OTHERSIDE (FRA) - No Flame, No Sense (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : Septembre 2011
Pays : France
Genre : Metal
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 39 Mins
Je viens à l’instant d’éteindre la téloche, un peu désappointé par le triste spectacle proposé par les deux Olympiques en finale de la Coupe de la Ligue de football. N’ayant pas de groupe lyonnais sous le coude, je me suis dit que c’était l’occasion où jamais de donner la parole à OTHERSIDE, une formation vieille de six ans et originaire de la Canebière qui a eu la gentillesse de nous démarcher pour une chronique de son premier album, No Flame, No Sense. Il va sans dire qu’après avoir écouté ce premier effort, beaucoup de choses prennent un sens, du nom du groupe au nom de l’album. Le problème de ce genre de combo, il faut le dire assez inconnu du grand public, c’est qu’on ne sait pas d’où ils viennent ni où ils veulent vraiment aller. Alors parfois, on reste dans le flou et dans certaines situations, comme celle-ci, on voit très clair, parce que le groupe en question est fluide et cohérent dans sa démarche.
Le crédo avoué d’OTHERSIDE, c’est qu’effectivement, si on n’a pas la flamme du Metal, ça n’a aucun sens d’en jouer. On peut être rassuré, car eux l’ont ! Alors ce premier jet, assez imprécis sur son orientation musicale, s’avèrera simplement être un hommage sans prétentions au Metal avec un grand « M ». Le plongeon dans l’inconnu débute avec « Fuck Off And Fight » et d’emblée, on ne sait pas trop sur quel pied danser. Que ce soit au niveau des voix, du riffing, difficile de caser OTHERSIDE dans une catégorie précise. Les grosses pointures du Metal américain se sont donné rendez-vous autour d’un pastis. Il y a James Hetfield, Phil Anselmo, Zakk Wylde, Robb Flynn, Adam Dutkiewicz, Corey Taylor et chacun y va de sa petite histoire. Le melting-pot réalisé par les marseillais est assez rafraichissant et tout à fait crédible. Impossible de dire s’ils perceront au plus haut niveau, mais le talent est là. Dans ce champ de bataille fumant surgissent quelques bras, dont celui du NEVERMORE mélancolique sur « Easily », avec une belle connivence vocale de Titi dont les premières vocalises le rapprochent d’assez près à Warrel Dane. Sur cette chouette balade Heavy, on reconnaît avec d’autant plus de facilité le travail accompli par la formation et ce désir de variété permanent. Après, on peut également être tenté de penser qu’OTHERSIDE, sans vraiment prendre position, a cherché à ratisser un auditorat large et cette démarche si c’en est une, sera susceptible d’en chagriner certains. A la seule différence que leur musique est incontestablement écrite avec une vraie passion et que malgré certaines hésitations, l’envie d’en découdre et la pêche communicative que dégagent ces mecs ne trompera personne. On pourra toujours chercher à redire sur tel ou tel point, mais ni la production somme toute honnête, ni le travail d’écriture ne sont à remettre en question, tant les marseillais affichent de bout en bout une constance qu’il faut souligner. Entre la dominance Thrash vieillot des guitares et leurs incartades dans le Heavy, principalement au niveau des solos, OTHERSIDE s’affaire à construire des chansons sur des bases solides et une section rythmique régulière, le tout enrobé par un chanteur dont le coffre puissant suffit à combler un manque de repères évident, ce qui n’est pas gênant dans la mesure ou les sudistes sont toujours très habiles pour retomber sur leurs pieds.
Alors à défaut d’avoir eu du show dans ma boite à images, j’en aurais eu un peu en musique. OTHERSIDE fait incontestablement partie de ces petits groupes talentueux qui ne demandent qu’à exploser. Le secret de la réussite n’en est pas vraiment un ; avec des sorties de ce calibre et cette flamme vivace qui brule en eux, ils finiront bien par atteindre de nouveaux horizons. S’ils continuent d’attiser les braises, je ne me fais pas trop de soucis pour eux.
Ajouté : Mardi 17 Avril 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Otherside Website Hits: 8182
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