VERDUN (FRA) - The Cosmic Escape Of Admiral Masuka (2012)
Label : Head Records
Sortie du Scud : 2 février 2012
Pays : France
Genre : Doom / Hardcore
Type : EP
Playtime : 3 Titres - 32 Mins
D’un groupe ayant choisi de s’appeler VERDUN, on s’attend forcément à une musique un peu belliqueuse. Et on ne s’y est pas trompé. Les Montpelliérains, avec leur premier EP nommé The Cosmic Escape Of Admiral Masuka, mettent en avant certains contrejours sinistres, certaines horreurs, certaines atmosphères détestables, dignes de la Grande Guerre. Evidement, ils sont bien aidés par le style dans lequel ils ont décidé de se lancer. Le Doom est souvent propice aux réflexions, aux ambiances. Quand il est doublé de Hardcore, voire de Post-Hardcore, il offre un espace considérable aux élucubrations les plus noires. Aucun spectre de lumière ne se dégage de cet enregistrement qui, grâce au manque d’expérience de ses géniteurs, délivre une musique encore relativement sincère et altruiste.
Alors il convient de préciser tout de suite que la vitesse d’exécution très lente de ces trois titres est un motif suffisamment recevable pour passer outre la prestation technique des musiciens, car il n’y a rien à y redire. Comme on pouvait s’y attendre, la basse est le principal détonateur d’un Metal axé sur les explosions, les tempos éléphantesques et écrasants. Elle est le métronome du groupe, qui tricote autour à grands renforts de guitares remplies de spleen et de mélancolie, sans pour autant se départir de quelques rondeurs généreuses. L’harmonie, sur « Sons Of The Atom » pour commencer, est toute trouvée. Malgré les 13 minutes de cette compo (un temps assez réglementaire mais inhabituel pour moi), le travail de fond qui consiste à alterner des passages teintés d’une violence lancinante à des pauses instrumentales planantes est remarquablement bien réalisé. La piste redémarre brutalement aux alentours des sept minutes dans une déflagration assez intense. C’est un fait, VERDUN remue les tripes, occasionne des spasmes intérieurs, des brulures, des malaises, mais que c’est bon ! On redécouvre le Doom de SAINT VITUS, de CANDLEMASS, la noirceur de SHINING, les vapeurs fumantes de RORCAL, la froideur de la Coldwave anglaise et plein de petites subtilités qu’il serait idiot de dévoiler. Si « Last Man Standing » emprunte le même chemin que son prédécesseur, on remarque un changement d’attitude sur « Jaxa », notamment dans les vocaux, plus aériens et qui fonctionnent dans un premier temps avec le principe de l’écho, surement aidés par un delay, avant de revenir sur des hurlements perçants, malheureusement étouffés par les graves. A mi-chemin entre une marche funèbre et un défilé militaire, The Cosmic Escape Of Admiral Masuka rivalise d’ingéniosité dans ses séquences torturées, dans ses plans les plus vicieux. Il en découle un enregistrement poisseux qui navigue dans des oreilles moites, sans jamais s’arrêter. Au bout d’un moment, ça ressemble plutôt à de la pression psychologique qu’à de la musique.
VERDUN peut en tout cas être confiant pour la suite des évènements. Un groupe qui parvient à déboussoler ses auditeurs, sans aucun trucage et sans aucune démonstration de technicité, c’est assez précieux. A l’instar de MORSE, on tient là une pépite qu’il faut impérativement bichonner ! Ces deux excellents groupes pourraient bien faire encore plus de bruit qu’ils n’en font déjà. Au final, c’est tout ce qu’on leur souhaite.
Ajouté : Mercredi 14 Mars 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Verdun Website Hits: 10186
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