MNEMIC (dk) - Mnemesis (2012)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 8 juin 2012
Pays : Danemark
Genre : Modern Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 43 Mins
Il est quand même chouette, le programme Erasmus. On s’échange les talents entre pays européens, on s’ouvre à de nouvelles cultures, de nouveaux horizons et parfois, on se sent tellement bien dans son pays hôte qu’on ne veut plus le quitter. En six ans de présence au sein de MNEMIC, le chanteur français Guillaume Bideau s’est confortablement installé dans le paysage métallique danois. A tel point qu’aujourd’hui, après le départ récent de trois membres du groupe, il est le deuxième en termes d’ancienneté, derrière Mircea Gabriel Eftemie. Avec ce nouvel album subtilement nommé Mnemesis, le challenge est de taille. Il s’agit de respecter un certain standing qualitatif, mais aussi de justifier un changement de line-up assez rocambolesque, Brian Rasmussen ayant quand même fondé le groupe avec Mircea en 1998.
A un Passenger (2007) imprécis qui semblait avoir été enregistré dans la hâte succédait en 2010 un Sons Of The System totalement différent. Varié, posé, construit et robuste, il a rouvert à MNEMIC des portes qui s’étaient brusquement claquées. Mnemesis les emprunte. Je dirais même qu’il tente d’enfoncer des entrées grandes ouvertes, tant il transpire de sécurité. A mi-chemin entre FEAR FACTORY, STRAPPING YOUNG LAD, MESHUGGAH, THE HAUNTED et les DEFTONES, MNEMIC propose une nouvelle fois sa vision d’un Metal moderne, pour ne pas dire « hi-tech ». Fusion subtile d’éléments technologiques, poussés dans leurs retranchements par des guitares complètement barrées et une basse inquiétante, cet album renoue avec le plaisir redécouvert sur Sons Of The System. Il y a une fibre organique saisissante dans la voix de Guillaume qui tranche avec la fine pellicule industrielle et robotique qui recouvre l’ensemble. La production chirurgicale et les quelques passages ambiants (« There’s No Tomorrow ») renforcent cette sensation de puissance et de maitrise permanente. Mnemesis en devient très vite un album bien composé, cohérent de A à Z, avec ses temps forts et ses temps faibles. Rarement épique, parfois catchy, souvent hypnotique et toujours roublard, ce cinquième opus est une balance à l’équilibre entre la modernité très avancée de sonorités plastiques et des moments plus atmosphériques, portés à bout de bras par un Bideau dont la schizophrénie vocale inquiète, particulièrement dans les envolées claires. Son growl est un peu plus familier, un peu plus redondant également. Qu’importe finalement, parce que MNEMIC démontre que malgré quelques imperfections qui ont aussi le mérite de donner du relief à l’album, le tout est tellement bien ficelé qu’on remarque à peine ce qui dépasse. La basse aurait pu être mieux utilisée, elle aurait pu être un meilleur soutien à une batterie fluctuante mais c’est anecdotique, car Mnemesis n’a pas besoin de s’encombrer de détails pour être convaincant.
Le défi était sacrément épicé pour une formation qui, mine de rien, possède un nom dans l’univers Metal mondial. MNEMIC a souvent délivré une musique globalement accessible, qui parle à beaucoup de monde mais qui conserve son lot de spécificités et de signaux cryptés. Avec Mnemesis, ces garçons proposent probablement le meilleur disque jamais paru sous la griffe MNEMIC. Un concentré explosif d’énergie, de couleurs, de talents, de groove, de fraicheur et de spontanéité industrielle.
Ajouté : Mercredi 09 Mai 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Mnemic Website Hits: 8874
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