FEAR FACTORY (usa) - The Industrialist (2012)
Label : AFM Records
Sortie du Scud : 1er juin 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Cyber Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 57 Mins
Extrait du livret accompagnant l'album : « FEAR FACTORY are essentially : Burton C. Bell (...) Dino Cazares ». Un « essentially » qui en dit long sur les turpitudes juridico-engueulatoires qui plombent le groupe depuis plus de 10 ans. Car au moment de choisir entre son binôme basse-batterie historique et les transfuges de STRAPPING YOUNG LAD, les directeurs de l'Usine ont choisi... de ne pas choisir! Pourquoi s'embarrasser d'ouvriers quand on peut faire tourner l'usine avec des machines? C'est cet album là qu'il aurait fallu baptiser Mechanize ! Etonnant de voir que Burton C. Bell pratique ce qu'il dénonce dans ses propres textes... Sa carrière musicale achevée, il pourra toujours se reconvertir dans la politique !
2012 devait être l'année du retour au premier plan de FEAR FACTORY, le groupe ayant quelque peu manqué son retour en fanfare avec l'album sus-nommé. Amputé de sa cheville ouvrière et échoué sur un label où se côtoient quelques vieilles gloires sur le retour (tiens, MINISTRY est là aussi) et des brouettes de jeunes opportunistes hallucinants de médiocrité, on voit mal comment il pourrait réaliser ce tour de force. Heureusement, Rhys Fulber a échappé au plan social et l'on peut toujours compter sur lui pour habiller les riffs de Dino avec de la haute-couture cybernétique. Du coup, c'est sans surprise qu'on retrouve le son caractéristique du groupe. L'absence d'un vrai batteur se fait quelque peu sentir, même si un réel travail semble avoir été fait pour conserver le jeu complexe et martelé des précédents albums sur une batterie programmée. Fulber en a même profité pour retrouver le son de batterie-marteau-piqueur de Demanufacture. Cette volonté de se raccrocher aux heures de gloire semble d'ailleurs avoir présidé à la conception de tout l'album, qui sonne vraiment comme un Demanufacture 2. Zéro prise de risque, juste la volonté de faire plaisir aux anciens fans qui, eux aussi, vieillissent. Il est désormais clair qu'on ne pourra plus espérer la moindre innovation de la part de FEAR FACTORY. Guère surprenant de la part d'un groupe qui nous ressert la même pochette depuis 4 albums. Alors savourons sans trop réfléchir cette nouvelle livraison qui devrait permettre d'intégrer 2 ou 3 titres supplémentaires à la hit-list du groupe.,, Enfin plutôt 2 que 3 : « Recharger », deuxième piste de l'album,,, comme le « Self Bias Resistor » de Demanufacture dont il s'inspire fortement ; mais aussi le très sombre et très Indus « God Eater », rythmé par une étrange basse synthétique et des choeurs fantomatiques nous rappelant avec classe que l'Usine sait encore faire peur. Le reste ne démérite pas, loin de là, mais se révèle un peu trop convenu pour captiver après une dizaine d'albums du même tonneau. Et puis il y a toujours ce problème de remplissage, particulièrement sensible depuis Transgression : incapables de pondre la dizaine de titres réglementaire, Dino et sa demi-bande meublent comme ils peuvent la fin d'album, un morceau artificiellement coupé en deux (recette inaugurée avec Mechanize et ré-utilisée ici), et une outro atmosphérique interminable (« Human Augmentation » ou comment rajouter 9 minutes à un album trop court).
Après ça, inutile de préciser que les deux titres bonus de l'édition digipack puent les fonds de tiroirs à plein nez : un titre atrocement remixé (pourquoi ne pas avoir inclus l'original ?) et une démo à peine retravaillée dont le côté roots et minimaliste, rappelant les vieux TREPONEM PAL et autres pionniers du Metal industriel, résonne comme un triste aveu : le futur, c'était mieux avant.
Ajouté : Mercredi 27 Juin 2012 Chroniqueur : Cyco_Nico Score : Lien en relation: Fear Factory Website Hits: 7666
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