KRYPTOS (in) - The Coils Of Apollyon (2012)
Label : AFM Records
Sortie du Scud : 28 septembre 2012
Pays : Inde
Genre : Heavy Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 48 Mins
Néo machin, Post truc, Symphonico bidule, on avait presque fini par oublier pourquoi on était là. Parce qu’avant toutes ces appellations qui embrouillent plus qu’autre chose, nous avions un vecteur commun, une passion partagée, depuis des années, beaucoup pour certains, dont moi.
Et je suis le premier fautif d’ailleurs. Je suis le premier à avouer que parfois, j’ai la mémoire courte.
Mon amour du Metal n’est pas né avec KORN, NEUROSIS, DILLINGER ESCAPE PLAN ou FAITH NO MORE, non, loin de là.
Il est né au début des années 80, avec des groupes qui ont su me convertir au culte de la sueur, des décibels, et de l’énergie débridée.
IRON MAIDEN, SAXON, DIO, des icônes, des idoles, toujours d’actualité pour certains. DEF LEPPARD, AC/DC, j’en passe et des plus obscurs.
Oui, c’est bien ça. C’est pour ça que nous sommes tous là. Nous avons tous en tête ces premiers frissons ressentis en écoutant ces guitares tranchantes, ces mélodies bizarres, ces batteries de l’enfer. Si nous formons une grande famille aujourd’hui, c’est à cause de quelques poilus bien décidés à faire plus de bruit que la moyenne. Alors peu importe que vous soyez fans de Néo, de Progressif, de Death ou quoique ce soit, tout a déjà été dit. Il n’y a qu’un seul concept à assimiler, la matrice de laquelle sont nés tous les courants.
Le Heavy Metal. Voilà, c’est dit. Inutile de tourner autour du pot.
Le Metal, c’est Européen, à coup sur. Mais c’est aussi international maintenant, et il serait malvenu de considérer que certaines nations sont à mépriser pour la faiblesse de leur contribution ou leur exotisme mal placé.
Tu ne comprends pas ce que je veux dire mon frère ? C’est normal, mais d’Inde viendra la réponse à tes questions. Car en seulement neuf titres, KRYPTOS m’a rappelé pourquoi en 2012 j’écoute toujours du Metal. Parce que c’est puissant, fatal, énergique et létal. Et que parfois, la simplicité et la révérence sont deux valeurs essentielles.
La preuve par neuf avec The Coils Of Apollyon.
KRYPTOS, ce sont quatre héritiers de la tradition. Et qui se posent en tant que tel. Du Heavy, ils en jouent, c’est indéniable, avec cette petite touche Thrash qui les rend irrésistibles. Ce sont les fils d’IRON MAIDEN, de JUDAS PRIEST, d’ANNIHILATOR, d’ICED EARTH, et tant d’autres. Les riffs d’acier, les harmonies séduisantes, la solidité, le plomb, ils les manient à merveille. Un changement dans la continuité. La pérennisation d’un savoir faire ancestral.
Ils ont beaucoup écouté les piliers, et connaissent les tables de loi par cœur. Ils ne révolutionneront rien, mais ils s’en moquent. Ils veulent juste continuer à jouer cette musique qui nous fait frémir, qui nous fait suer par tous les pores.
Ils ont les mélodies et les digressions progressives à la tierce de Harris & co. Ils ont le riff affûté et précis de Tipton et Downing. L’arrogance crasse et violente de Jeff Waters. Et les compos alambiquées teintées de Thrash de Jon Schaffer.
De l’ouverture imparable « The Mask Of Anubis », jusqu’à l’outro acoustique « The Isle Of Voices », tout n’est que classiques, envolées lyriques, et breaks pesants.
Et si l’on excepte la voix très hargneuse et étouffée de Nolan Lewis, qui le rapproche d’un Kelly Shaeffer d’ATHEIST, le reste est traditionnel, mais pas passéiste.
Le morceau éponyme, réussite totale, nous replonge dans les années 80 avec ses contretemps amenant des passages Heavy mid tempo du meilleur effet. Le long et épique « Vision Of Dis » passe en revue tout le savoir faire de musiciens qui ont bien retenu la leçon des constructions à tiroirs de Steve Harris. L’intro atomique de « Eternal Crimson Spires » est une leçon de maîtrise à elle toute seule. Quant au passage central écrasant de « Starfall », c’est quasiment un cas d’école.
Et les exemples comme ça sont légion sur cet album.
Qu’il est bon de se souvenir parfois, et de retrouver son adolescence fiévreuse et pourtant innocente le temps d’un disque parfait. Car The Coils Of Apollyon apporte la preuve qu’il est possible en 2012 de proposer un LP classique sans passer pour un rétrograde borné.
Des riffs inspirés, des soli travaillés, des rythmiques carrées, il n’en faut parfois pas plus pour être satisfait. Comme nous l’étions il y a trente ans.
Et KRYPTOS m’a fait comprendre cet après midi, que même si j’ai quarante ans, ça n’est pas grave. Car grâce à des groupes comme eux, j’ai l’impression d’en avoir toujours quinze.
Et ça fait un bien fou.
Ajouté : Mercredi 22 Août 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Kryptos Website Hits: 8404
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