GEHENNA (no) - Adimiron Black (1998)
Label : Moonfog Productions
Sortie du Scud : 1998
Pays : Norvège
Genre : Heavy Black Death Metal
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 36 Mins
La Norvège. Ses Vikings. Ses fjords. Ses jolies blondes. Et sa horde de groupes de Black Metal tout aussi mythique que déjantés.
Géhenna. La Géhenne. Le Gué de Hinnom. Immense dépotoir établi dans la Jérusalem antique, emplacement malsain où les feux régnaient en maître, lieu de gisement de cadavres et de sacrifice d’enfants. En somme, l’endroit où l’on se trouvait si on n’était pas en odeur de sainteté. C’est sûrement ce qui a dû taper dans l’œil de Sanrabb, Dolgar et Sir Vereda quand ils fondèrent GEHENNA en 1993. Originaire de Stavanger, Le combo profite d’une histoire riche jalonnée par cinq albums studios et trois EP ce qui en fait un groupe historique de Black Metal norvégien certes moins connu que ses illustres collègues MAYHEM, SATYRICON ou IMMORTAL mais qui jouissent d’un succès d’estime et critique non négligeable.
Formation ayant beaucoup progressée et évoluée au fil de sa carrière, le combo norvégien s’est réellement trouvé son style à partir de 1998 avec ce Adimiron Black.
Il s’agit assurément de l’album du changement aussi bien musical que promotionnel. Ce fut à cette époque que les norvégiens quittèrent les anglais de Cacophonous Records pour signer chez leur confrère nordique Moonfog Productions (label de Satyr de SATYRICON), gage d’une qualité sonore élevée.
En conséquence, le style tranche radicalement avec ses prédécesseurs tant au niveau de l’artwork que sur le contenu musical : plus radical, plus agressif, moins raffiné et moins ambiance Dark Metal, GEHENNA impose et s’impose une autre ligne de conduite en se renouvelant et en proposant un aspect plus direct et démolisseur. Piochant dans leurs réminiscences Death et Heavy, ce troisième opus écrit un nouveau chapitre de l’histoire de GEHENNA.
Cela se traduit notamment par des morceaux où les nappes de clavier ne prennent pas le pas et restent discrètes tout en apportant une touche mélodique à point à ces mêmes compositions. Entouré et protégé par des plans de batterie fracassants et des lignes de basse chaudement apprêtées, des riffs de guitares acérés, il se dégage de l’ensemble une cohérence mélodique remarquable.
Produit par GEHENNA et Terje Refnes, une référence dans le Black Metal Norvégien et enregistré au Soundsuite Studios, l’opus offre sept titres de grande qualité à commencer par «The Killing Kind», titre d’ouverture où on retrouve dans les passages survoltés et frénétiques des blast beats une touche à la DISSECTION. Une mise en bouche savoureuse qui n’est pas prête de s’arrêter avec «Deadlights», titre à la symphonie intelligente superbement orchestrée.
Le morceau éponyme, «Adimiron Black» rappelle quant à lui les racines du groupe en proposant un Black rageur et mâtiné d’ambiances plus atmosphériques. Ca cogne dur, çà envoie du bois. Autant d’expressions triviales qui ne suffisent pas à traduire la puissance qui se dégage des morceaux. «Seeds of Man’s Destruction» confirme cette assertion. En effet, GEHENNA ne lésine pas sur l’aspect gargantuesque d’un point de vue sonore. Avec «Devil’s Work», GEHENNA signe un titres Mid tempo à l’ambiance tombale et automnale qui cadre à la perfection avec les ambiances précédentes. «Slowly Being Poisoned» se détache quant à lui du reste en envoyant une rafale énergique, oppressante et empoisonnante.
Le dernier titre, «Eater of The Dead», s’inscrit dans un Black Metal «familial» des plus traditionnels avec en guise de final un Thrash jubilatoire et son solo infernal.
La force de GEHENNA est de se fonder sur des bases Black solides pour ensuite ajouter sa touche personnelle et ainsi proposer un style unique. Il devient de plus en plus évident que les Norvégiens en 1998 se démarquaient sensiblement du reste. Adimiron Black est un album qui se conjugue aussi bien au passé qu’au présent et au futur. Pas une ride n’est venue ternir un album vieux de 14 ans. Un très bon album de la fin des années 90.
A redécouvrir, encore et toujours. Intemporel.
Ajouté : Vendredi 22 Juin 2012 Chroniqueur : Loki Score : Hits: 7746
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