GUN (uk) - Dante Gizzi et Giuliano "Jools" Gizzi (Sept-2012)
GUN, un nom qui ne vous évoque surement rien ou presque, seuls peut-être quelques grognards issus du siècle dernier se souviennent de cette formation unique qui explosa littéralement les neurones de nombreux métalleux à l’aube des années 90! Pourtant, nos vétérans auraient pu faire partie de l’élite du Rock et devenir un nom incontournable de la scène internationale. Ils étaient incontestablement de la race des seigneurs, de ceux qui galvanisent des stades entiers et font frémir toutes les demoiselles qui ne peuvent que hurler de plaisir en les voyant fouler les planches. Mais malheureusement, le destin en a décidé autrement et le rêve s’est transformé en cauchemar. Issus de Glasgow en Ecosse, le combo s’est formé en 1987 alors que le Hard Rock anglais et américain explosait littéralement au niveau mondial et dominait les stades. Très vite, les bougres signaient sur une major et s’imposaient avec l’album Taking On The World qui, d’emblé, leur permettait d’ouvrir pour les ROLLING STONES sur le Urban Jungle Tour en 1990. De quoi en faire rêver plus d’un. Et comme si cela ne suffisait pas, nos écossais s’offraient aussi le luxe de tourner avec BON JOVI et DEF LEPPARD. Un feu d’artifice qui leur ouvre un boulevard vers les charts. La deuxième galette, Gallus, s’avère de bonne qualité mais ne confirme pas tous les espoirs qu’avaient suscités le gang mais leur permet de maintenir le navire à flot. Malgré des difficultés internes, le guitariste et le batteur abandonnent le vaisseau juste avant la sortie de Swagger. La galette est un énorme succès et prouve que le combo n’est pas mort et sait encore faire parler la poudre. Le single « Word Up », une reprise de SIMPLE MIND, se hisse à la dixième place des Hits en Angleterre et est élu par MTV comme la meilleure reprise de l’année 1992. GUN est à son zénith et rien ne semble plus pouvoir les arrêter dans leur course effrénée vers le succès. Il faut dire que l’opus est gorgé de pépites accrocheuses qui font le bonheur de tous les programmateurs. Pourtant, alors que tout semble leur sourire, les GUN décident alors de faire un break de trois ans pour une raison qui demeure ancrée dans les méandres secrets du business et qui s’avérera totalement suicidaire. Le retour s’avère des plus difficiles pour nos écossais, d’autant plus que nos lascars, pour des raisons obscures, ont aussi décidé de changer de nom: GUN se transformant en G.U.N. pour la circonstance. Une décision étrange qui se soldera par une incompréhension totale des fans qui commenceront à bouder nos rockers. Les changements incessants de musiciens les ont, de plus, fragilisés et le nouvel opus « 0141 632 6326 », produit par Andrew Farriss le clavier d’INXS est loin de faire l’unanimité et s’avère catastrophique en terme de vente. Un échec dont les GUN ne se remettront jamais et qui provoque le split définitif en 1997. Il faudra alors attendre de longues années avant d’avoir des nouvelles des petits gars de Glasgow. C’est en 2008 que le monstre se réveille et donne enfin de ses nouvelles suite à une récompense qui les a élus meilleur groupe live écossais de l’année. De quoi vous regonfler à bloc. L’occasion était trop belle et nos garçons en profitent pour enregistrer un EP, Popkiller. Ils partent en tournée en special guest de LYNYRD SKYNYRD sur leurs dates anglaises. La machine infernale était lancée sans que rien ne puisse les arrêter, même pas le départ du chanteur Toby Jepson, le remplaçant de Mark Ranckin, qui décide de jeter l’éponge après quelques années de bons et loyaux services. Cette fois-ci, la solution est radicale, c’est Dante Gizzi qui abandonne la basse pour passer au chant. Quelle idée lumineuse! Avec un line-up enfin stable, les bougres en profitent pour travailler sur de nouveaux titres et quelques mois plus tard, Break The Silence arrive dans les bacs pour notre plus grand bonheur! Car la galette est une réussite et s’avère être dans la lignée de Swagger , une forme de retour aux sources qui ne peut qu’enchanter tous les hussards qui les suivent depuis le début. Pour couronner le tout, les GUN partent en tournée européenne avec THE CULT. De quoi réjouir tout le monde. C’est à la veille de leur concert parisien au Bataclan que Metal Impact a pu rencontrer les GUN. Les deux frères Gizzi, dans une forme éblouissante, ont bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses pour notre plus grand plaisir! Une discussion des plus sympathiques avec deux musiciens de talents qui manifestement étaient heureux d’être à Panam pour papoter et tout nous révéler sur leur nouvel opus et sur bien d’autres sujets! Avec en prime un mini show acoustique comme hors d’œuvre, MI était dans des conditions idéales pour en savoir un peu plus sur ce grand retour! Magnéto Dizzi’s brother connection !
Line-up : Dante Gizzi (chant), Giuliano "Jools" Gizzi (Guitare), Johnny McGlynn (Guitare), Derek Brown (basse), Paul McManus (batterie)
Discographie : Taking On The World (1989), Gallus (1992), Swagger (1994), 0141 632 6326 (1997), The Collection (2003), The River Session (2005), Popkiller EP (2009), Break The Silence (2012)
Metal-Impact. Bonjour, tout d’abord merci pour cette version acoustique de « No Sustitute » !
Dante Gizzi. Merci beaucoup, tu as aimé ?
MI. Oui, beaucoup c’est un très bon morceau qui t’accroche tout de suite !
Dante. Cela fait plaisir de savoir que tu as apprécié notre version acoustique.
MI. Justement, Dante peux-tu me raconter cette histoire étrange qui t’a inspirée pour votre premier single « No Substitute » ?
Dante. [Rires] ... Oui, c’est une drôle d’histoire. Tout a commencé un samedi matin alors que j’étais chez moi. Il devait être 10h30 du matin et j’ai regardé à travers la fenêtre sans raison particulière et j’ai vu une fille totalement nue qui courait dans la rue. Il y avait ma fille à mes cotés et tout d’un coup, cette femme qui passe en tenue d'Ève. J’ai trouvé ce spectacle totalement irréel. Elle était très belle et tout de suite j’ai pensé qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond, je me suis demandé pourquoi elle faisait cela ? Qu’est ce qui pouvait la pousser à agir comme ça ? Est-ce qu’elle faisait son jogging ? [Rires] ... Est-ce qu’elle allait travailler ? Toutes sortes de possibilités étaient envisageables. La question c’était pourquoi ne portait elle pas de vêtements? C’est de toutes ces interrogations qu’est partie l’idée d’écrire une chanson que j’ai appelée « No Substitute » par la suite. Je me suis posé la question pourquoi faisait-elle cela, qu’est ce qui avait pu lui arriver pour qu’elle en arrive à de telles extrémités ? Ou bien faisait elle de la provocation? Tout était envisageable, on pouvait penser qu’elle avait été retenue de force et était restée enfermée je ne sais dans quel sorte d’endroit. Et qu’au final elle avait réussi à s’évader entièrement nue parce qu’on lui avait retiré ses vêtements. On pouvait aussi se dire que c’était un moment de folie passagère comme il peut en arriver parfois à tout être humain. C’est ce dont je parle dans le titre « No Substitute ».
MI. Tu es un veinard, une belle fille nue qui passe devant ta fenêtre ! [Rires] ...
Dante. [Rires] ... Oui, elle était absolument superbe. [Rires] ... J’ai dis à ma fille d’aller dans une autre pièce et j’ai appelé la police. Quelques minutes après, j’ai vu une voiture arriver et deux hommes en sont sortis et ils se sont mis à la chercher dans tout le quartier. Je voulais lui venir en aide, je me suis dis que la police pouvait appeler sa famille ou ses amis, faire quelque chose pour elle. Je ne savais pas ce qui lui arrivait et elle était peut être en danger.
MI. C’est ce genre d’histoire qui t’a inspiré pour l’écriture de Break The Silence ?
Dante. Oui, il se passe tellement de choses autour de nous, il suffit d’observer autour de toi et tu découvres qu’il y a toujours un événement qui peut t’inspirer. Il faut avoir un esprit curieux sinon tu ne fais pas attention aux petits détails qui peuvent être très drôles parfois. Mais je parle aussi de mon ressenti en tant qu’être humain par rapport à certaines situations auxquelles je suis confronté en permanence. J’aime parler de ce qui m’arrive comme en ce moment avec GUN qui fait son retour sur la scène Rock après tant d’années d’absence. On a essayé de faire quelque chose de nouveau, de frais et de revenir avec un nouvel album à la fois Rock et mélodique.
MI. Je crois que l’idée de vous reformer vous est venue lorsque vous avez reçu le prix Nordoff Robbins Tartan Clef qui vous consacrait meilleur groupe écossais de l’année ?
Dante. Oui, c’est tout à fait exact, c’était en 2008. C’est une cérémonie très populaire en Écosse, il y a beaucoup de gangs célèbres qui ont été récompensés par le passé comme SIMPLE MIND ou bien JAMES HARVEY. On a gagné ce trophée de meilleur groupe sur scène écossaise. Ce soir là, on a joué en live et c’est là que tout a vraiment commencé et que l’idée de revenir est née. On s’est senti tellement bien sur scène, le fait d’être réunis de nouveau c’était tout bonnement fantastique, il y avait encore cette osmose qui existait entre nous et c’était primordial. On s’est dit que l’on ne pouvait pas en rester là, qu’il fallait que l’on continue et c’est ce que l’on a fait.
MI. Est-ce que la scène te manquait ?
Giuliano "Jools" Gizzi. Oui, complètement c’est pourquoi on a décidé de se réunir de nouveau. C’est tout un ensemble de choses qui nous manquait, les concerts, les voyages, changer de ville chaque jour, visiter et découvrir de nouveaux pays, rencontrer de nouvelles personnes et aussi pouvoir s’intéresser à des cultures différentes. C’est comme aujourd’hui, je suis en pleine conversation avec toi à Paris, une des plus belles villes au monde. C’est extraordinaire de pouvoir vivre tout cela parce que l’on joue dans un groupe de Rock. La musique nous a beaucoup apporté, on a eu de la chance d’avoir du succès à une certaine époque, de pouvoir en vivre et de parler rock en permanence. C’est notre passion avant tout. On a envie de poursuivre l’aventure et je crois qu’on a encore quelque chose à apporter sur le plan musical.
MI. Pour célébrer votre retour vous avez décidé de sortir un mini album, Popkiller ?
Jools. Oui, exactement. A l’époque où notre chanteur était Toby Jepson, il jouait aussi avec LITTLE ANGELS. Le précédent, Mark Ranckin n’avait plus envie de vivre cette vie là, il voulait tout simplement se souvenir des bons moments passés avec GUN mais pas plus. On respecte totalement son choix. Du coup on a du lui trouver un remplaçant et c’est Toby qu’on a choisi. Pour être honnête, ça n’a pas réellement fonctionné, ce n’était pas un bon choix que nous avions fait, il ne s’impliquait pas à 100% avec nous. Il avait de trop nombreux projets parallèles, ce qui n’était pas évident à gérer. Je crois que nous sommes allés trop vite à cause de ce qui nous arrivait. Nous nous sommes emballés et ce n’est pas ce que nous aurions du faire. On a décidé d’enregistrer un mini album dans la foulée et je pense que ce n’est pas notre meilleure réussite mais en même temps, nous voulions revenir avec des nouveaux morceaux et ne pas jouer uniquement que des vieux titres. Le fait qu’on se précipite a été un très mauvais choix car nous n’étions tout simplement pas prêts et pas à 100 % de nos capacités. Je crois sincèrement que ça a été une grosse erreur de notre part. Toby était très occupé et courait dans tous les sens. Quand tu es dans cette situation, tu ne peux pas t’investir au maximum de tes capacités. C’est pourquoi nous avons décidé que Dante qui était notre bassiste depuis le début, pouvait aussi devenir notre nouveau chanteur. C’est la meilleure chose qui pouvait nous arriver. Il est très bon, d’ailleurs c’est lui qui assurait les parties vocales sur nos démos dans le passé; ce qui fait qu’il n’a pas eu besoin de s’adapter. Il a toujours apporté beaucoup d’idées aussi, ça nous a semblé totalement naturel de le choisir pour remplacer Toby.
MI. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour te mettre au chant ?
Dante. Je ne sais pas, c’est les circonstances qui n’étaient pas favorables.
Jools. Peut être tout simplement parce que Mark a toujours été là et puis ce n’est pas une décision facile à prendre que de remplacer un chanteur de qualité. Nous savions aussi que pour les fans, c’était très important que Mark soit derrière le micro, ils avaient envie de revoir sur scène le GUN des débuts. Et je comprends tout à fait cela, ils n’ont pas envie de changements. Mais le problème auquel nous avons du faire face, c’est que Mark ne voulait pas revenir et nous ne voulions pas nous arrêter. Nous avions envie de jouer, faire des concerts, composer de nouveaux titres pour ne pas revenir les mains vides et proposer du nouveau matériel. Nous ne voulions surtout pas vivre dans le passé, même si nous avons plusieurs galettes à notre actif. Ce qui nous fait plaisir c’est que nous sentons qu’il y a une réelle demande de la part de nos fans de nous revoir. Nous avons signé un contrat avec une maison de disque, trouvé un nouveau management; pour toutes ces raisons il était impossible de stopper l’aventure après la décision de Mark. Je crois qu’il y avait aussi un sentiment d’inachevé, nous avions envie de terminer ce que nous avions commencé des années auparavant.
Dante. Et quand j’ai décidé de passer au chant, je crois que c’est la meilleure décision que j’ai pu prendre. Je connais tous les morceaux par cœur, je les ai joué pendant des années à la basse. Et bien sur, je connais toutes les parties vocales, j’ai participé à l’écriture de la plupart des chansons de GUN. Je maitrise parfaitement les textes et ça a été très facile pour moi de m’adapter. On a fait des erreurs dans le passé et on en est conscient. On sait que tout aurait pu être différent mais ce qui est primordial au final, c’est que nous soyons toujours là et en pleine forme. Maintenant, nous apprécions chaque moment à sa juste valeur.
MI. Quel effet cela te fait d’être sur le devant de la scène après avoir passé tant d’années à la basse ?
Jools. Quand GUN s’est séparé en 1997, Dante a continué dans la musique et a monté son propre groupe EL PRESIDENTE qui a eu un certain succès Il était chanteur et écrivait la plupart des morceaux. C’était le leader, ce qui fait qu’il avait déjà une bonne expérience à ce niveau. Il était habitué à focaliser l’attention sur lui. Il a appris au fil des années à gérer la pression que tu peux avoir quand tu es celui qui attire tous les regards. Donc tout a été très facile pour lui avec nous. Pour nous, c’était vraiment le bon choix. D’ailleurs tout le monde semble apprécier Break The Silence, les critiques sont très bonnes. Quand je vois le travail qu’il a accompli sur ces nouveaux titres, je le trouve fantastique. C’est la nouvelle voix de GUN et nous en sommes très fier.
MI. Comment se passe la tournée avec THE CULT ?
Jools. C’est phénoménal. Depuis toujours THE CULT est un de nos groupes favoris, on est des grands fans de ce qu’ils ont pu faire depuis leurs tout débuts. Ils nous ont beaucoup inspirés en tant que musicien, ils ont écrit tant de grands titres. Ouvrir pour eux sur cette tournée européenne, c’est un peu un rêve qui se réalise. Grâce à eux, on a pu jouer dans des pays où nous ne sommes jamais allés, on a joué en Croatie, en Slovénie. Et de voir des gens de ces pays s’intéresser à ce que l’on fait, c’est tout simplement fantastique. On est vraiment heureux. Demain on joue au Bataclan à Paris et c’est une ville qu’on adore, c’est vraiment le bonheur de pouvoir vivre tout cela.
MI. Te souviens-tu de votre dernier passage à Paris ?
Jools. Oui bien sur, ce n’était pas à Paris même mais en banlieue Parisienne (Cergy Pontoise pour être précis) au Pacific Rock où on a donné plusieurs concerts de suite. On a adoré et on a été très surpris que tant de fans viennent nous voir alors que c’était en dehors de la capitale. En plus on a été très bien traités par les organisateurs, cela reste pour nous un très bon souvenir.
MI. Au tout début, les choses ont été très vite pour vous. Vous êtes partis en tournée avec les ROLLING STONES juste après la sortie de votre premier opus Taking On The World ?
Jools. Oh, je n’oublierai jamais cette époque.
Dante. On était si jeunes, on était en plein milieu d’une petite tournée aux USA, on n’arrêtait pas de jouer et on était très fatigués. Et un jour, on reçoit un coup de téléphone du management des ROLLING STONES qui nous demandait si on était d’accord pour ouvrir pour eux sur leur tournée européenne, c’était incroyable. Il y avait soixante dix postulants et c’est nous qui avions au final étés choisis, tu imagines le bonheur. Et la première fois qu’on a pu approcher Mick Jagger sur une des dates en Allemagne, je lui ai demandé pourquoi il nous avait choisi ? Il m’a répondu: «Tout simplement parce que vous êtes excellents et parfaits pour ouvrir pour nous». Évidemment c’est le genre de compliment qui ne laisse pas de marbre. Du coup je lui ai dis: « Laisse-moi t’offrir une bière! » [Rires] ... Et Mick m’a dis : « non c’est ok pour moi mais je dois assurer ce soir il est un peu tôt pour commencer à boire » [Rires] ...
MI. Est-ce qu’il y a eu des moments inoubliables sur cette tournée ?
Dante. Oh oui, je me souviens qu’un des types, Bernard, qui assurait les chœurs sur scène derrière les STONES nous a invité à venir les voir à leur hôtel. On s’est retrouvé dans un palace. Et les ROLLING STONES, quand ils se déplacent quelque part, ils réservent carrément tout l’étage de l’hôtel, c’est démentiel. Je me suis retrouvé ce jour là dans une des chambres qu’avait fait aménager Keith Richard. Le truc, c’est qu’il avait fait installer tout le matériel pour donner un show. Il y avait une batterie, des amplis, des guitares, des micros et je me suis retrouvé là à jammer avec eux, il y avait Keith Richard, Ronnie Wood, Charlie Watts et Bernard, c’était hallucinant. Ils adoraient faire des petites jams comme ça pour le plaisir. Ce sont des types très sympas et totalement accessibles, très loin des clichés Rock Star. C’est avant tout des gentlemen, ils venaient souvent nous rendre visite dans nos loges. Ils nous ont donné tout ce que l’on désirait, on était traités comme des rois alors que nous n’étions rien comparés à eux. Ils nous ont tout de suite mis à l’aise, ce sont de vrais musiciens avant tout et qui plus est, très accessibles. Il y a des groupes que je ne citerai pas qui se comportent comme de parfaits enfoirés qu’ils soient populaires ou pas, d’ailleurs. Tout l’inverse des STONES qui ont été plus que bien avec nous, ils nous protégeaient, ils ont tout fait pour nous aider au maximum. On leur sera éternellement reconnaissants, c’est un grand groupe à tous les niveaux musicalement et humainement.
MI. C’est un de vos meilleurs souvenirs?
Jools. Exactement. [Rires] ... On jouait tous les soirs devant des foules immenses dans des conditions exceptionnelles. C’était fantastique. Je me souviens d’un concert à Rotterdam où on a joué dans un stade de football, il devait y avoir 55,000 personnes, c’était un truc de dingue. C’était presque trop pour nous. On a aussi joué au stade de Wembley, c’était magique de se retrouver là. On n’oubliera jamais tous ces moments inoubliables qu’on a vécu grâce à eux. A la fin de la tournée, Ronnie est venu me voir et m’a offert une de ses Fender Stratocaster, il faut savoir que moi je joue sur Les Paul [Rires]. Il m’a dis: « C’est un cadeau de la part de tous les ROLLING STONES », on a été très heureux de faire cette tournée avec vous. J’ai été très touché par ce geste incroyable, je l’ai faite signer par tout les STONES et je la garde précieusement chez moi dans mon salon. Je ne veux pas l’emmener en tournée avec moi, c’est un cadeau très spécial qui représente beaucoup à mes yeux.
MI. Vous avez ouvert pour tout un tas de grand groupe comme BON JOVI ou DEF LEPPARD à cette époque ?
Jools. Oui, on a joué aussi avec IRON MAIDEN, on a fait une tournée entière avec eux. A l’affiche, il avait aussi PANTERA, MEGADETH. C’était une situation assez bizarre car nous étions un peu des ovnis sur cette affiche très Metal. Mais Steve Harris voulait absolument que l’on soit sur cette tournée avec eux, du coup on l’a fait. Il adorait GUN et nous voulait à ses cotés, c’était impossible de dire non et pourtant on ne se sentait vraiment pas très à l’aise. Au final, tout s’est très bien passé et on n’a pas regretté d’avoir accepté. On a passé de très bons moments. Toutes ces premières parties, que ce soit avec BON JOVI ou DEF LEPPARD, ont été de très bonnes expériences, on a appris énormément. On a pu jouer sur des scènes immenses et on a du apprendre à gérer tout ça. Assurer devant des foules énormes, ce n’est pas une chose facile. On a pu évoluer en terme de prestation scénique et se forger une véritable identité live, c’est primordial d’être bon sur scène.
MI. Comment se sont passées vos retrouvailles au tout début ?
Jools. Ça a été très facile, on est très bien entourés. Johnny McGlynn, l’autre guitariste est fantastique, il jouait avec Dante auparavant dans un groupe qui se nomme EL PRESIDENTE. Du coup, dès le départ, il y avait une unité puisque ces deux là se connaissaient bien. Paul Mac Manus, notre batteur est phénoménal. Il a une expérience énorme, il a joué avec un paquet de groupes et a aussi fait beaucoup de studio en tant que musicien de session. Quand on lui a demandé de se joindre à nous, il a tout de suite accepté
MI. Il ne fait pas partie de la famille des MAMA’S BOY [Rires] ?
Jools. Non, rien à voir [Rires] ... Remarque, tu n’as pas tout à fait tort car je crois que Johnny a joué avec John, un des frères Mac Manus sur un de ses projets solo. Dante a joué de la basse avec nous pendant des années, c’est un des membres importants qui a toujours voulu que le groupe renaisse un jour de ses cendres. Tout le monde au sein de GUN est très sympa et adore ce que l’on fait, c’est très important pour nous que la motivation soit au rendez vous. Et puis ils sont tous fans de GUN. On a envie d’écrire de nouveaux titres, de jouer live que se soient des anciens ou des nouveaux morceaux. On est un vrai groupe de Rock tout simplement et quand tu viens nous voir en concert, tu te rends compte de l’homogénéité qui règne au sein de GUN.
MI. Dante, qu’est ce que cela te fait de voir un autre bassiste jouer à ta place ?
Dante. Parfois, cela me fait très bizarre de voir quelqu’un d’autre jouer mes lignes de basse et je me dis que j’aimerais rejouer de la basse sur scène. J’ai joué ces morceaux en concert pendant si longtemps. Mais au final, c’était la bonne solution car je préfère me concentrer sur le chant et ne pas me disperser.
MI. Quelles sont les qualités essentielles qu’il faut avoir pour faire partie de GUN ?
Dante. Ce qui est primordial pour nous c’est d’avoir un bon caractère en plus du fait d’être un excellent musicien. Lorsque tu fais de longues tournées, chacun doit faire attention aux autres pour que tout se passe bien. Si les relations entre les musiciens ne sont pas bonnes, cela se ressent à un moment ou à un autre sur les prestations scéniques et aussi sur la musique. Mais il faut aussi être fan de son groupe avant tout, c’est ce qui est important pour faire partie de GUN. Ce n’est pas une question de professionnalisme comme cela se passe parfois, nous ne voulons pas d’un type qui soit là pour faire son job. Il faut qu’il adhère à l’éthique de GUN et bien sur à sa musique.
MI. Est-ce que le fait d’être frères est un avantage ?
Jools. Non. [Rires] ... Je dirais même que la communication est nettement moins facile qu’avec les autres membres de GUN. Bien sur, on se connaît par cœur, on fait presque tout ensemble, on a nos vies de famille et de musicien qui sont étroitement liées. Mais on a de bons caractères tous les deux et cela nous aide largement lors de nos longs périples sur les routes. C’est toujours lorsque tu es très fatigué et stressé que tout peut dégénérer, il faut savoir gérer la pression car rien n’est simple en tournée. Heureusement tout se passe à merveille entre nous deux.
MI. Qui est l’aîné ?
Dante. C’est moi, d’ailleurs je lui donne souvent des conseils mais il n’écoute jamais. [Rires] ...
MI. Quel est votre style de vie quand vous êtes en tournée ?
Jools. Oh tu sais, parfois on fait la fête mais rien de très méchant, on descend quelques bières au bar. Mais quand tu fais une longue tournée comme celle-ci, tu dois te préserver et toujours penser au show que tu dois donner le lendemain. Si tu te couches tard et que tu bois trop, la sanction est immédiate. Tu le payes cash le lendemain soir sur scène et ça peut avoir des conséquences sur la prestation que tu donnes et le but du jeu c’est d’être bon tous les soirs. Le public a payé pour te voir et tu n’as pas le droit de le décevoir. Généralement, on fait la fête uniquement lorsqu’on sait que le lendemain, on a un jour de repos.
MI. Comment vous sentez vous à la veille de votre concert parisien ?
Dante. Très bien, il n’y a aucune pression. Pour nous, c’est un concert comme les autres. Mais il y a quand même un challenge, on sait qu’il y aura beaucoup de monde au Bataclan et notre objectif c’est de gagner de nouveaux fans. C’est le principe lorsque tu ouvres pour un autre groupe. On va donner le meilleur de nous-mêmes et on sait qu’il faut travailler beaucoup pour atteindre un bon niveau scénique. Mais on ne peut pas appeler ça de la pression parce qu’on sait ce que l’on doit faire et on est confiants dans nos capacités et notre expérience. Pour nous, la principale difficulté c’est de conquérir de nouveaux fans. Demain soir, la plupart des gens vont venir pour THE CULT, il y en aura peut être quelques uns qui seront là pour nous mais on est conscients que l’on s’est absentés pendant un très long moment et qu’un retour n’est jamais facile. Si demain on arrive à rallier 100 personnes à notre cause, que l’on réussi à les faire craquer sur GUN et qu’au final ils vont acheter Break The Silence, alors on sera très heureux.
MI. Comment sais-tu que tu as donné un bon concert et que tu as convaincu de nouveaux fans de se rallier à GUN ?
Jools. Tu le vois tout au long du show. Quand les gens applaudissent et crient ou bien chantent quand tu joues c’est que tout va bien. Tu sens s’il y a une bonne atmosphère pendant ton set. Et pour nous, cela veut dire qu’on a fait du bon travail. Ce qui est important c’est qu’il y ai une bonne osmose entre nous et le public et qu’il y ait une bonne communication, un vrai partage avec le groupe. C’est ce qui nous rend heureux et qui fait que l’on est serein et satisfaits. Et puis quand tu sors de scène, trempé de sueur, que tu sais que tu as tout donné, là tu te sens bien, tu sais que tu as assuré et c’est l’essentiel.
MI. Merci beaucoup et bon concert demain !
Dante. Merci à toi Pascal.
Jools. Merci beaucoup (En français), cela a été un vrai plaisir. Je tiens à dire que je suis vraiment heureux d’être là, à Paris pour parler de GUN.
Ajouté : Jeudi 07 Mars 2013 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Gun Website Hits: 15570
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