BETRAYED HEAVEN (FRA) - Alex (Oct-2012)
Puisqu’il vous faut des étiquettes pour être heureux, autant faire les choses vite et bien. BETRAYED HEAVEN est un tout nouveau groupe de Deathcore venu de la région nantaise, un nouveau boxeur dans la catégorie « poids plume ». Et puisque ce spécimen est très rare, Metal-Impact a voulu en savoir un peu plus sur le projet, la perception de ce style musical par ses propres acteurs, l’avenir qu’une telle formation, qui va forcément se heurter à des esprits obtus, pourrait avoir au cœur de la scène française. Avec une sympathie non-négociable, c’est Alex, bassiste de la meute, qui s’est prêté au jeu des questions et réponses. Que vous soyez fans de Bob l’Eponge ou de BORN OF OSIRIS, ce groupe est fait pour vous. Entretien.
Line-up : Nico (chant), Ben (guitare), Johan (guitare), Alex (basse), Victor (batterie)
Discographie : Inner Bleeding (EP - 2012)
Metal-Impact. Salut les gars ! Je suis Stef pour le webzine Metal-Impact. Avant de démarrer, comment allez-vous ? Quelle est l’actualité en ce moment pour BETRAYED HEAVEN ?
Alex. Salut Stef ! De notre coté, ça va pas trop mal, après une légère interruption "vacances", on a repris le boulot comme tout le monde, que ça soit niveau BETRAYED HEAVEN ou professionnel. En ce qui concerne les actualités du groupe, on a accueilli il y a maintenant 1 mois un nouveau guitariste suite au départ de Benjamin pour raison professionnelle. La coïncidence veut qu'il s'appelle lui aussi Benjamin.
MI. Votre premier EP, Inner Bleeding est sorti il y a maintenant huit mois. De quelle nature ont été les retours concernant votre travail ? J’ai cru comprendre que les webzines spécialisés du type Total Deathcore ont été plutôt enthousiastes…
Alex. Globalement, les retours ont été plutôt positifs et encourageants, du moins pour le moment. Que ça soit les webzines ou les simples auditeurs, qui ont été étonnement assez nombreux dès le début, on nous a encouragé, ce qui comme chaque musiciens sait, est primordial pour la confiance dans un projet de groupe.
MI. Avec le recul, comment jugez-vous cet EP ? Etes-vous satisfaits de son contenu pour un début ?
Alex. Que ça soit au moment de la sortie d'Inner Bleeding ou maintenant, le discours reste le même. A l'origine, l'EP est juste un moyen efficace d'avoir une bonne cohésion de groupe. Donc il n'y avait pas besoin de faire compliqué. Il fallait juste que ça soit simple pour nous et à la fois efficace pour un public. Ce que je peux dire au bout de huit mois, c'est qu'en effet, pour un début, c'est plutôt pas mal !
MI. Vous avez fait le choix d’évoluer dans un style décrié qui est le Deathcore. Quels sont les arguments d’Inner Bleeding qui pourraient convaincre un public hostile ?
Alex. Dans un premier temps, on se dit faire du Deathcore car il faut coller une étiquette, mais nous ne saurions vraiment dire si c'est ce que nous faisons. Ensuite, je crois que le Deathcore est critiqué de la même façon qu'une personne, non ouverte, critiquerait le Metal. Inner Bleeding ne peut pas, à lui seul, convaincre un public hostile. Une oreille fermée et pleine de préjugés ne s'ouvrira jamais. Cependant, il faut savoir que notre ancien groupe, DROWS, était un genre de "Death / Black progressif" et que, bien évidemment, ça laisse des traces. Ecoutez-bien et vous trouverez des traces de sonorités Black par ci, des riffs Thrash par-là… Par contre pas de Glam, on n’est pas vraiment fans (rires).
MI. Pourquoi avoir fait le choix de mettre un terme à DROWS et de créer BETRAYED HEAVEN dans la foulée ?
Alex. DROWS s'est arrêté suite au départ de deux des trois membres fondateurs du groupe, dont l'un était le principal compositeur. Il aurait été très difficile de garder la même ligne directrice sans ces deux membres. Donc avec les quatre qui restaient, Ben, Victor, Nico et moi-même, nous avons décidé de suivre le même style que notre groupe préféré commun : BORN OF OSIRIS. Bien sûr, influence non-perceptible dans Inner Bleeding, mais comme je l'ai dit précédemment, il fallait faire simple et efficace pour débuter avec le nouveau membre qu'était Johan, alias RP.
MI. Le groupe a été formé à la fin de l’année 2011 et cet EP est sorti en février 2012. Avez-vous boosté la composition de vos titres ou étaient-ils déjà plus ou moins écrits d’avance ?
Alex. Il faut savoir que chaque morceau de l' EP n'a pas pris plus de 2 ou 3 jours de composition, donc la démo était composée en très peu de temps. Après, il fallait juste être prêt pour de l'enregistrement studio. La rapidité de la sortie de l'EP était seulement due à notre envie de trouver des concerts et nous savions que sans maquette, ça serait très difficile. Et même avec, ça reste très compliqué…
MI. Comment se déroule la composition au sein du groupe et quels sont vos axes de travail ? Y a-t-il l’un ou l’autre détail auquel vous portez une attention toute particulière ?
Alex. Au niveau de la composition, nous sommes très structurés. Dans l'EP, deux morceaux ont été composés par Nico, notre chanteur et j’ai fait tout le reste. Dans l'album, tous les morceaux sont composés par moi-même. L'outil de travail numéro un est le logiciel Guitar Pro, celui qui compose, fait tout le morceau en partitions, ce qui nous fait une base de travail. Ensuite, en répétitions, chacun voit pour améliorer sa partie ou donner des ajustements qui pourraient être plus cohérents. Concernant l'inspiration, je dirais qu'elle vient avec ce que la vie nous donne : l’exemple le plus simple serait une séparation douloureuse et on obtient une chanson qui s'appelle « God's Slut » (rires).
MI. On trouve dans votre musique de nombreux arrangements, particulièrement des arrangements électroniques. Qu’avez-vous à répondre à ceux qui vont forcément dire que vous suivez le mouvement ?
Alex. A ceux qui diraient qu'on suit le mouvement, je répondrais que si la mode était à la musette et à Yvette Horner, on ne mettrait pas pour autant de l'accordéon dans notre musique (rires). Plus sérieusement, nos arrangements sont toujours faits pour s'accorder avec nos morceaux. Dans « Upside Down », qui est un appel à foutre littéralement et franchement le bordel, on ne pouvait rien mettre d'autre que de l'Electro.
MI. Un mot sur cette reprise délirante du générique de Bob l’Eponge qui vient clore votre EP. Pourquoi avoir fait ce choix ? Et si vous étiez chacun un personnage de la série, qui seriez-vous et pourquoi (rires) ?
Alex. Pour être tout à fait franc, il n'y a qu'un seul et je dis bien un seul membre fan de Bob l'Eponge et c'est Nico, notre chanteur. Un jour, il est venu avec les partitions de la reprise qu'il avait fait du générique et on s'est bien marrés à la faire, donc on a choisi de la mettre à la fin de l'EP pour partager un grand moment de délire avec chaque personne qui l'écouterait. Après, dire qui dans le groupe incarnerait tel ou tel personnage, je ne pourrais pas vraiment me prononcer, je ne connais que le visage niais de Bob…
MI. Quelles sont vos influences musicales et quel groupe symbolise pour vous l’idéal en matière de Deathcore ?
Alex. Nos principales influences musicales sont AFTER THE BURIAL, BORN OF OSIRIS, ALL SHALL PERISH, WITHIN THE RUINS, mais ça ne nous empêche pas d'écouter de tout. Je dirais que notre idéal à tous en matière de musique serait BORN OF OSIRIS. Après la vraie question est, est-ce que BORN OF OSIRIS est un groupe de Deathcore ?
MI. L’explosion soudaine et méritée d’un groupe comme BETRAYING THE MARTYRS vous donne t’elle de l’espoir pour votre propre carrière ? Un avis sur ce groupe ?
Alex. Il est vrai que le succès de BETRAYING THE MARTYRS montre qu'il n'y a pas que les Américains qui réussissent à percer dans le monde du Metal, mais il ne faut pas trop se faire d'illusions, il y a peu d'élus. Pour le moment, la seule chose qui nous importe, c'est de toucher un maximum de gens avec notre musique et qu'on puisse avoir un retour lors des concerts. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle est gratuite. Après, s'il y a un avis à donner sur BETRAYING THE MARTYRS, c'est que c'était mieux à l'époque de leur EP et qu'ils utilisent peut-être un peu trop le chant clair à notre gout, mais après, ça dépend de chacun…
MI. Vous êtes basés à Nantes, à une trentaine de bornes de Clisson qui accueille chaque année le Hellfest. En tant que locaux, quel est votre avis sur ce festival et ses retombées pour la région ?
Alex. Le Hellfest, pour chaque métalleux de la région, est une réelle opportunité de pouvoir voir les groupes qui ne passent souvent qu'à Paris ou pas du tout en France. Et c'est la meilleure occasion de rencontrer des gens venant de partout, de partager une passion commune. Ce festival est un monument sacré. Après, on pourrait s'attendre à ce que grâce à ce festival, il soit facile de trouver des dates Metal dans la région, mais mis à part un ou deux petits bars à Nantes difficiles d'accès pour des groupes naissants, il n'y a pas grand-chose. Dommage…
MI. Avez-vous participé à l’édition 2012 ? Si oui, quelles ont été vos claques ou vos déceptions ?
Alex. Avec une affiche comme celle de l'édition 2012, il était impossible de ne pas y aller ! Les grosses claques de cette édition ont été: EMMURE, ALL SHALL PERISH, UNEARTH, AS THEY BURN, HEAVEN SHALL BURN, MACHINE HEAD, LAMB OF GOD. Côté déceptions, il n'y en a eu qu'une ou deux : TRIVIUM et peut-être AUGUST BURNS RED.
MI. Un premier album semble être à l’ordre du jour. Avez-vous déjà une période de sortie en tête et à quoi peut-on s’attendre ? Y’aura-t-il d’autres reprises loufoques de génériques TV (rires) ?
Alex. Au début, on pensait qu'on pourrait sortir l'album vers janvier-février 2013, mais en définitive, il serait plus probable que ça soit pour mars-avril, sauf si on avance vite. Mais il y aura beaucoup de nouveautés sur cette fin d'année 2012 : on refait tout à neuf et on vous présentera l'idée du nouvel album avec une petite surprise. Sur la question de ce à quoi on peut s'attendre… Cet album n'aura absolument rien à voir avec Inner Bleeding. On a essayé de se hisser assez proche de nos groupes de référence que sont ALL SHALL PERISH et BORN OF OSIRIS tout en donnant de notre personnalité. Cependant, pas de reprises de générique cette fois-ci, bien qu'on ait eu plusieurs idées débiles.
MI. J’ai cru lire que vous étiez à la recherche d’ambassadeurs pour promouvoir ce premier album. En quoi consiste exactement cette démarche ?
Alex. L'idée serait de trouver des gens à divers endroit, à qui on enverrait un carton de CD pour qu'ils les distribuent où ils peuvent avec à la clé un contact régulier avec le groupe et sans doute des articles, offerts, de la série de tee-shirts qu'on lancera. En gros, c'est un rôle de distributeur qu'on attend, sauf que les CD ne seront pas payants.
MI. Noël approche doucement, avez-vous déjà quelques idées pour votre liste (rires) ? Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?
Alex. Mis à part le dernier Assassin's Creed sur PS3… je ne vois pas (rires). Je crois qu'on peut nous souhaiter de réussir ce qu'on entreprend et j'espère que les gens apprécieront notre album.
MI. Merci messieurs de nous avoir accordé un peu de votre temps. Au nom de l’équipe de Metal-Impact, je vous souhaite une bonne continuation et une carrière qui puisse décoller. Enfin ça, ça ne tient qu’à vous. Les derniers mots sont pour vous. Merci !
Alex. Merci à vous ! Il ne faut pas oublier que sans des webzines comme vous, les petits groupes n’auraient pas la chance de monter. Bonne continuation à vous aussi. Et pour tous ceux qui liront ça, venez discuter avec nous sur notre page Facebook !
Ajouté : Vendredi 08 Mars 2013 Intervieweur : Stef. Lien en relation: Betrayed Heaven Website Hits: 14118
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