GRAVEYARD (se) - Joakim Nilsson (Oct-2012)
GRAVEYARD n’est pas une nouvelle section spéciale qui travaillerait pour Scotland Yard et qui serait chargée de résoudre des enquêtes délicates et mystérieuses au fin fond de la nébuleuse londonienne, c’est tout simplement un combo originaire de Suède, plus précisément de Göteborg, qui commence à imposer son nom grâce à une détermination et un travail acharné. Il s’est formé en 2006 sous l’impulsion de Joakim Nilsson et de Rikard Endlung. Si la majorité des combos issus de cette région pratique plutôt un Death Metal technique/mélodique assez sombre et torturé (IN FLAMES, DARK TRANQUILLITY, AT THE GATES), nos lascars, eux, sont à des années lumière de ce style. Les bougres ont développé un Doom Blues Rock assez surprenant qui leur a permis de se faire remarquer assez rapidement après un premier opus paru chez un tout petit label. Si leur dégaine fait penser à un gang directement sorti des années 70 qui brandirait fièrement l’étendard du Flower Power, leur son confirme leur état d’esprit et est, quant à lui, résolument ancré dans le passé et très puissant. En fermant les yeux vous faites un bon dans le passé extraordinaire, ces gars là ont tout compris de l’esprit qui régnait à cette époque, s’en est même sidérant ! On pourrait croire qu’ils ont voyagé à travers le temps pour atterrir en 2012 tellement leur musique est convaincante et efficace ! Démentiel, l’âme de légendes issues début seventies comme BLACK SABBATH première période ou bien encore FREE et LED ZEPELLIN semble les habiter totalement, une véritable possession qui leur apporte une forme de génie et leur permet de tirer à boulet rouge sur tout ce qui pourrait bloquer leur ascension vertigineuse. De bonnes références que GRAVEYARD semble avoir très bien assimilé, ce qui leur a permis de développer un Rock Blues Metal bien à eux qui s’avère précis et original. La grande surprise, c’est que nos Suédois ont réussi l’exploit de signer chez Nuclear Blast très rapidement, ce qu’il leur a permis de nous délivrer en trois ans deux albums supplémentaires ; de quoi affoler les aiguilles du compteur ! Bien que le label soit orienté Metal, il semble qu’ils aient très vite saisi tout le potentiel de Joakim et sa bande. A tel point que tout a été mis en œuvre pour qu’ils soient très vite reconnus à leur juste valeur ! Heureusement nos petits gars ne sont pas des aficionados du farniente bien au contraire, c’est surement dû au climat suédois plus propice au travail qu’à la dégustation de cocktails alcoolisés sous les sunlights ! Ils sont bien déterminés à s’imposer sur la scène européenne et cela semble bien parti. Les killers ayant déjà ouvert pour DEEP PURPLE, IRON MAIDEN ou encore MOTÖRHEAD, rien que des pointures un signe qui ne trompe pas ! Ils en profitent pour enchainer les festivals de prestiges en participant au Wacken Open Air ou encore au MetalFest, c’est évident la machine infernale est sur les rails et n’est pas prête de s’arrêter. Et comme si cela ne suffisait pas, nos garnements se payent le luxe de tourner au pays de l’oncle Sam et en tête d’affiche. Toutes les dates seront d’ailleurs sold out, le doute n’est pas permis ils en veulent et sont décidés à ne pas disparaitre noyés dans la masse de gangs qui sévissent sur le marché archi saturé. Il faut dire qu’ils savent faire parler la poudre et n’ont besoin d’aucun artifice pour faire mouche en concert ! Après Hisingen Blues, une galette plus que réussie, ils reviennent en force tout juste un an et demi après avec Lights Out, un opus qui confirme tous les espoirs qu’on avait placé sur eux et même bien plus ! Joakim, guitariste et hurleur étant de passage à Paris pour assurer la promotion de leur tout nouveau né, l’occasion était trop belle pour aller tailler le bout de gras avec le leader de GRAVEYARD. C’est donc par une belle après-midi ensoleillée que le garçon a bien voulu répondre à mes questions ! Si la communication et la promotion ne semblent pas son fort, il ne correspond pas aux critères dont sont souvent affublés les chanteurs souvent très extravertis, il est évident qu’il semble peu enclin au jeu des questions /réponses. Joackim n’est pas un grand bavard loin de là ! Mais heureusement il n’en reste pas moins un garçon sympathique, franc, direct et totalement disponible. Magnéto Joakim !
Line-up : Joakim Nilsson (chant/guitare), Jonatan Larocca-Ramm (Guitare/Chant), Rikard Endlund (basse), Alex Sjöberg (batterie)
Discographie : Graveyard (2007), Hisingen Blues (2011), Lights Out (2012)
Metal-Impact. Bonjour, quel souvenir gardes-tu de ton dernier concert Parisien ?
Joakim Nilsson. Je me souviens très bien que c’était dans un tout petit club (ndi : L’international le 29/04/2011), le public était sauvage, complètement déchaîné. L’ambiance était extraordinaire, j’ai gardé un excellent souvenir de cette prestation même si les conditions n’étaient pas fantastiques. C’était très drôle ! On était tête d’affiche, c’était il y a un an et demi si je mes souvenirs sont exacts.
MI. Peux-tu me dire comment s’est formé GRAVEYARD ?
Joakim. Oui bien sur, avant je jouais dans un groupe qui s’appelait ALBATROS et dans lequel il y avait Rikard Endlung, notre bassiste actuel et Alex Sjöberg, notre batteur. Mais ça n’a pas donné grand-chose et nous n’étions pas pleinement satisfaits de notre orientation musicale. Finalement on a splitté. Je voulais jouer dans un groupe à l’esprit très seventies. Mon idée c’était de faire du pur Rock’n’Roll sans fioritures. C’est à ce moment qu’on a créé GRAVEYARD avec Trüls Mörck aux guitares et ensuite Jonatan Larocca-Ramm notre dernier guitariste nous a rejoint car Trüls Mörck nous a laissé tomber. Pour moi, GRAVEYARD est véritablement né à ce moment là, en 2006. On enregistré notre premier album dans la foulée, il est sorti six mois après, tout cela a été très vite. On a eu de la chance que cela se passe comme ça.
MI. Il est sortit sur un petit label !
Joakim. Complètement, il s’appelle Transubstans Record et assurait la distribution en Europe. Pour les Etats-Unis nous étions chez TeePee Recors.Ca nous a permis de faire nos premiers pas, c’était comme une carte de visite en quelque sorte qui nous a aidé pour nous faire connaître un peu partout.
MI. Comment décrirais-tu cet opus cinq ans après ?
Joakim. Je pense qu’il est bon mais on manquait énormément d’expérience en tant que formation, on se connaissait depuis peu et il n’y avait pas de vraie unité. On n’avait pas fait de tournée ensemble, juste répété les morceaux. On a tout écrit très vite, c’est très direct et pur, mais j’en suis satisfait avec le recul.
MI. Ensuite tout a été très vite puisque vous signez avec le prestigieux label Nuclear Blast ce qui, de prime abord, peut paraitre surprenant vu le catalogue qu’ils possèdent !
Joakim. Oui, c’est grâce à notre manager, il a fourni un énorme travail pour nous trouver une maison de disque qui nous ferait progresser. Transubstans était un tout petit label et nous offrait peu d’opportunités de développement, on savait que si on restait chez eux on ne pourrait pas aller bien loin. La grosse surprise c’est que Nuclear Blast a tout de suite été intéressé, incroyable. Au début on n’en revenait pas et puis tout a été très vite et notre collaboration a été très fructueuse. Ce n’est pas important qu’ils aient une majorité de gang de Heavy Metal sur leur catalogue, ce qui compte c’est qu’ils travaillent bien et nous permettent d’avancer et c’est exactement ce qu’ils font. On est très satisfait de leur travail depuis notre signature et je pense que ce n’est que le début d’une longue histoire.
MI. Qu’est ce qui a changé le plus depuis votre arrivée chez Nuclear Blast ?
Joakim. On a tout de suite eu beaucoup plus de promotion. Très vite beaucoup de gens ont su qui était GRAVEYARD ce qui n’était pas le cas avant. Et puis ils en ont profité pour rééditer notre première galette ce qui a permis a ceux qui ne connaissaient que Hisingen Blues de le découvrir. On en a d’ailleurs vendu bien plus qu’au tout début lors de sa première parution.
MI. Hisingen Blues est votre premier opus chez eux !
Joakim. Tout à fait, on l’a appelé comme ça en hommage a notre région et a un quartier de Göteborg où nous vivons. Il y a beaucoup d’ouvriers c’est assez pauvre. La vie n’est pas facile là bas, ce n’est pas très gai de vivre dans cet endroit c’est ce qui nous a inspiré pour le titre. Hisingen est le nom d’une île située dans la partie nord de la ville mais elle est rattachée à Göteborg. Il y règne une ambiance très sombre et mélancolique qui est très représentative de l’ambiance que l’on ressent à l’écoute des morceaux de Hisingen Blues.
MI. Quel regard portes-tu sur Hisingen Blues deux ans après sa sortie ?
Joakim. Je le trouve toujours aussi bon, il a pris beaucoup de temps au niveau de l’écriture et de l’enregistrement mais j’en suis très fier ! Il nous a fallu quatre longues années pour en venir à bout, c’est du au fait qu’après notre premier méfait on a beaucoup tourné et on n’a pas pu se concentrer sur la composition. De retour à la maison, il nous a fallut beaucoup de temps pour se remettre à l’écriture. On adore tous les titres, d’ailleurs on en joue beaucoup sur scène.
MI. Le titre Lights Out m’a immédiatement fait penser à l’album de UFO paru en 1977...
Joakim. Je sais, on m’en parle beaucoup depuis quelques temps … [Rires] Mais je n’ai jamais été un grand fan de UFO pour tout te dire je ne connaissais pas cet album avant de trouver le titre de notre troisième cd. On a choisi « Lights Out » parce qu’il est représentatif des textes qu’on a écrits et qui sont très politiques. On a voulu exprimer à travers certains morceaux notre vision du monde actuel, c’est assez critique !
MI. Vous vous lancez dans la politique ?! [Rires]
Joakim. [Rires] Non, heureusement pour nous. On ne parle pas de politique au sens strict du terme, on n’est pas là pour proposer un programme électoral… [Rires] Je pense que tout ce qui touche de prés ou de loin au monde de la politique, c’est de la merde ! Pour moi ils sont tous pareil, quelque soit le parti pour lequel tu votes ça ne change absolument rien. La droite ou la gauche n’ont pas fait bouger les choses pour les gens issus des classes populaires. Je pense que cela vient du système lui-même qui est totalement pourri. Quoi que tu fasses, il ne se passe rien sauf pour eux et les plus nantis.
MI. Le titre qui ouvre Lights Out s’appelle « An Industrie Of Murder » de qui parles-tu exactement ?
Joakim. C’est un morceau qui traite du sujet de l’industrie de l’armement et de tous ces marchands de canons qui font fortune en vendant des stocks d’armes énormes à des pays en voie de développement ou en guerre et qui n’ont aucun état d’âmes sur les conséquences gravissimes que cela engendre. On peut le voir tous les jours à la télévision, il y a des images insoutenables de meurtres d’enfants et de civils qui n’ont rien demandé et qui se retrouvent au cœur d’un conflit sanglant sans savoir pourquoi. On ne se pose jamais la question « mais d’où viennent toutes ces armes, qui leur fournit des engins de mort pareil ». C’est le thème que nous abordons dans « An Industry Of Murder » nous parlons de tous ces types qui se font beaucoup d’argent sur la mort et la destruction, c’est totalement d’actualité quand tu vois ce qui se passe en Syrie par exemple.
MI. Le film Lords Of War avec Nicolas Cage traite de ce sujet, tu l’as vu ?
Joakim. Non, je ne crois pas l’avoir vu ! Dans ce morceau, je fais surtout référence à l’actualité quotidienne qui vient hanter nos écrans de télévision. Toutes ces images atroces que l’on voit tous les jours et devant lesquelles on est totalement impuissants.
MI. Comment avez-vous travaillé en termes de composition ?
Joakim. On a beaucoup joué à travers le monde, du coup on a pris quelques mois de repos afin de bien récupérer et de prendre du recul. On voulait avoir l’esprit libre pour écrire les nouveaux titres. Une chose importante c’est que cette fois-ci on était nettement plus organisés en ce qui concerne le planning. On a composé puis on a énormément répété afin de faire tourner les morceaux. Puis on est rentré en studio en mai !
MI. Pourquoi avoir choisi de retravailler avec Don Alsterberg ?
Joakim. Tout simplement parce qu’on était très satisfait du son de Hisingen Blues, alors pourquoi changer ? Mais cette fois je trouve qu’il se dégage du son une ambiance plus sombre et plus intense. Il y a une plus grande cohésion au niveau des morceaux, c’est nettement plus énergique.
MI. Qu’est ce qui vous a poussé dans cette voie ?
Joakim. Je ne sais pas, on n’a pas réfléchit réellement à la question. On s’est juste mis à écrire et c’est ce qui en est ressorti. Tout s’est fait très spontanément en définitive. Notre idée de base c’est de faire quelque chose de plus dynamique que sur le précédent opus. On voulait aussi que ce soit un peu plus mature aussi, que l’on sente que nous sommes encore plus soudés qu’auparavant.
MI. Vous avez réalisé un clip pour votre premier single « Goliath », apprécies-tu ce genre d’exercice ?
Joakim. Je ne sais pas si j’aime vraiment cette partie du Business, je ne suis pas un acteur et je n’ai vraiment pas la vocation. Mais j’adore le résultat, je trouve le clip très drôle. On vient d’ailleurs de finaliser le clip pour notre deuxième single « Endless Night » et je pense qu’il va bientôt sortir.
MI. Comment décrirais-tu GRAVEYARD sur scène ?
Joakim. Je crois que ce qui nous caractérise c’est l’énergie. On joue juste du Rock’n’Roll et sur scène il n’y a rien d’extraordinaire qui ferait partie d’un show bien préparé et étudié. Tu ne verras pas lors d’un de nos shows des effets spéciaux ou des flammes partout. Nous sommes des gens simples, un groupe de Rock pur et dur ! On allume les amplis, on branche les guitares et c’est parti, on fait un set sans fioritures. C’est de la puissance, de la sueur et du feeling.
MI. Vous avez ouvert pour MOTÖRHEAD, comment s’est passée cette tournée ?
Joakim. Très bien, c’était sur leur tournée allemande, on a fait sept dates avec eux. On était un peu inquiet parce qu’on ne savait pas à quoi s’attendre de la part des fans de MOTÖRHEAD, nous savons qu’ils peuvent être impitoyables avec un combo qu’ils n’apprécient pas. Et à notre grande surprise, ils nous ont très bien accueillis et tout s’est passé comme dans un rêve.
MI. Et avec Lemmy, Mikkey et Phil ?
Joakim. Super, Lemmy était toujours un peu partout à regarder ce qui se passait mais on ne voulait pas le déranger. On le regardait de loin. Et puis avant le dernier concert, il nous a reçus dans sa loge pendant 10 minutes, il nous a très bien accueillis. Avec Phil et Mikkey on a pu parler un peu avec eux, ils sont très sympas et ont beaucoup d’humour !
MI. Il ne vous est rien arrivé de spécial sur ces dates ?
Joakim. Hum !!! (ndi : Il réfléchit longuement). Non, tu sais quand tu as l’opportunité d’ouvrir pour un gang aussi prestigieux que MOTÖRHEAD, tu fais attention à assurer au maximum. Et puis, la journée passe très vite, tu te lèves tôt pour rejoindre la prochaine ville où a lieu le show, ensuite tu attends pour faire les balances et puis tu patientes de nouveau pour monter sur scène et c’est tous les jours pareil. Il ne s’est rien passé d’extraordinaire, on a seulement essayé d’être le plus professionnel possible pour ne décevoir personne.
MI. Vous avez aussi ouvert pour DEEP PURPLE ?
Joakim. Oui, on a eu une chance extraordinaire parce que le groupe qui ouvrait pour eux ne pouvait pas assurer ces dates là, du coup c’est nous qui les avons remplacé au pied levé, un vrai coup de chance. On a fait deux concerts avec eux. C’était très bien, leur show était énorme, en plus ils étaient accompagnés d’un orchestre classique ce qui est toujours exceptionnel et rare ! C’était très impressionnant.
MI. Et ouvrir pour IRON MAIDEN c’était comment ?
Joakim. Exceptionnel, on a appris énormément. Déjà le fait de jouer devant énormément de monde, c’est une expérience en soi. C’est le plus gros concert qu’on ait donné, il y avait 55 000 fans déchainés, c’était à Göteborg. Je me souviens plus très bien du show car j’étais complètement stressé et très impressionné par la foule immense. J’ai joué la peur au ventre, je crois que j’ai été victime du syndrome des grands stades. Mon grand regret c’est de ne pas avoir pu les rencontrer mais ils ont passé la journée à leur hôtel et sont arrivés juste un peu avant leur set [Rires]
MI. Vous travaillez depuis le début avec Don Alsterberg, qu’est-ce qu’il apporte à GRAVEYARD ?
Joakim. Il est très important à nos yeux, il nous a aidé à trouver notre son et nous a produits depuis le début. Il nous comprend et sait comment nous devons sonner, nous avons une confiance totale en lui ! On se sent en sécurité avec lui et c’est très important d’être à l’aise pour évoluer. Mais je n’ai jamais travaillé avec d’autres personnes donc je ne peux pas vraiment faire une comparaison.
MI. Il se contente de produire ou parfois il vous apporte des idées ?
Joakim. En fait, il apporte toujours de bonnes idées en général. Il s’occupe essentiellement des arrangements mais il peut amener un plus à tous les niveaux. Il fait partie intégrante de GRAVEYARD maintenant.
MI. Vous revenez d’une tournée au USA, c’était la première fois que vous vous rendiez au pays de l’oncle Sam ?
Joakim. Non, on a déjà donné pas mal de concerts de l’autre côté de l’Atlantique. La première fois c’était pour un concert promo dans le sud, il y avait tous les médias, la presse, les maisons de disques et on était très nerveux. On ne savait vraiment pas à quoi s’attendre et en plus on n’avait pas nos propres instruments. On avait loué tout sur place pour réduire les frais de transport et le problème c’est qu’on les a récupéré que cinq minutes avant de monter sur scène, c’était un peu apocalyptique. Mais finalement ça s’est très bien passé. Notre première vraie tournée en tête d’affiche, on l’a faite au mois de janvier/février de cette année. On a donné à peu prés une quarantaine de concerts et c’était excellent dans l’ensemble. Toutes les dates étaient complètes et c’était une vraie surprise pour nous.
MI. Qu’est ce qui t’as le plus surpris aux Etats-Unis ?
Joakim. C’est un pays gigantesque et c’est la principale différence avec la Suède. Ce qui m’a le plus surpris c’est le temps de transport entre chaque show. Finalement même l’Europe semble minuscule comparée aux USA. Et puis lorsque tu changes d’Etat c’est comme si tu changeais de pays, la culture n’est pas du tout la même, les gens sont différents, c’est un autre monde. Quand tu arrives en Californie par exemple tu trouves le soleil, les filles bronzées, le cinéma, tout le monde se ressemble et il fait bon y vivre. Et à New York c’est l’inverse c’est très cosmopolite et tout va à cent à l’heure. En fait tous les clichés sont respectés, c’est comme on le voit à la télévision et c’est ce à quoi je m’attendais.
MI. Quel souvenir gardes-tu de votre passage au Wacken Open Air ?
Joakim. Oui, c’était la première fois qu’on jouait dans ce si prestigieux festival et c’était très cool ! C’était très stressant, on a eu la chance de jouer sur la grande scène mais on a eu 5 minutes pour faire les balances, autant dire qu’on en a pas fait [Rires]
MI. Comment êtes vous en tournée, plutôt calmes ou Rock’n’roll ?
Joakim. On est très professionnels, on vit de notre musique il ne faut jamais oublier ça. On doit donc assumer nos responsabilités vis-à-vis de nos fans et de tous les gens qui travaillent avec nous. Pas question de donner un mauvais concert parce qu’on a bu toute la nuit et que l’on a dormi que quelques heures. On est des garçons très calmes maintenant, au début on a fait les fous mais c’est fini. Il nous faut assurer même si parfois ça nous arrive encore de déraper [Rires]
MI. Comment te sens-tu juste avant la sortie de l’album ?
Joakim. Je suis très impatient qu’il soit enfin dans les bacs. J’ai envie de connaitre la réaction de tous les fans qui nous suivent depuis le début. Je pense qu’ils vont accrocher et que les innovations qu’on a apportés vont leur plaire. En tant que chanteur, j’ai essayé d’apporter quelque chose de nouveau tout en restant fidèle à mes racines. C’est parfois plus sombre et par moment plus doux. Je crois que j’ai moins hurlé cette fois ci, il y a de grands changements, c’est très important pour moi d’évoluer en permanence.
MI. Parfois ta voix me fait penser à Jim Morrison des DOORS ?
Joakim. Oui, tu n’es pas le premier à me faire cette remarque ! [Rires] Je n’ai jamais été un grand fan des DOORS. Je veux dire que je ne suis pas en permanence en train de les écouter. Mais j’aime beaucoup leurs morceaux tout de même. Mais j’ai beaucoup travaillé sur le chant, j’ai notamment essayé de chanter plus grave et d’accroître mes capacités vocales. J’ai voulu moduler ma voix dans les graves et dans les aigus. Grâce à cela j’ai pu créer une ambiance plus noire et mélancolique. Et puis ça vient peut être aussi du Whisky… [Rires]
MI. Comment t’es venue cette passion des sixties/seventies ?
Joakim. Je suis tombé dedans à l’âge de sept ans si je souviens bien. A partir de ce moment là, je m’y suis vraiment intéressé, je collectionnais tout ce qui concernait cette période. J’ai arrêté depuis, mais je recherche toujours toute la musique qui est en rapport avec ces années là. Mais je ne pense pas que nous sonnons uniquement comme un combo des seventies, nous avons été influencés par d’autres courants musicaux comme le Black Metal, le Thrash, la Soul, le Folk nous sommes très ouverts d’esprit.
MI. BLACK SABBATH devrait sortir un nouveau cd studio l’année prochaine est ce que tu es impatient de l’écouter ?
Joakim. Je ne sais pas ce que l’on peut espérer de leur part, ce n’est pas une priorité chez moi.
MI. Y a-t-il des albums de BLACK SABBATH qui t’ont marqués ?
Joakim. Je dirais tous les premiers jusqu'à leur séparation en 1978. Je suis un grand fan de la période OZZY. J’adore tous ces vieux vinyles. Musicalement et intellectuellement ce sont des musiciens qui m’ont apporté énormément. J’ai beaucoup été influencé par le Rock mais aussi par le Blues et je crois que c’est l’essence même de GRAVEYARD, un mixte des deux.
MI. Qu’allez-vous faire dans les prochaines semaines ?
Joakim. On va tourner encore et encore. On va faire quelques dates en Suède puis enchainer par le nord de l’Europe. Je pense qu’on passera par Paris mais pour l’instant je n’ai pas de précisions. On devrait jouer jusqu’au fêtes de Noël pour être en famille à la fin décembre. Ensuite on va partir en tournée aux Etats-Unis au cours du mois de janvier et revenir faire d’autres concerts pour l’été.
MI. Comment se porte la scène Rock en Suède ?
Joakim. Tu sais c’est un peu comme partout, nous jouons une musique underground. On ne passe pas de Rock sur les stations de radio ou uniquement les grands classiques. Les médias ne s’intéressent pas à ce style. Petit à petit on s’est imposé et on commence à s’intéresser à nous. La presse ne nous ignore plus et nous soutient maintenant et on va tout faire pour que les choses s’améliorent mais c’est difficile.
MI. Quel est ton sentiment sur le retour de toutes ces légendes sur scène ?
Joakim. Le rock c’est un éternel recommencement, tous les vingt ans les même reviennent, la roue tourne ! C’est totalement cyclique, un mouvement musical renaît de ses cendres un jour ou l’autre. Ce n’est pas la première fois que ça arrive ce qui est has been un jour devient complètement d’actualité. C’est valable pour tous les genres de musique, en ce moment les seventies font un grand retour et c’est parfait pour ceux qui aiment ce style. Mais je ne suis personnellement pas très attiré par toutes ces reformations même si je trouve ça très marrant.
MI. Est-ce qu’il y a des groupes que tu aimerais voir revenir sur le devant de la scène ?
Joakim. Je ne sais pas, je crois que j’ai vu tous ceux qui me faisaient vibrer. Et ceux que je n’ai pas vus ne sont malheureusement plus de ce monde. Je dirai FLEETWOOD MAC avec Peter Green mais je pense que ce n’est pas possible.
MI. Qu’aimerais-tu ajouter pour terminer cet entretien ?
Joakim. J’espère vraiment venir jouer à Paris le plus vite possible et que le public sera nombreux. Ca serait fantastique.
MI. Merci Joakim
Joakim. Merci à toi, et à bientôt.
Ajouté : Mercredi 05 Décembre 2012 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Graveyard Website Hits: 17524
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