BURY TOMORROW (uk) - The Union Of Crowns (2012)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 13 juillet 2012
Pays : Angleterre
Genre : Metalcore mélodique
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 55 Mins
Le parcours de BURY TOMORROW est tout à fait typique. Non, je ne confonds pas avec atypique. Formation en 2006, premier EP, premier label, premier album, puis deuxième EP, deuxième label et grosses tournées avec les ATTACK ATTACK, BRING ME THE HORIZON, ASKING ALEXANDRIA, les anglais ont vraisemblablement emprunté le chemin le plus facile d’accès pour arriver dans les bureaux de Nuclear Blast et proposer ainsi leur second full-lenght, The Union Of Crowns. Une ascension aussi fulgurante, c’est évidement tout à leur honneur, contrairement à l’orientation prise récemment par leur écurie. Entre TASTERS, TEXAS IN JULY, WE CAME AS ROMANS et LIKE MOTHS TO FLAMES, on se demande un peu à quoi joue le label qui avait jadis le mérite de faire jaillir le meilleur de groupes tels que DIMMU BORGIR, HYPOCRISY, IN FLAMES ou NIGHTWISH. Un virage résolument Metalcore qui n’est pas du goût de tous mais qui a le mérite d’offrir davantage de visibilité à des artistes pour le moins valeureux. BURY TOMORROW, a n’en pas douter, en fait partie.
Avec ce nouvel opus, qui succède au Portraits de 2009, les Anglais font ce qu’ils savent faire de mieux, à savoir un Metalcore basique, rehaussé de mélodies larmoyantes et de tout un tas d’artifices qui feront à coup sûr chavirer les petits cœurs d’artichauts. « Redeemer » débarque et dégueule immédiatement ses riffs sautillants, qui ont un arrière goût de crustacés, si vous voyez à quoi je fais référence. Pour autant, ce n’est pas fondamentalement mauvais. C’est même plutôt harmonieux. Par chance, BURY TOMORROW dispose d’un vocaliste au grain clair assez agréable et aux grognements pas moins délicieux. Et quand on sait à quel point il est difficile de tirer son épingle du jeu, ce n’est pas du luxe d’avoir un chanteur qui se démarque un peu des autres. Il fallait bien ça, car s’il fallait compter sur les musiciens pour nous balancer du scoop et du buzz, on y serait encore. Indéniablement, la fougue de ces jeunes talents apporte un vent de fraicheur qu’il faut prendre en compte quoi qu’il arrive. Mais se rendent-ils seulement compte que leurs riffs syncopés sont le calque de ceux d’ASKING ALEXANDRIA ? Que les nuances de Post-Hardcore et les petites pauses pleines de zénitude, WE CAME AS ROMANS y avait déjà pensé avant ? L’important n’est pas de savoir qui est arrivé le premier sur le marché de la facilité. L’important c’est de considérer qu’en 2012, BURY TOMORROW balance un album qui ressemble à s’y méprendre à d’autres, sortis il y a déjà quelques années. Notamment To Plant A Seed pour ne pas le citer. Où est le progrès ? Où est l’intérêt ? D’entendre une fois encore ces structures bancales qui reposent sur une production terrifiante de synthétisme et qui se cassent la gueule dix fois par morceaux ? Ce qui était encore il y a quelques années un courant musical structuré et bon enfant est devenu une course à l’échalote absolument lamentable. Et BURY TOMORROW, avec ses 14 morceaux et ses 55 minutes de Metalcore mélodique met à rude épreuve les systèmes nerveux. C’est plat, sans aucun dynamisme. Ont-ils toujours foi en leur musique ? Surement. Mais pourquoi prouvent-ils l’inverse ? Je ne retiendrais de The Union Of Crowns que son incroyable superficialité, qui donne un coup de grâce fatal aux plus grands espoirs placés dans une scène que je suis avec assiduité depuis maintenant plusieurs années. Ce disque n’est pas mauvais, et c’est peut-être le plus dur à avaler. De par sa simplicité, son côté Pop assumé, il achèvera de rendre bon nombre de personnes hermétiques ou indifférentes au style. Cruel.
Cette erreur de débutant qui pourrait avoir de tragiques conséquences pour certains est, de mon côté, la goutte d’eau qui va faire déborder le vase. Je n’avais jamais vraiment réalisé à quel point il était désolant d’avoir à traiter avec une armée de clones. J’arrivais encore à trouver dans chacun d’eux un rayon de soleil, même parfois capilotracté. Mais avec BURY TOMORROW, l’honnêteté intellectuelle est obligée de primer sur les gouts personnels. Il n’y a aucune issue à cette impasse musicale, aucune échappatoire à la médiocrité. The Union Of Crowns repousse une dernière fois les limites. Et ce n’est pas un compliment.
Ajouté : Mercredi 18 Juillet 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Bury Tomorrow Website Hits: 8226
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