Il y a des jours où l'on a envie d'écouter autre chose, de se tourner vers d'autres horizons. Alors que j'étais en quête d'un peu de fraîcheur, je suis tombé sur un petit mécheux du nom d'Anton Johansson qui gère à lui tout seul son groupe, MONDE CELESTE. Pas grand-chose à son actif, juste un album et un EP que je suis actuellement en train d'écouter : Halzescents.

On sent déjà qu'on a affaire à quelque chose de particulier, rien qu'à la cover, à la fois mystérieuse et révélatrice des desseins du minot. L'intro ainsi que la piste qui suit confirment nos soupçons : c'est tout sauf du Black Metal bien que j'ai dû le caser dans ce sac. A l'instar des groupes comme SHINING ou SILENCER qui adorent nous anéantir le moral le cerveau et les nerfs par la même occasion, MONDE CELESTE lui, préfère nous offrir quelques courtes balades et nous parler d'amour. Pourquoi courtes ? Parce que les pistes ne durent pas plus de trois minutes chacune. L’EP en tout ne dure pas plus d'un gros quart d'heure. Au moins comme ça, on est sûr de ne pas perdre notre temps.

Certes, les compos sont sympathiques voire envoûtantes comme « The Celestial World » qui nous prend aux tripes avec une voix douce et rassurante, mais il y a quand même deux-trois choses à redire... Dans un premier temps, ce qui fâche, c'est le synthé. Je n'ai rien contre, bien au contraire, mais ici il nous casse littéralement les oreilles sur certains passages (écoutez « Loveswirls » une bonne dizaine de fois, vous m'en direz des nouvelles...). La production quant à elle est assez médiocre, les guitares sont tellement saturées que j'ai eu un doute sur leur existence en me demandant quel autre instrument pouvait faire un grabuge pareil. Certains diront que c'est dû à l'autoproduction, ce que je conçois parfaitement, mais il faut quand même avouer qu'on a entendu beaucoup mieux.

Ah mais attention ! Il y a tout de même de quoi passer un bon moment sur cette EP. Pour les amateurs de mélancolie, la piste « Seanoises » est faite pour vous ! Le synthé, encore une fois assourdissant, se la joue mystérieux et nous plonge dans un état d'inquiétude jusqu'à ce que la machine démarre et nous fasse sursauter. Les riffs, ou devrais-je dire les grésillements incessants, viennent nous vriller les oreilles et les complaintes du jeune homme nous assomment littéralement. Pour ceux qui seraient plutôt tentés par la poésie, je vous recommanderais la pistes « Cellar Door » dans laquelle Anton nous murmure de jolies paroles et où le synthé se veut plus joyeux.

Un EP ma foi bien sympathique. A écouter en marchant dans la rue sous la pluie, je ne vous cache pas que cela fait son petit effet. MONDE CELESTE nous montre que finalement, avec pas grand-chose, on peut faire de la bonne musique qui envoûte et reste dans la mémoire un bon bout de temps. Si vous avez deux-trois minutes de libre, profitez-en pour faire un petit tour sur Halzescent, ça vaut le coup.