NO RETURN (FRA) - Inner Madness (2012)
Label : Great Dane Records
Sortie du Scud : 23 avril 2012
Pays : France
Genre : Death / Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 48 Mins
Croyez-moi, c’est vraiment très compliqué pour un chroniqueur de se retrouver en face d’une formation comme NO RETURN et de ne pas laisser exploser la pléiade de compliments dithyrambiques qui lui brûle les doigts. Avec une réputation qui a dépassé depuis bien longtemps les frontières hexagonales et européennes, sept albums à son actif avant ce Inner Madness ainsi que des premières parties pour, pêle-mêle, MOTÖRHEAD, NAPALM DEATH, SEPULTURA, ARCH ENEMY et SAMAEL, comment dire, NO RETURN c’est du Grey Sevruga sur une baguette Fauchon. Je ne déclare pas qu’on ne fait pas mieux, mais ça reste un luxe et un plaisir qui sort de l’ordinaire. Des hauts et des bas, les Franciliens en ont connu. Depuis Manipulated Mind, seul le poste de chanteur a bougé avec l’arrivée de L. Chuck. D. Ce qui serait un cataclysme chez un groupe comme RAMMSTEIN est en fait un petit évènement pour NO RETURN, qui commence à trouver une certaine stabilité après 23 années d’existence.
Pour ce qui est d’Inner Madness, ce n’est pas très habituel après une telle longévité, mais nous sommes confrontés à ce qui est probablement l’album le plus frais et le plus varié du combo à ce jour. Grâce à ces 9 créations, NO RETURN frôle la barre des 100 compositions officielles. Et c’est assez dingue de voir que certaines, comme « N.I.L. 2 » ou encore l’éponyme figurent parmi les plus abouties jamais écrites. En ce qui concerne la première nommée, c’est un sentiment qui dépasse même le respect ou l’admiration. C’est juste une grosse tarte dans ta gueule, et Dieu sait que je suis très avare de cette expression que j’estime utilisée à tort et à travers. Aucune autre ne saurait mieux correspondre. Ce Death / Thrash alambiqué et rageur, en constante ébullition, offre différentes séquences plus ou moins fortes en intensité. Pour débuter, il convient de parler de la performance éblouissante de L. Chuck D. qui surclasse les vocaux superposés de Moreno Grosso. Ce dernier a été pendant quelques années un plus qualitatif pour NO RETURN mais l’heure du changement est arrivée et c’est peu dire que la diversité vocale du monsieur, inédite pour le style pratiqué, apporte un souffle mentholé à un éventail de chansons qui sentent le soufre. Inner Madness est un panier de crabes, l’ambiance y est détestable, piquante et pourtant, qu’il fait bon s’y attarder ! Techniquement parlant, on ne peut que saluer le choix des Parisiens d’avoir enfin choisi d’égaliser chant et guitares dans le mixage, d’autant que ces dernières ont des arguments solides à faire valoir. Si on restera longtemps bloqué sur cette première chanson foutrement hypnotique, mieux vaut ne pas trop non plus négliger la suite des évènements, car qu’importe les circonstances, NO RETURN en a dans le slip. Passé la surprise d’entendre des chants clairs calqués sur des cavalcades rythmiques effrénées, on peut alors profiter pleinement des nombreux solos qui feutrent ce disque, œuvres du volubile Alain Clement et de son compère Nicolas Coudert (7th NEMESIS). Ceux présents sur « Backdoor » et « The Dead Inside » méritent une attention toute particulière. On remarquera également que les pistes s’étalent dans le temps, tellement que cet album est plus long de 10 minutes que son prédécesseur, mais avec une compo de moins !
Visiblement, les Parisiens avaient des choses à raconter et du temps à rattraper. A l’heure du bilan, il n’y a pas 50 conclusions à tirer. Je n’ai jamais été fan de NO RETURN, surement pour des raisons générationnelles. Mais avec Inner Madness, l’évidence, c’est qu’on regarde droit dans les yeux ce qui sera à n’en pas douter un des meilleurs crus français de l’année 2012. Ce même cru qui m’a rendu dithyrambique malgré moi, alors que je n’en avais aucune envie à la base. Je saurais m’en souvenir.
Ajouté : Mercredi 09 Mai 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: No Return Website Hits: 11036
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