ENTHRONED (be) - Obsidium (2012)
Label : Agonia Records
Sortie du Scud : 20 mars 2012
Pays : Belgique
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 40 Mins
Attention, attention. ENTHRONED va poursuivre sa division. Les « c’était mieux avant » et les « c’est très bon maintenant » ne vont certainement pas s’arrêter de se tirer dans les pattes avec ce neuvième album studio, objet de toutes les scissions. Il faut reconnaître que les Belges ont énormément oeuvré pour le Black Metal européen et, fait plutôt inhabituel pour une formation de ce standing, eux ne viennent pas de Scandinavie. Pourtant, leur nom s’inscrit toujours avec panache aux côtés des DARK FUNERAL, TAAKE, GORGOROTH et consorts lorsqu’il s’agit de citer les protagonistes de l’explosion du style dans les années 90. Comme quoi, Prophecies Of Pagan Fire (1995) ou Towards The Skullthrone Of Satan (1997) sont et resteront des faits marquants dans leur carrière. Carrière qui, elle, a pris un nouveau virage récemment. Le départ de Lord Sabathan en 2006 marque bel et bien la fracture entre l’avant et l’après. Obsidium, qui succède au Pentagrammaton de 2010, n’est rien d’autre que l’album de la cohérence et de la continuité d’un groupe dirigé d’une main de fer par son emblématique leader, le très respectable Nornagest.
Il suit les traces de son prédécesseur, musicalement bien sûr, mais également dans le domaine extra-musical. Enregistré, mixé, masterisé dans le propre studio du groupe, tout comme Pentagrammaton, il est seulement le second opus de la bande à être entièrement issu du sérail. Ces précisions sont aussi valables pour la pochette, le layout et tout le toutim. Vous l’aurez compris, ENTHRONED a changé de dimension. Mais ce qui tient tout le monde en haleine, c’est de savoir si oui ou non, les Belges ont renoué avec leurs prestations passées. La réponse est non et dès lors, beaucoup pourront cliquer sur la petite croix rouge. Cette nouvelle mouture a la stature d’un bon album de Black Metal qui sort en 2012. Production puissante, ambiances religieuses (plutôt portées sur le blasphème, comme souvent avec eux), on est en présence d’un disque qui met l’accent sur les tourments intérieurs de chacun. Ce n’est pas du grand Black Metal, ce n’est pas une machine à tube, mais c’est un ensemble profond et homogène, qui affiche une certaine rationalité dans sa démarche. Il y a cet aspect moderne, travaillé que les puristes du genre n’apprécieront pas forcément. Beaucoup de latinismes, beaucoup d’incantations caverneuses, beaucoup de chœurs sépulcraux, ENTHRONED fait un boulot remarquable sur les voix, qui accompagnent avec brio les traditionnels rugissements de Nornagest. Je serai un peu plus mesuré sur les parties instrumentales qui sont prévisibles et se mordent un peu la queue, tout en gardant malgré tout cette rugosité propre au Black. Etouffant sans être rébarbatif, Obsidium comprend son lot de temps forts et de temps faibles. Parmi les meilleurs moments de l’album, il y a « Deathmoor » dont les changements de rythmes et les motifs mélodiques ravissent. Il y a aussi cette conclusion, « Thy Blight Vacuum », qui est très bien conçue entre des plans chaotiques et une accélération finale dantesque. On est parfois tenté de chercher la petite bête, histoire de relever certains points négatifs et se donner bonne conscience. Je crois surtout que c’est à l’appréciation de chacun, et que ceux qui vouent un culte sans bornes à l’ENTHRONED de 1995 continueront de snober leurs travaux récents, à raison.
Obsidium est donc un enregistrement qui suit une certaine logique. Jamais les Belges ne font semblant, même si leurs efforts peuvent paraître inégaux aux oreilles de beaucoup. Ce neuvième full-lenght est brillant à bien des égards et ce que j’apprécie tout particulièrement chez eux, c’est qu’ils ne sont pas restés bloqués dans un passé qui était probablement plus reluisant que leur présent. Inévitablement, ENTHRONED va continuer de faire jaser. Tant mieux.
Ajouté : Mardi 20 Mars 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Enthroned Website Hits: 8680
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