EVOCATION (se) - Illusions Of Grandeur (2012)
Label : Century Media Records
Sortie du Scud : 24 septembre 2012
Pays : Suède
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 42 Mins
L’euphorie d’être fraîchement en week-end à l’heure où j’écris ces quelques mots après une semaine de dur labeur ne saurait justifier plus que de raison l’engouement qui m’a retourné les boyaux à l’écoute du dernier EVOCATION. Pour faire simple et court, EVOCATION, c’est l’éternel second couteau du Death Metal suédois, évoluant depuis sa sortie des enfers dans l’ombre des DISMEMBER, ENTOMBED, GRAVE et UNLEASHED. Pourtant, la carrière de ces messieurs est plutôt du genre atypique. Après deux démos sorties en 1992, on n’entend plus parler d’eux pendant une bonne douzaine d’années et un best-of éponyme (regroupant donc leurs deux seules démos) en 2004. En 2007, après bientôt seize ans de présence, ou plutôt d’absence, les Suédois sortent enfin leur premier album studio, Tales From The Tomb qui précédera deux autres full-lenghts parus en 2008 et 2010. Avec ses membres d’origine, enfin réconciliés après une longue période de conflits, la carrière d’EVOCATION prend finalement l’envol qu’elle mérite.
Et Illusions Of Grandeur sonnera pour beaucoup comme un accomplissement et un fantastique pied-de-nez à leur passé incertain, pour la simple et bonne raison que d’un Death Metal si parfaitement composé et exécuté, même sans être friand du style, on en redemande constamment. Je vais être clair. Chaque titre, chaque minute, chaque seconde de cet opus est une claque dans ta gueule. On dirait que ces gars ont dix albums au compteur et qu’ils écrivent du Death Metal d’un tel naturel que ça fait partie de leur quotidien, au même titre que manger et dormir. Incontestablement suédois, offrant une conciliation compliquée entre le Death de Göteborg et celui de Stockholm, Illusions Of Grandeur déroule sa puissance petit à petit. Mais les tubes ne mettent pas longtemps à arriver. L’éponyme ouvre le bal et emmène avec elle toute une avalanche de riffs bétons, à l’ambition mélodique clairement affirmée ! Au-delà des traditionnels passages qui tabassent sec, avec un concours de vitesse indécis entre les guitares et les blasts, EVOCATION propose également des motifs prenants, mélodiques et brossés, parfois sur fond de mid-tempo. Ce n’est pas du Mélodeath, loin de là. Et pourtant, certains schémas très aérés font penser l’inverse, idem pour certains passages au groove prononcé. On pense forcément un peu à EDGE OF SANITY ou HYPOCRISY dans la forme, bien que sur le fond, ce sont les géants démembrés de DISMEMBER qui ont offert à EVOCATION pas mal de structures. A l’inverse d’un Apocalyptic tout en nuances de chaud-froid, je n’ai vraiment pas vu le temps passer avec Illusions Of Grandeur. Quand il n’y a pas de temps forts, il n’y a pas non plus de temps faibles, et c’est ce qui fait toute la différence. Les Suédois sont enfin parvenus à dompter leur son, avec un équilibre finement trouvé entre la section rythmique, les cordes et les vocaux grognons de Tjompe. Cette déferlante de Death touffu sera ponctuée épisodiquement de compositions qui propulseront l’opus à son zénith, je pense particulièrement à « Divide And Conquer », avec ce petit grain et ce final épique à la AMON AMARTH (à noter que Johan Hegg pousse la chansonnette sur « Into Submission ») ainsi que l’expéditive mais propre « I’ll Be Your Suicide » et autre « The Seven Faces Of God », pour le moins planante et mélodique.
La belle diversité musicale proposée par EVOCATION sur son disque, tout en restant profondément enraciné dans un sol Death old-school et novateur à la fois, est la preuve que les Scandinaves sont désormais en confiance, après un démarrage aussi tardif qu’hésitant. Je n’ai pas peur des mots, cet album est le meilleur qu’ils aient jamais écrit. Et sa grandeur est tout, absolument tout, sauf une illusion. Maintenant que les « Masters Of Death » sont amputés de DISMEMBER, il y a un siège vacant. Au vu de cette sortie accomplie, EVOCATION se doit désormais d’y prétendre !
Ajouté : Mardi 04 Septembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Evocation Website Hits: 8308
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