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TERRORIZER (usa) - Hordes Of Zombies (2012)






Label : Season Of Mist
Sortie du Scud : 24 février 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Grindcore
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 38 Mins





Quel est le point commun entre Abraham Lincoln, Charlie Chaplin, Steve Jobs et TERRORIZER ? Ils sont américains ? Non, pas Charlie. Ils sont tous morts ? Techniquement parlant, non. Seul l’un d’entre eux déroge à la règle et c’est celui qui va faire l’objet de ce papier. Mais en fait, c’est du pareil au même. Le rapport, c’est qu’ils ont tous été, à un moment ou à un autre de leur carrière, en avance sur leur époque. Des précurseurs, des visionnaires. Dans le cas de TERRORIZER, vous aurez compris que je réfère à ce qui restera surement comme un des plus grands albums de Grind de tous les temps : World Downfall, sorti il y a plus de vingt ans, en novembre 1989 ! A l’époque, c’est surtout l’acharnement de Shane Embury (NAPALM DEATH) qui a contribué à la sortie de ce coupe-gorge. Il n’était pas prévu que TERRORIZER fasse carrière. Et c’est peu dire que de poursuivre était, d’une certaine façon, une erreur. Jesse Pintado, le mythique bassiste du groupe, le premier à avoir prononcé le mot « Grindcore », y a laissé sa peau, quelques semaines après leur retour dans les bacs opéré en 2006 avec Darker Days Ahead. Depuis, David Vincent est revenu aux affaires et à repris le poste de bassiste qu’avait laissé vacant Tony Norman. C’est probablement sous l’impulsion de cet avant-dernier, symbole fumant de la période post World Downfall, que TERRORIZER a choisi un énième tour de piste avec Hordes Of Zombies.

Poudre aux yeux. Fumisterie. Les américains, dans un grand souci d’honnêteté qui trahit, et j’en suis désolé, une certaine logique commerciale, surfent sur le retour de flamme du Grindcore vieille-école. LOCK-UP a effectué l’an dernier un comeback plus que convaincant. NASUM a annoncé, après des années de silence, la reprise d’une tournée. NAPALM DEATH continue sa boucherie. Et TERRORIZER arrive comme un cheveu sur la soupe. Tiens donc ? Je n’ai pas toujours raisonné ainsi. Cet album, qui m’a posé un problème générationnel évident, m’a terriblement exalté. Parce qu’il m’a permis de découvrir et de comprendre en quoi World Downfall était si spécial, et dans quelle mesure on pouvait se montrer déçu après une telle tragi-comédie. TERRORIZER représente un nom, un temple. Il est profané de toute part par différents parasites, qui relèguent cette sortie au rang de tour de passe-passe. On peut comprendre que deux décennies séparent les deux efforts, que la bande n’allait pas sortir une version 2.0 de son premier CD. Pourtant, combien espéraient ? Combien vont se jeter sur cette galette par simple curiosité ? Que trop. Les américains ne sont plus que l’ombre d’eux même. Le son est vraiment propre pour du Grind de luxe, ça ne colle pas. Et alors que la pochette renvoyait à l’esprit de l’ancienne école, la musique se veut vraiment trop moderne et synthétique pour prendre aux tripes. Ce Grind est coupé au Thrash et au Death, il manque de coffre et de profondeur. Le premier responsable est Anthony Rezhawk, dont les aboiements monocordes contribueront largement à l’ennui grandissant au cours de l’écoute. Aussi, et c’est là qu’on commence à comprendre pourquoi David Vincent et Pete Sandoval ont participé à la mascarade Illud Divinum Insanus, comment expliquer que ces artistes accomplis ont donné leur accord pour la publication d’un travail qui sera une satisfaction pour bien peu de personnes ? On réalise alors que le nom de TERRORIZER n’est pas un bouclier contre la fadeur, la morosité et la lassitude. Malgré ses rythmiques échevelées, on s’embête vite dans cet univers glauque et perverti, qui met en lumière des musiciens fatigués. Un semblant de rage se dégage mais n’est-il pas symptomatique d’une âme en peine qui se bat sur son lit de mort ? Les chansons se ressemblent toutes et surtout, le côte Grind est de plus en plus imperceptible, entre les mid-tempos et le riffing mélodique de Katina Culture, qui s’approche vraiment de très près du Revival Thrash par moments. « State Of Mind » sortira du lot. « Subterfuge » également. Et voilà ? Oui. Pour le reste, un agglomérat de Metal crasseux, un jeu de batterie presque Punk, un climat détestable et une désillusion profonde. TERRORIZER choit à l’endroit même où LOCK UP triomphait il y a quelques mois grâce à son Necropolis Transparent.

La comparaison est de mise car la configuration est peu ou prou identique. Line-up de rêve, comeback idyllique d’une vieille gloire du Grind après des années de mutisme ponctuées d’un destin vraiment particulier, c’était une belle histoire sur le papier. Mais elle tourne à la mauvaise blague, à la farce bien lourde qui ne fait plus rire personne. Peut-être que l’heure est venue, d’envisager de passer à autre chose, avant que la magie du passé ne soit rompue par les soubresauts du présent.



Ajouté :  Mercredi 14 Mars 2012
Chroniqueur :  Stef.
Score :
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