UPHEAVAL (FRA) - Incubate The Wasteland (2011)
Label : Galy Records
Sortie du Scud : 25 mars 2011
Pays : France
Genre : Death Metal technique
Type : Album
Playtime : 5 Titres - 18 Mins
UPHEVEAL est un groupe parisien de Technical Brutal Death Metal. Il s’agit ici de s’attarder sur leur premier album (puisqu’avant il n’y avait qu’une démo) qui s’intitule Incubate The Wasteland. On n’est pas là pour rigoler : c’est écrit. Les 4 garçons nous envoient de la terrine pour notre plus grand plaisir. Le quatuor étant tout jeune, il faudra observer comment nos petits frenchies s’en sortent dans une discipline qui se veut, pour le moins, exigeante.
A priori, nous nous trouvons devant du « concentré ». 5 titres, 18 minutes. La messe est dite. C’est tout ou rien. Or, quand on écoute attentivement, c’est plutôt tout. Le son est d’une imposante clarté pour un premier album. C’est bien mixé et ça fait plaisir. La distorsion de la guitare est grasse tout en restant précise dans un accordage forcément descendu. La batterie est atomique, caisse claire acérée, double pédale puissante et posée. Les choix sonores sont donc très bons. Du côté des titres maintenant. Nous nous trouvons en face de 5 titres qui font entre 3 et 4 minutes et qui sont relativement équilibrés sur le plan de leurs structures. Reste à voir comment les jeunots poussent la chansonnette.
Sur le plan musical, les rythmiques sont extrêmement rapides. On doit se trouver entre 220 et 250 (voire plus, il est possible) à la double croche. Le son est particulièrement noir et lourd. Cet effet est provoqué d’abord par la rapidité du jeu qui favorise le côté « machine » et ensuite par l’accordage bas qui donne un aspect grommelant à la guitare. L’écoute de l’introduction de « The Goat Falls » nous en apporte la preuve. L’effet est garanti lorsque vous y ajoutez des rythmiques torturées et saccadées. Sur le plan harmonique, on remarque qu’ils jouent, comme la plupart des ténors du Metal en mineur et autres dérivés (harmonique, diminué et nous en passons). La musique a un effet « étouffant » qui est très présent dans les groupes de Metal extrême mais particulièrement ici. On devine parfois que c’est le sentiment recherché comme dans l’intro de « Nargis ». Les accords bataillent entre eux, sont trop bruyants et forment un agrégat qui devient autre, qui devient noir. On peut aimer ou pas, mais à cette vitesse, la discipline l’impose d’une certaine manière.
Là où ça devient encore plus intéressant, c’est quand nous accomplissons le parallèle. En effet, si ce groupe a une influence, c’est bien de BENEATH THE MASSACRE qu’il la tient. On sent les disciples musicaux. Néanmoins, même si on suppose clairement l’influence, le groupe adopte une posture un poil plus Hardcore (avec de grosses rythmiques : riff final de « Landfill ») qui forme un clivage monstrueux entre un côté mélodique formé par la continuité de notes à très haute cadence et des rythmiques lourdes, seules, dans le vide, écrasantes avec pour seul support, le Barbare qui fait office de Diva.
Une autre caractéristique du groupe est bien que ce dernier apporte, à côté des rythmiques sus-citées, des « tapis mélodiques » à l’aide de techniques particulières notamment le tapping et le légato. Ces techniques donnent une particulière fluidité au son le rendant plus véloce et impérieux. Par exemple le premier riff de « Garden Of Babyllon » étale bien un lyrisme chantant venant se mélanger à une batterie inhumaine. Ce mélange entre une certaine fluidité et une certaine raideur avait déjà été trouvé par BENEATH THE MASSACRE. Cependant, UPHEAVAL apporte une réelle plus-value, le style est parfaitement remanié. C’est un vrai bonheur. Enfin, on finira par remarquer que le travail sur l’ambiance est présent sans être omniprésent. Il est vrai que certaines ambiances auraient peut-être ajouté de la qualité. Ceci dit, non seulement un travail est fait (« Nargis » 2,08’) mais en plus, certains groupes préfèrent baser l’ambiance sur le travail instrumental et uniquement celui-ci. Ce qui n’est que louable lorsque c’est un choix.
UPHEAVAL est une excellente surprise avec son opus Incubate The Wasteland. C’est rare de voir des débuts aussi prometteurs que ceux-ci. Nous ne pouvons qu’encourager cette fanfare de joyeux lurons à persévérer dans son être en nous resservant de la qualité comme celle-là. La seule question que nous pouvons nous poser est la suivante : pourquoi n’entend-on pas plus parler de ce groupe ?
Ajouté : Mardi 15 Mai 2012 Chroniqueur : SergueïOwmorov Score : Lien en relation: Upheaval Website Hits: 7364
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