit échauffement avant le décollage... Qui va se faire attendre aussi longtemps que celui d‘un vol low-cost. Encore deux morceaux très travaillés mais sans grande saveur ni originalité et le malaise s’installe. Les helvètes auraient-ils perdu leur inspiration? N’y avait-il pas de meilleur choix que « The Line Of Least Resistance » et son refrain facile comme support du premier clip de SYBREED? Et d’où vient cette irrépressible envie de zapper dès que Ben passe en voix claire ? L’espace d’une intro Death bien velue et d’un couplet Black dans la lignée du précédent album, Red Nova Ignition semble vouloir mettre enfin le pied au plancher... Juste avant de se manger un platane à l’occasion d’un refrain un poil bancal. Ben a toujours été meilleur hurleur que chanteur, mais avait jusqu’ici réussi à compenser par des lignes de chant bien trouvées. Plus maintenant. Chacune de ses tentatives mélodiques se solde immanquablement par le sabordage du travail toujours très pro mais déjà entendu de ses compères.
Il faut attendre « Challenger », heureusement incorporé à ce nouvel opus pour retrouver le SYBREED qui nous faisait vibrer. Cette version retravaillée par Rhys Fulber permet d’apprécier la qualité de son travail: respectueux du son développé par le groupe depuis ses débuts, il n’a pas cherché à en faire un FEAR FACTORY-bis mais a su donner un côté légèrement plus menaçant à la musique par un travail remarquable sur les arrangements et l’emploi judicieux d’un impressionnant arsenal d’effets spéciaux. Il a également remis en avant la batterie du fabuleux Dirk Verbeuren, lui donnant au passage un son plus analogique, moins compressé.
Mais de bons musiciens et un grand producteur ne sont rien sans de bonnes chansons. Et cet album en manque cruellement. Cela semblait impossible vu l’immense talent de cette formation, mais pour la première fois SYBREED tourne en rond faute d‘idées neuves. Triste témoignage de ce manque d’inventivité, le recours à l’incontournable Seth Siro Anton pour une couverture remarquablement exécutée mais que l’on aura vite fait de confondre avec celle d’un PARADISE LOST ou d’un MOONSPELL.
Serait-il possible qu’un si jeune combo ait-déjà brûlé toutes ses cartouches ? On serait tenté de le croire si l’album ne s’achevait sur l’aventureux « Destruction And Bliss », qui propose - enfin!- un refrain accrocheur, des arrangements classieux (ces espèces de chants grégoriens en milieu de chanson donnent des frissons) et des belles expérimentations à la batterie et à la guitare. Et tant pis si la chanson s’achève sur un final électro-symphonique superposable à celui de The Pulse Of Awakening, on veut croire que cet album ne sera qu’une sortie de route et pas un aller-simple pour la casse. En attendant des jours meilleurs, SYBREED sera en tournée en Europe du nord et de l’est avec HATESPHERE et... MNEMIC. Les suisses vont devoir se donner à 200% s’ils ne veulent pas se faire voler la vedette !
Ajouté : Mercredi 05 Septembre 2012 Chroniqueur : Cyco_Nico Score : Lien en relation: Sybreed Website Hits: 7860
|