La vie est déjà assez compliquée comme ça, pas la peine d’en rajouter…Et puis c’est vrai, parfois, on se lève le matin, et on a juste envie d’ouvrir les rideaux, de voir le soleil, un bout de nature, et le spectacle suffit pour vous donner l’envie de continuer et d’aller plus loin, malgré les problèmes.
On peut aussi regarder les infos, se sentir concerné, écouter Dylan, Cohen, les CLASH, ou dans un registre plus proche du notre, QUEENSRYCHE ou RAGE AGAINST THE MACHINE, Rollins, NAPALM DEATH, et se sentir en phase avec les injustices flagrantes du monde.

Ou pas.

Et ce matin, je n’avais pas envie. Juste envie de me vider la tête sans penser à l’avenir. Alors je me suis plongé dans les écoutes possibles, et je suis tombé sur le second album des allemands d’ALPHA ACADEMY. Parfait. Exactement ce qu’il me fallait.
Allemands, Ok, je note. Mais Impossible:Possible sonne plus ricain qu’européen. Ca n’est assurément pas du Metal, mais plutôt un genre de Post Rock mélodique qui ne rechigne ni sur l’énergie, ni sur les mélodies. En parcourant le net pour en savoir plus, je suis tombé sur des chroniques de collègues les comparant à GREEN DAY, SUM41, et parfois, je me demande si les auteurs de ces lignes connaissent vraiment les groupes dont ils parlent…
Car ALPHA ACADEMY tend plus vers un SIMPLE PLAN plus solide et moins Teen, voire un MADINA LAKE plus paisible, et moins concentré sur les refrains explosifs.
Je me suis même demandé parfois si je n’écoutais pas un side project du chanteur de SUPER HAPPY FUN CLUB, tant l’optique musicale et le chant sont similaires.
ALPHA ACADEMY, ce sont d’abord des guitares. Saturées certes, mais restant dans les limites raisonnables de la distorsion simple et abordable. C’est aussi un chant mesuré, agréable à l’oreille, qui n’écorche jamais les enceintes.
Les constructions sont résolument classiques, couplet, couplet, refrain, couplet, pont, refrain. N’ai-je pas dit simple en début d’article ?
Alors bien sur, on n’évite pas les gimmicks. Comme les « hé-ho, hé-ho » sur le très radiophonique « Dance The Night Away », ou les « Waouh-Oh-Oh » sur le refrain de « Scissors », mais on les excuse très vite, sachant pertinemment que le public idéal pour ce genre de groupe se situe dans la tranche 16/24 ans. Et quel est le problème ? Est-ce parce que l’on a quarante ans que l’on ne peut pas apprécier ce genre d’album ?
Non.
D’une part, parce que la musique est bonne. Si l’on dispose bien sur d’un peu d’ouverture d’esprit. Les hits ne manquent pas, du « Dance The Night Away » déjà cité à l’excellent « I Wanna Know », en passant par la demi ballade « Seconds », et le quasi Pop-Rock « Falling Down » que n’auraient pas forcément renié les REMBRANDTS.
Et puis, le tout est joué avec une belle conviction, qui force le respect. C’est carré musicalement, très en place et on sent que les musiciens jouent une musique qu’ils aiment vraiment.
Jamais mièvre, parfois carrément entraînant (« All Around You », « Rise & Fall », « Voice Of The Voiceless » et sa basse très STANDARD), Impossible:Possible est l’exemple même de l’album parfait dans son genre, que l’on met dans sa platine pour passer un bon moment.
Avec un timing parfait dépassant à peine la demie heure, le groupe a mis tous les atouts de son côté pour ne jamais lasser.
Alors oui, je l’admets, ça n’est pas du Metal, loin s’en faut.
Mais allez vous rejeter un album pour la seule raison qu’il n’appartient pas à votre domaine de prédilection ?