HOLDING SAND (FRA) - Some Things Are Better Left Unsaid (2012)
Label : M & O Music
Sortie du Scud : 30 janvier 2012
Pays : France
Genre : Post-Hardcore / Rock
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 37 Mins
Parait-il que « l’univers de HOLDING SAND s’est affirmé depuis 2007 comme un mélange efficace de riffs incisifs et de mélodies accrocheuses, porté par une énergie sans faille et un son massif ». Plus ou moins la définition super cliché qui colle à tous les groupes de Metal moderne qui tentent de sortir la tête de l’eau. Cependant, je vous arrête tout de suite, y a vraiment un truc particulier qui s’est joué avec Some Things Are Better Left Unsaid, le premier album des tourangeaux d’HOLDING SAND. J’espérais grandement que leur musique fasse un peu moins poncif que sa description, sans pour autant la faire mentir. Là où ça devient magique, c’est quand les français déroulent leur Post-Hardcore « Red Bull », à la fois rafraichissant et bourré de taurine, sans sombrer dans la facilité ni dans la controverse. Cet album, sage comme une image, fait un peu intello-binoclard dans une classe turbulente. On aimerait parfois le claquer, mais dans le fond on l’adore.
On l’adore parce qu’il dégage quelque chose de magnétique. C’est le mot le plus approprié pour décrire ce subtil mélange d’Hardcore, de Screamo, de Rock, roulé comme une crêpe dans un progressisme discret, pas trop prétentieux, juste ce qu’il faut de cérébral. On ne savait pas très bien à quoi s’attendre à la lecture d’une étiquette stylistique laborieuse. Heureusement, HOLDING SAND est d’une précision d’orfèvre dans ses choix, dans ses partitions, dans ses ambiances. L’opus démarre avec une bombe, « Only The Infants Shall Live ». Et déjà, on leur découvre un refrain entêtant, des riffs rondouillards qui poutrent, établis entre un Hardcore catchy et un Metal très contemporain. Assez accessibles dans leurs formes, ces sonorités accrochent l’oreille, oscillent de gauche à droite dans un mouvement de balancier qui passe en revue des influences très américaines, parmi lesquelles AS I LAY DYING, EVERYTIME I DIE, parfois TRIVIUM. Une pointe de SONIC SYNDICATE première période se fait entendre à de rares occasions. Mais le plus chouette dans tout ça, c’est que HOLDING SAND, du haut de son petit parcours, possède déjà un son très typique, très personnel, qui n’est pas dans la constante recherche d’inspiration extérieure. Les tempos ne sont pas très rapides, loin de certaines cavalcades épiques ou d’une quelconque démonstration de technicité. Ils sont justes et explosifs, axés sur les mélodies, les atmosphères délicates correctement dosées en émotion. Au rayon chant, c’est pas mal non plus. On sent clairement des intonations hésitantes et franchouillardes au cœur d’un anglais postillonnant, mais ça fait aussi le charme d’HOLDING SAND, qui fait tout pour nous dépayser. Et ça marche plutôt bien. Il y a un très bel effet de surprise dans cette sortie, qui braconne sur des terrains minés. Les tourangeaux surprennent de par leur réalisme, leur ambition et surtout, la mise en application de certains préceptes, qui semblent bien plus sincères qu’un vulgaire coup marketing.
Même si à la première écoute, ce disque n’aura aucun mal à se fondre dans la masse, c’est son pouvoir d’attraction qui le sauvera, le même qui pousse l’auditeur à le réécouter, encore et encore, toujours à l’affût d’une subtilité à relever. Some Things Are Better Left Unsaid est une chasse au trésor passionnante et porte à merveille son titre. Mieux vaut parfois ne pas trop en dire.
Ajouté : Mardi 13 Mars 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Holding Sand Website Hits: 13080
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