NACHTMYSTIUM (usa) - Addicts: Black Meddle Pt II (2010)
Label : Century Media Records
Sortie du Scud : 8 juin 2010
Pays : Etats-Unis
Genre : Black Metal Psychédélique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 48 Mins
« Car la meilleure nouvelle de l’opus demeure en son titre : Assassins : Black Meddle Part I qui indirectement, laisse augurer pour notre plus grand bonheur, qu’il y’aura un sans doute un Assassins : Black Meddle Part II ». Cette citation, elle provient de ma review de NACHTMYSTIUM datée du 16 juillet 2008. Et l’objet de ce papier, c’est justement le fameux Black Meddle Part II, qui ne s’appelle pas Assassins mais Addicts. A peu de choses près, j’avais les numéros complémentaires du Super Jackpot. D’ailleurs, si vous avez besoin de conseils pour la prochaine grille de Loto, Magic Stef est là ! Mais revenons-en à nos moutons. NACHTMYSTIUM, c’est officiellement un groupe uni et soudé, toujours partant pour faire n’importe quoi avec son Black Metal. Officieusement, c’est un cerveau et un troupeau de moutons. Son leader, le charismatique et soyeux Blake Judd, est sur toutes les lèvres quand il s’agit d’évoquer l’histoire de cette formation intemporelle. Deux ans après Assassins, notre blondinette favorite revient donc avec Addicts qui vient clore l’épisode des Black Meddle alors qu’à l’heure où cette critique prend forme, NACHTMYSTIUM est déjà passé à autre chose avec son sixième album studio, Silencing Machine.
Un peu à l’image de SATYRICON, je crois dur comme fer que NACHTMYSTIUM est un groupe visionnaire qui, de fait, s’est attiré les foudres des puristes au travers d’albums aussi bizarroïdes qu’osés. Addicts ne déroge pas à la règle avec ce côté chien fou et avant-gardiste qu’on retrouve fréquemment dans leur Black Metal. Et le moins que je puisse dire, c’est que cette ragoutante mixture frôle le génie. Certains parlent de génie en entendant Hetfield prétendre qu’il est une table. Moi je dis que le vrai génie, c’est justement des gens comme Blake Judd qui arrivent à combiner Black Metal, Pop, New Wave Music, Rock N’ Roll, Neo-Psychedelia et Krautrock sans jamais paraître ridicule. Cette curieuse combinaison paraitrait proche de la science-fiction, si seulement ces Américains n’avaient pas le don de faire passer la pilule avec une exécution parfaite. De sa voix d’écorché vif, Judd vocifère, jure et vomit une bile acide comme l’Acid Rock qui nuance certaines compositions. Epique, planant et mélodique (« Ruined Life Continuum ») ou abrasif, rugueux et authentique (« High On Hate » et son blast old-school), Addicts porte bien son nom puisqu’on en devient vite dépendant. La faute à cette extraordinaire prouesse, qui est d’ouvrir son Black Metal à différents univers et d’y injecter des rythmiques vivaces, des atmosphères lunaires et à la surprise général, beaucoup d’amour et de douceur. Les amateurs de Black du vieux de la vieille comme mon estimé collègue Nekkro, grand friand de Metal noir, seront probablement désorientés par ces vibrations psychédéliques et tourbillonnantes qui mettent en scène des guitares faites de sang coagulé et de plastique accompagnées de patterns de batterie entre Terre et Mer, entre Pop guimauve et Black brutal. S’il y a très clairement un côté easy-listening qui se dégage de ces quelques compositions, chose d’autant plus dérangeante pour du Black, on ne peut que se réjouir d’avoir à traiter avec une œuvre complexe, variée et jouissive. On comprend dès les premières secondes que cet opus sera différent, alors qu’il côtoie WINTERFYLLETH, BLUT AUS NORD et TOMBS à la Fnac locale. Il est d’autant plus rare d’avoir ce type de production entre les mains car à l’inverse de formations comme LEVIATHAN, NACHTMYSTIUM évolue dans un monde parallèle sans jamais prendre l’auditeur pour un jambon en intellectualisant sa musique à l’extrême. Blake Judd a fait le choix d’élargir encore un peu plus ses horizons et touche désormais du bout des doigts des univers qui semblaient incompatibles avec le Black Metal, à savoir la musique industrielle (aucun rapport avec BLACKLODGE) ou le Post-Rock.
Je crois que définitivement, il n’y a pas de mots assez précis pour définir avec une parfaite exactitude l’état extatique dans lequel nous plonge Addicts. Je suis de loin très hostile à la consommation de stupéfiants sous ses formes les plus variées, mais je suis persuadé qu’aucun flic véreux et bas du képi ne saura jamais me mettre hors d’état de rêver en écoutant NACHTMYSTIUM, ni qu’aucune cure ne saurait me désintoxiquer de la douce toxine qu’est cet album. C’est plus que poignant. C’est viscéral.
Ajouté : Lundi 03 Septembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Nachtmystium Website Hits: 8182
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